1961
Bouïra - Maillot - Irhorat - Tikjda
Aïn Allouane - Dra El Khemis - Merkalla
El Haïzer - Illilten - Tizi N’Kouilal - Toumelitine - El Esnam - Sidi Salah
L’année I960, commencée par l’Affaire des Barricades, a vu, progressivement, la pensée politique gouvernementale s’infléchir, de l’Algérie Française à une Algérie Algérienne liée à la France.
Des mutations et remplacements de responsables civils et militaires ont sanctionné cette orientation nouvelle. Le désarroi et la colère de la population européenne, à l’épiderme si sensible, rejoint la crainte des populations musulmanes demeurées fidèles ou ralliées au cours des dernières années, et le malaise des cadres de l’Armée, qui servent en Algérie depuis plusieurs années - certains en sont à leur deuxième séjour, souvent dans la même unité, au milieu des mêmes populations - et à qui, jusqu’alors, le pouvoir avait confié la mission impérative de maintenir français les trois départements d’Algérie.
Pour la première fois depuis le début de la rébellion, en décembre, des drapeaux F.L.N. ont été brandis à Alger au cours d’une manifestation populaire.
Au cours de cette année, le 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins a poursuivi sans relâche, d’un même élan et d’un même coeur, l’oeuvre de pacification entreprise depuis 1956.
Une annexe de la mairie de Bouïra, gérée par Monsieur Taïl, s’est implantée aux cotés de la S.A.S. Irhorat. Partout, de nouvelles écoles ont été crées dans les villages de regroupement, et de nouvelles classes se sont ouvertes dans les écoles déjà existantes.
Les assistantes sociales donnent chaque semaine leurs consultations dans les villages, de même que les médecins militaires du bataillon.
Dans les villages, des ateliers ont été créés, qui ressuscitent les traditions d’habileté des artisans kabyles : poteries traditionnelles de Tassala, objets en bois d’olivier de Guendour.
Cette activité pacificatrice a connu son sommet en septembre, lors du pèlerinage des hommes du Douar Haïzer à la Dent du Lion, lorsque le Capitaine Nodot et quelques officiers du bataillon se sont délibérément confiés, sans armes, à la seule protection des harkis et des autodéfenses du douar.
L’action militaire s’est poursuivie contre les quelques survivants de l’O.P.A.. locale : l’Adjudant Demmouche et sa demi douzaine de mousseblines, pratiquement dépourvus d’armes, et le Commando Régional, ex Katiba 322, maintenant réduit à une vingtaine d’hommes à l’armement disparate.
Dans chaque Compagnie, la portion centrale s’est entourée de postes satellites, tenus par un sergent et quelques chasseurs, dont un instituteur-infirmier, qui contrôlent et protègent les villages de regroupement.
- À la 1ère Compagnie : Innesmane et Tarzout.
- À la 3ème Compagnie : Guendour et Aït Krerouf.
- À la 4ème Compagnie : Goumgouma, Karrouba, Djadi et Taourirt Amar.
A la C.C.A.S. : Ras Bouïra et Tirilt M’tilguit.
Depuis la création de Partisan 4, la zone d’action du bataillon s’est étendue, vers l'Est jusqu’à l’intérieur du Quartier du 50ème R.A., et au Sud chez le 7ème Hussards et le I9ème R.C.C., où les embuscades répétées du commando de chasse ont commencé le démantèlement des cellules locales et des filières de ravitaillement.
Avec l’apparition de la neige, l’activité de l’Ecole d’Escalade s’est ralentie. Puis elle a cédé la place aux écoles de ski, et toutes les compagnies, C.C.A.S. comprise, passent à tour de rôle leur dimanche sur les pistes du Ras Tigounatine et du Tizi Bou El Ma, tandis que se perfectionnent les skieurs déjà confirmés.
C’est dans cette ambiance que s’ouvre l’année 1961.
Janvier
Activité routinière des sous-quartiers jusqu’au I2 janvier : travaux de postes et de pistes, patrouilles, embuscades, protection du chantier des Travaux Publics sur le R.N.33 et des équipes de cueillette des olives.
Le Capitaine Bigot inaugure, le 4 janvier, l’école du village de regroupement de Karrouba.
Partisan 4 tend sa toile d’araignée sur la Forêt d’Haïzer les 3, 4 et 5 janvier, et rentre à Dra El Khemis le 6, après une dernière nuit d’embuscade au confluent de l’Acif Boudra et de l’Oued Ed Douss.
Le 8, vote pour le référendum dans tous les villages, dans une atmosphère calme et détendue.
L’équipe Trans de la C.C.A.S. procède, le 11, à la remise en état de la ligne téléphonique de Guendour. Partisan 4 est reparti, pour une chasse libre en Forêt des Azerou, du 11 au I3.
L’objectif de l’opération "Nivose", effectuée le I2 janvier, sous les ordres du Chef de Bataillon Lonchampt, est une recherche de caches et abris sur les flancs Ouest et Sud du Beni Yagoun.
Le bataillon dispose d’un guide, l’Aspirant "Si Tahar", Toumi Tahar, l’ancien coiffeur de Maillot, au maquis depuis le début des événements, bien connu du 22ème B.C.A.. Alors qu’il était sergent-chef, chef de la section régionale du génie, son cantonnement avait été détruit par la 2ème Compagnie le 28 mars I958 et sa guitare récupérée par l’O.R..
Si Tahar a été capturé sur renseignements par une unité du secteur, courant décembre I960. Il est maintenant en confiance au bataillon. Prisonnier sur parole, en quelque sorte, et sert d’interprète à l’O R.. Ils parlent ensemble de sa fameuse guitare, et de son fils aîné, maquisard lui aussi, capturé en I968, et qui, après un passage au 22, s’est engagé dans les tirailleurs. Il est maintenant sergent et décoré de la Croix de la Valeur Militaire. Tout cela fait réfléchir Si Tahar.
Un autre guide est confié au bataillon par le D.O.P. de Bouïra, le Lieutenant X, qui commandait la Région 322 et vient d’être récemment capturé.
Le P.C. et la C.C.A.S. (Capitaine Nodot) quittent la Ferme Porcher à 7 heures, récupèrent au passage le convoi de la 1ère Compagnie (Lieutenant Martin) et celui de la Harka d’Irhorat (Sous Lieutenant Duplantier), pour débarquer à 8 heures au poste d'Aïn Allouane.
Progression à pied à partir de 8 h 30, dans l’ordre 1ère, C.C.A.S., P.C., 3ème Compagnie, par la piste d’Aougni jusqu’au carrefour de pistes au Nord de Beni Yagoun (cote I055).
La 1ère Compagnie, le P.C. et la C.C.A.S. se dirigent vers 1129, où le P.C. et le Capitaine Nodot prennent position. Le Lieutenant Martin étale sa compagnie de 1129 à 975. La 3, (Lieutenant Sommeron) s’arrête sur I055.
Début de fouille à 11 H 30, en direction du Sud. Le Commandant Lonchampt, accompagné de la Harka Duplantier, va inspecter les caches déjà reconnues depuis l’accrochage du 20 octobre I960, et rejoint la C.C.A.S. vers 975.
Un individu suspect est aperçu sur 804, deuxkilomètres plus au Sud, en Forêt des Azerou.
Les unités marquent un temps d’arrêt à I2 H 45, à hauteur de Thiaramtz, puis se dirigent vers Sélim, où elles retrouvent le convoi.
Arrivée à Porcher à I5 H 30.
Les travaux, patrouilles et embuscades reprennent.
Partisan 4 est amené par camions jusqu’à Sélim, en fin d’après-midi du I6. Le commando escalade la dorsale des Azerou et dispose ses mines le long de la piste de la Djemaa Toumellitine, à hauteur de 711 et au départ de la piste du Timergas, en 667, puis égrène ses sections en embuscades le long de l’Acif Boudra.
La nuit du I6 au 17, la journée du I7, la nuit du I7 au I8 et la journée du I8 sont calmes. Bien que l’on soit en janvier le temps est beau et la température presque printanière.
Au début de la nuit du I8 au I9, un piège fonctionne sur la rive Est de l’Acif Boudra, entre Sidi Amrane Tigri et la cote 540, au Sud de la zone d’embuscades.
Deux autres explosions sont perçues en cours de nuit, l’une vers 23 heures, l’autre trois heures plus tard, en direction de la cote 711.
Une patrouille, envoyée au petit jour sur les lieux de la première explosion, retrouve deux cadavres et récupère un fusil de chasse.
Par radio, l’O.R. est appelé pour identifications. Il est accompagné du dénommé Merdoud, qui reconnaît les deux hommes pour des mousseblines du Douar Tighrempt.
En fin de matinée, toujours accompagné de l’O.R., le commando remonte la piste en direction de 711 et de la Djemaa Toumellitine. L’Adjudant-Chef Lambertini et sa section ouvrent la route. Le carrefour de pistes de 667 est abordé avec précautions. Le piège a fonctionné. Une large traînée de sang conduit à l’endroit où la victime a réussi à se traîner, les jambes criblées d’éclats. Malgré les pansements sommaires qu’il a réussi à se poser, l’homme a perdu beaucoup de sang.
Un peu plus haut, sur 711, au niveau de l’autre mine, deux blessés gisent dans les buissons : l’adjudant commandant le secteur, les deux jambes brisées, est atteint de plusieurs éclats au ventre et à la poitrine, et l’infirmier régional, Adjudant Touati Chérif, dont les blessures sont moins graves.
Le chef du Kism est intransportable.
Il a tout de même la force d’insulter Merdoud, qu’il a reconnu, et meurt peu après. Par radio, le Capitaine Gaston demande au Commandant Lonchampt l’envoi d’un half-track, seul véhicule capable de venir chercher les blessés sur cette piste.
Un revolver U.S. Mle I845, une grenade et des documents sont récupérés à proximité.
Au retour, le half-track, que commande le Lieutenant Commère, s’immobilise au milieu de l’Oued Ed Douss. Il faut treuiller avec un G.M.C. pour le sortir de là. Les blessés sont ramenée au P.C. vers I8 heures.
Bien que placé immédiatement sous goutte à goutte, le premier blessé, presque exsangue, ne survivra que quatre heures.
Touati Chérif, au cours de son interrogatoire, indique qu’il opérait dans une infirmerie située dans le Tacift Issiridene, au Nord d’Agouilal, et accepte d’y guider le bataillon.
La C.C.A.S. et le P.C. quittent Porcher, le 20 à 5 heures du matin, pour se rendre à Dra El Khemis, où Partisan 4 se joint au convoi. La colonne s’enrichit, au passage à Merkalla, de deux sections de la 1ère Compagnie, puis, à Aïn Allouane, d’une section de la 3.
Débarquement au Col De Tikjda à 7 heures 10.
Le Capitaine Scheibling prend le commandement d’une Compagnie de Marche composée des deux sections de la 1ère et de la section de la 3. Cette unité démarre à 7 H I5 en direction du Sud, par la piste de la Djemaa Toumellitine, suivie du P.C., de la C.C.A.S. et de Partisan 4.
À hauteur de Sidi Abd El Moumen, le bataillon oblique vers l'Est et franchit l’Oued Adjiba. La Compagnie Scheibling s’installe en position de bouclage entre 1190 et 1162. Le Commandant Lonchampt et son escorte de la C.C.A.S. remontent vers I528.
À 9 heures 30, Partisan 4 commence la fouille, du Sud au Nord, des ravins du Tacift Ifri et du Tacift Issiridene.
Le prisonnier, confié à la garde de l’Adjudant-Chef Espérance, guide les sections vers une cache creusée à proximité du sommet de la paroi du Tacift Ifri. On y découvre un fourneau à pétrole, des récipients de cuisine, des bidons métalliques, des pièces d’habillement usagées et du savon. De toute évidence, l’abri n’a pas été utilisé depuis une assez longue période.
Touati profite du relâchement de surveillance provoqué par l’exploration de la cache pour bousculer son gardien et sauter du haut de la falaise, Affaibli par ses blessures, il calcule très mal son élan, rebondit contre la paroi et demeure inanimé au fond du ravin, Il s’est brisé les vertèbres cervicales au cours de sa chute.
Un fusil de chasse est récupéré dans une petite cache, deux kilomètres plus au Sud, au confluent de l’Ifri et de l’Issiridene.
Tandis que le P.C. remonte vers Tikjda, les compagnies poursuivent leur ratissage vers le Sud et se regroupent à Iril N’zerouine, où le convoi est venu les attendre.
Retour aux cantonnements pour I9 heures.
Depuis le début du mois, une certaine effervescence se manifeste au sein de la population musulmane de Bouïra, traditionnellement calme. Le colonel commandant le secteur établit un service de patrouilles en ville, service auquel participe le 22ème B.C.A.. La C.C.A.S. inaugure ces patrouilles, tandis qu’une section est maintenue en alerte à la Ferme Porcher de I9 à 22 heures.
Le 22 janvier, dans le cadre d’une opération de secteur, le Chef de Bataillon Maraval de Bonnery prend le commandement d’un sous-groupement composé de la Compagnie Nodot (C.C.A.S.- Harkas de Sidi Salah et d’Irhorat), de la Compagnie Scheibling (1 section de la 1ère - 1 section de la 3 - et la Harka d'Aïn Allouane), de la Compagnie Bigot 1 section de la 1 - 1 section de la 4 - et la Harka de Merkalla), et du 3/I9ème R.C.C..
L’idée générale de l’opération est un raid de nuit, mené contre le P.C. de la Mintaka 322, que des renseignements situent au Nord du Djebel Bou Kraled.
Le 22 doit assurer les bouclages Nord et Ouest de l’opération.
Départ de Bouïra le 2I à 17 heures.
Arrivé à la gare de Maillot, le convoi emprunte la piste vers le Sud. Débarquement à I8 heures 30 à hauteur du Djebel Gantra Goura.
Progression à pied par la piste qui longe l’Oued Sidi Aïssa, dans l’ordre : Scheibling, Nodot, P.C., Bigot et 3/I9ème R.C.C..
Arrivée à 23 heures 30 au col 722, entre le Djebel Mentheut et le Dra El Berel. Tandis que la Compagnie Scheibling continue vers l'Est jusqu’au premiers ressauts du Bou Kraled, la C.C.A.S. et le P.C. prennent position sur le col. La Compagnie Bigot et le 3/I9ème établissent leur bivouac légèrement en arrière de la C.C.A.S., sur le versant Ouest du col.
Le Capitaine Scheibling reprend à 8 heures 30 sa progression sur la dorsale du Bou Kraled, vers la cote 9I9, qu’il doit dépasser de cinq cents mètres, tandis que la Harka d’Irhorat effectue une reconnaissance vers la Djemaa M’ta Sidi Aïssa, où l’ensemble de la C.C.A.S. et du P.C. vient la rejoindre.
La Compagnie Bigot remonte sur 722 et commence, à partir de 9 heures 20, le ratissage du versant Est, en direction de l’Oued Sidi Aïssa. Le 3/I9ème fouille le terrain, depuis le col, en direction du Djebel Zebarim M’ta Bou Kraled.
Arrivée sur sa position à l'Est de 9I9, la Compagnie Scheibling fait face au Sud et ratisse, à partir de 10 heures, les pentes du Bou Kraled en direction de l’Oued Guergour. En cours de mouvement, trois fellaghas sont aperçus, hors de portée.
La C.C.A.S. et le P.C. ont suivi le lit de l’oued Sidi Aïssa jusqu’au confluent avec l’Oued Guergour.
À 11 H I5, les unités font demi tour pour revenir à la Djemaa M’ta Sidi Aïssa, d’où le sous-groupement repart en direction de Tamziabt.
Embarquement à I6 heures.
Retour à Bouïra à I7 H I5.
Les sections des 1ère et 3ème Compagnies continuent sur leur base.
Le 25, la 3ème Compagnie procède à la réfection et à l’élargissement de la passerelle de Thiaramtz sur l’Oued Tamarir, pour permettre un accès plus facile en Forêt des Azerou.
L’O.R., accompagné d’un groupe de harkis, procède à l’arrestation de sept collecteurs ravitailleurs du douar, dont les raient sur des documents récupérés le I9 janvier.
Le 28, au cours d’une reconnaissance à ski entre le Bou El Ma et le Ras Tigounatine, le Sous-Lieutenant Jean Sarrazin est victime d’une chute et se blesse. Il est ramené à l’infirmerie du secteur par véhicule sanitaire.
La C.C.A.S. est de nouveau de service de patrouille en ville de Bouïra.
Une section de Partisan 4 installe pour la nuit du 29 au 30, en Forêt d’Haïzer, une embuscade protégée par des mines, sur la piste d’Irhorat à l’Oued Ed Douss, à l’aplomb du Koudiat Bou Ariani. Un rebelle non identifié est tué au cours de la nuit par l’explosion d’une mine.
Le 30, à I9 H 30, le commando en entier part, par Tikjda et le Tizi N’kouilal, pour une implantation de trois jours dans la cuvette d’Irzer, où il établit un champ de mines en zone interdite. Durant ce séjour, le Harki Aberkane est blessé au cours d’un accrochage rapide avec un fellagha isolé, qui réussit à s’enfuir.
Le colonel commandant le secteur décide l’implantation, en ville de Bouïra, d’un poste de surveillance permanent. Ce poste, à l’effectif d’un groupe de combat, est fourni par la 1ère Compagnie, et s’installe, le 3I janvier. dans le bâtiment du Dar El Askri.
Février
Le Général Vézinet inspecte la 1ère Compagnie et la C.C.A.S. le 2 février.
Ie 3, le bataillon met en ligne la 1ère Compagnie (deux sections et Harka de Merkalla), la 3 (une section et Harka d'Aïn Allouane), la 4ème (une section et Harka d’El Esnam), et la C.C.A.S. (Section d’intervention - harkas de Sidi Salah et d’Irhorat), pour une fouille du Sud des Azerou, où pourrait se trouver le P.C. et le dépôt de ravitaillement du Kism 322/4.
Départ de la Ferme Porcher à 8 heures 5, sous le commandement du Chef de Bataillon Maraval. Le temps est à la grisaille, il a plu la veille. La 1ère Compagnie s’intègre au convoi au carrefour de la piste de Merkalla.
Débarquement sur l’éperon 6I7, qui domine le Moulin d’Afoud, à 8 h 35. Descente vers le moulin et traversée de l’Acif Boudra en crue. L’eau monte à mi cuisse, et, pour ceux qui ont mal choisi leur passage, jusqu’à la ceinture.
Que l’eau de l’Acif Boudra est froide, en ce 3 février !
Le Capitaine Gelpi, happé par un remous, disparaît dans l’eau boueuse. Il est récupéré un peu plus bas par deux harkis dont l’un perd son fusil dans l’affaire.
Plus ou moins trempée, la colonne progresse par la piste au Sud de l’Irzer Bou Serdoun. Le pantalon séchera sur l’homme !
Le P.C. et la C.C.A.S. arrivent à 10 H 30 à la cote 600, sur la piste de la Djemaa Toumellitine. La 1ère Compagnie remonte cette piste jusqu’en 667, puis oblique vers 605. La C.C.A.S. prend position sur 630.
La 4ème Compagnie a traversé à gué l’Oued Ed Douss, en crue lui aussi, et dont l’eau n’est pas plus tiède que celle de l’Acif Boudra. Elle s’installe sur 546, au Nord du Bou Tiguer.
La 3, descendue d’Aïn Allouane, a traversé l’Oued Tamarir sur la nouvelle passerelle, escaladé le versant Nord des Azerou, et, par 804 et 663, est venu boucler à l'Est, entre 6I3 et 553. Un peu avant d’arriver à 6I3, elle a récupéré une paire de jumelles.
Le Commandant Maraval rejoint la 1ère Compagnie sur 605, et donne, à 11 heures, le signal du ratissage.
Les unités fouillent le terrain en direction de l’Oued Ed Douss. Quelques objets sont trouvée : crosse de fusil de chasse, boite de sardines pleine, trousse de toilette, qui prouvent que la zone est encore fréquentée, au moins par quelques isolés.
Fin de ratissage à I5 heures.
Traversée de l’Oued Ed Douss, dont l’eau est toujours aussi froide.
Retour aux cantonnements pour I6 heures.
Partisan 4 retourne, le 4 au matin, dans la cuvette d’Irzer, pour y relever le champ de mines établi quelques jours plus tôt.
Aucune n’a été mise à feu.
Le commando rentre dans l’après-midi, pour repartir le 6 en fin de journée.
Débarquement à Tikjda. progression de nuit jusqu’à Tacca. Les sections s’installent en embuscades à Iril N’zerouine, Aïn Ilmatene, 9I7, au Nord de Tala M’belfiade, et 880, à l'Est de Tala Bou El Ma. Les embuscades sont maintenues jusqu’au 8 février. Rassemblement des sections à Taourirt Tazegouart.
Retour dans la soirée du 8.
Ce même jour, le Commandant Lonchampt entraîne les éléments des 1ère, 3ème et 4ème Compagnies et de la C.C.A.S. dans un ratissage de la vallée de l’Acif Boudra.
Départ de la Ferme Porcher à I2 heures 10 Le convoi emprunte la piste de la Forêt d’Haïzer, en face d’Irhorat. Débarquement sur 680.
Le P.C. et la C.C.A.S. suivent la dorsale, vers l'Est, jusqu’à 682, suivis par la 1ère Compagnie, qui s’arrête sur 70I.
Une fois de plus, la 4 a traversé l’Oued Ed Douss, toujours en crue, pour venir s’installer en bouclage, à cheval sur la saignée du Bou Serdoun, à hauteur de 574.
La 3ème Compagnie, par Sélim, vient s’aligner sur la rive Est de l’Acif Boudra, au pied du Ras Ti Assassine.
Début de ratissage en direction du Sud-Ouest, à I3 H 30. Au cours de la fouille, la 3 découvre une cache de petite dimension, qui contient un pain de T.N.T. et neuf détonateurs.
Les compagnies arrivent à l’Oued Ed Douss vers I6 heures, alors que le P.C. est demeuré sur 552. Les camions descendent jusqu’à l’oued, tandis que la 3 et la 4 rejoignent directement leurs cantonnements.
Retour à Bouïra pour I7 heures 30.
Le Général de Camas, adjoint du commandant de la Z.E.A., qui arrive en fin de séjour, effectue, le 9 février une visite d’adieu dans les compagnies.
Le 10 au soir, par Sélim et la cote 804, Partisan 4 s’insinue en Forêt des Azerou. Embuscades de nuit. Au matin, le 11, pose de mines sur les différents axes d’accès, et de pièges dans les caches déjà reconnues.
Repli le I2 au petit jour, en direction de Taourirt Tazegouart.
Retour à Dra El Khemis en laissant le champ de mines en place.
Et, partout, quotidiennement, patrouilles et embuscades, tandis que la C.C.A.S. maintient chaque soir en alerte la Section d’intervention en ville.
Le Sous-Lieutenant Aigoun Ali, dit "Tarzan", originaire d’Aït Haouari, au maquis depuis le début de la rébellion, et coupable de nombreux assassinats dans le Douar Haïzer, est blessé et capturé par le maghzen de la S.A.S. de Bezzit, que commande la Capitaine Billotet, alors qu’il se cachait dans les Ouled Bellil.
Après exploitation par le deuxième bureau du Secteur de Bouïra, il est confié au bataillon et questionné sur ses contacts et ses caches dans le Douar Haïzer.
Le I4 février, sous la garde de la Harka d’Irhorat il conduit l’O.R. dans la vallée de l’Acif Boudra, où il indique les emplacements de deux caches à personnels, en bon état, mais vides, au coeur d’un maquis très dense. Il bouscule alors ses gardiens et fonce dans les fourrés d’épineux. D’un même réflexe le Sergent-Chef Terrak et le Caporal Debhi se jettent à sa poursuite en tiraillant dans sa direction. Il réussissent à l’abattre alors qu’il tente de traverser l’oued.
La 1ère Compagnie entreprend la construction d’une tour de guet à Tarzout.
Partisan 4 est parti tôt le matin pour procéder au relevage des mines posées le 6 autour de Tacca : Aïn Ilmatene, Iril N’zerouine 880, 9I7, et rentre pour I6 heures.
Nouveau départ, le I5 dans la soirée, pour la Forêt des Azerou.
Relevage des mines le I6.
Retour par Taourirt Tazegouart, après piégeage d’une cache au Nord d’Akboub.
La 3ème Compagnie entreprend la remise en état du téléski de l’Akouker, saboté par les fellaghas dés le début de l’insurrection.
Au cours de la nuit du I9 au 20, deux individus sont interpellés par une ronde à l’intérieur du village de regroupement des Goumgouma, et réussissent à s’enfuir au travers du réseau de barbelés.
Au cours de l’après-midi du 20, les camions de Partisan 4 larguent le commando sur la piste de l’usine d’Illilten, au Sud de Beni Hammad. progression vers le Sud par la piste à l'Est du Koudiat Zimerani. Minage des confluents de l’Irzer Iril Bou Ames, entre 475 et 528. Embuscades maintenues sans incidents jusqu’au 22 matin. Retour à pied jusqu’au pont sur l’Oued Rana, où les camions attendent.
Le 20 également, visite du sous-préfet de Bouïra au poste et au village de Guendour.
Le 2I, une section de la 1ère Compagnie et une de la C.C.A.S. participent à Tizi Ouzou à la prise d’armes de départ du Général de Camas.
Une Compagnie de Marche aux ordres du Capitaine Nodot - deux sections de la 1ère Compagnie, une de la 3 et la Harka d’Irhorat - est mise à la disposition du Secteur d’Azazga du 2I février au 1er mars.
La 3ème Compagnie entreprend la construction d’un poste à Aït Krerouf.
Partisan 4 part, le 23 dans le courant de l’après-midi, pour Sélim, escalade la dorsale des Azerou, et, par 804 et la piste du Chabet Bouchaven, rejoint l’Oued Ed Douss. Le commando traverse la rivière à la nuit tombée et répartit ses sections en embuscades sur le pourtour de Tilesdit, après en avoir miné les voies d’accès.
Au petit jour, le 24, relevage des mines, retour sur la rive Nord de l’oued et camouflage du commando sur les premiers ressauts des Azerou, au Nord de 423, où il passe la journée en observation.
Mines et embuscades autour des bivouacs pour la nuit du 24 au 25. Relevage des mines et retour le 25 dans la matinée
Au cours de l’après-midi du 25, une patrouille de la C.C.A.S., qui opère entre la Forêt de Bouïra et la Forêt d’El Haïzer, intercepte un rebelle dans le ravin de l’Oued Tassala et l’abat. L’individu est identifie comme étant Teriati Ahmed.
Suivant une tradition, maintenant bien établie, les libérables de la classe I958/2 B déposent une gerbe devant le Monument aux Morts du Bataillon, le 27, avant leur départ pour la métropole.
Ce même jour, Partisan 4 s’en va relever les mines posées le 2I en Forêt d’Oued Rana. Retour dans l’après-midi, pour repartir le 28 en direction de Sélim, d’où le commando gagne la cote 660, sur la piste de la Djemaa Toumellitine, et s’y installe en embuscade, au centre d’un champ de mines.
Les jours suivants se passent en fouilles des ravins voisins, et les nuits en embuscades. sans incidents. Trois petites caches sont découvertes dans le ravin de l’Irzer Bou Arik Hattal.
Le Général Gambiez remplace le Général Crépin au commandement des forces françaises en Algérie.
Mars
Au cours des premiers jours de mars, le Capitaine Nodot termine l’opération de regroupement des familles isolées du Ras Bouïra et du Ras El Oubeira autour du poste et de l’école en construction du Ras Bouïra.
La 1ère Compagnie procède à la remise en état de la ligne téléphonique qui relie Merkalla au poste d’innesmane, tandis que la 3 répare celle d’Aïn Allouane à Tikjda.
Une embuscade de trois hommes de la C.C.A.S. est mise en place, le 4 au soir, dans le ravin de l’Oued Tassala, à un kilomètre au Sud de la route d’Irhorat, là où un sentier traverse à gué le lit de l’oued.
La nuit est relativement claire.
Vers 23 heures, trois ombres apparaissent à une cinquantaine de mètres, venant du Sud, sur le sentier qui longe l’oued. En se déplaçant pour leur faire face, l’un des guetteurs fait rouler une pierre. Fuite éperdue des visiteurs, salué de quelques rafales de P.M.. En vain.
On apprendra par la suite qu’il s’agissait de l’insaisissable Demouche et de ses acolytes Ouchene Slimane et Ouchene Saïd.
Arrestation, le lendemain, de trois suspects qui habitent une mechta isolée du Ras Tickbouch.
Du 6 au I5 mars, la 3ème Section détache une section de protection au chantier du Génie d’Aït Krerouf.
Partisan 4 part en fin de soirée, le 9, pour la Forêt des Azerou, et, par Sélim et 804, vient tendre ses embuscades et poser des réseaux de mines autour du confluent du Chabet Bouchaven et de l’Oued Barbar.
Opération de secteur, le 10 mars, dans la région de Tacca Iril N’zerouine, pour y rechercher l’infirmerie de la région 322. Le Commandant Maraval dispose de la C.C.A.S. (Capitaine Nodot) avec sa Section d’intervention et la Harka de Sidi Salah, de la 1ère Compagnie (Lieutenant Martin) deux sections et la Harka de Merkalla, et d’une Compagnie de Marche, aux ordres du Capitaine Scheibling, composée d’une section de la 3, d’une section de la 4, et des harkas d’El Esnam et d’Aïn Allouane.
Les éléments rejoignent la Ferme Porcher, pour se joindre au convoi du P.C. - C.C.A.S., qui démarre à 6 heures. Les véhicules de la 1ère Compagnie prennent la tête du convoi au passage, et ceux de la 3 se rangent en serre file à Aïn Allouane.
La colonne de véhicules s’arrête à l’abreuvoir de Tikjda, à 7 heures 20. Sitôt mises à terre, les compagnies commencent à progresser vers le Sud, par la piste de Tacca, 1ère Compagnie en tête.
À 9 heures la base de départ est en place sur les positions suivantes :
- P.C. et C.C.A.S cote I044
- Lieutenant Martin : cote 1190
- Capitaine Scheibling : cote 9I7 et cote 860
Le ratissage commence à 10 heures en direction du Sud-Est. La C.C.A.S découvre, vers 10 H I5, dans le ravin à l'Ouest de 89I, une cache qui renferme du ravitaillement : huile et semoule, en quantité assez importante, ainsi qu’une ampoule de produit pharmaceutique.
À I2 H 30, un chasseur de la 1ère Compagnie ramasse dans l’Oued Ifri, à hauteur de 750, un ceinturon dont les quatre cartouchières contiennent soixante cartouches de 8 mm pour fusil Lebel, légèrement oxydées, mais encore utilisables.
La C.C.A.S. trouve, vers I4 heures, une cache importante dans le Tacift Ifri, à cinq cents mètres au Sud d’Agouilal On y récupère des couvertures et quelques pièces d’habillement, mais surtout, une quantité importante de fruits et légumes frais.
Regroupement terminé à Iril M’zerouine à I7 heures. Vingt minutes plus tard, le convoi arrive au rendez-vous.
Retour à Bouïra pour I8 heures 30.
Une section de Partisan 4 pose des mines, le I5 au soir, sur la piste qui longe la falaise Sud du Ras Bouïra, le long de l’Oued Ed Douss, et regagne sa base, le matin du I6, après avoir récupéré ses engins.
Même opération, le I5 au soir, autour de la ferme qui se trouve sur la falaise, au Sud de l’Oued Ed Douss, à un kilomètre de la Ferme Bel Air.
Le Commandant Lonchampt fait ratisser la Crête des Turcs, le I6, par les 1ère, 3ème et 4ème Compagnies et la C.C.A.S.
Le Lieutenant Martin aligne deux sections et la Harka de Merkalla, le Capitaine Nodot, la Section intervention du Sous-Lieutenant Maure, la Harka de Sidi Salah avec le Lieutenant Jacquier, et la Harka d’Irhorat, que commande maintenant le Sous-Lieutenant Duplantier Le Capitaine Bigot prend le commandement d’un sous-groupement formé d’une section et demie de la 4, d’une section de la 3, et de la Harka d’Aïn Allouane.
Départ de la Ferme Porcher à 9 heures I5. Débarquement à la cote 550, sur la piste de la Crête des Turcs, à 10 heures.
Le sous-groupement Bigot prend position à l'Est, sur 54I, la C.C.A.S. sur 589, au Sud de la piste, et la 1ère Compagnie à l'Ouest, sur 564.
Début de ratissage à 10 H 30, en descendant vers l’Oued Ed Douss. La section de la 4 trouve une cache vide, à quatre cents mètres de son point de départ. La Section Maure en découvre une autre, assez profonde, et la grenade. Le Lieutenant Martin signale, à 11 heures 35, la découverte d’une cache infirmerie, qui parait avoir été utilisée récemment, et dans laquelle les hommes de la 1ère Compagnie récupèrent un réchaud, un bidon de pétrole, des médicaments, un peu de ravitaillement, des blouses de toile grise et une paire de chaussures, ainsi que deux cartouches de calibre I6, un briquet et quelques documents.
Deux autres caches, vides, sont trouvées par la suite
À I2 heures 30, les unités atteignent la rive Sud de l’Oued Ed Douss. Après une pause d’un quart d’heure, le ratissage est repris en sens inverse. À I3 H 50, les compagnies arrivent à la piste de la Crête des Turcs et rejoignent les camions, vers 564.
Retour aux cantonnements pour I5 heures I5.
La 1ère Compagnie fournit deux postes de garde pour assurer la sécurité en ville de Bouïra.
Dans tous les villages et postes du Douar Haïzer et du Douar Innesmane, la fête de l’Aïd El Seghir est célébrée le I8.
La Section d’intervention, renforcée d’une section de la 1ère Compagnie et d’une section de la 4, effectue un coup de main, le I8, à I9 heures 30, dans le Chabet Iguil Zirkouk.
R.A.S.
Mis à la disposition du Secteur de Tigzirt par le général commandant la 27ème D.I.A., Partisan 4 est enlevé par hélicoptères le 20 mars à 3 heures.
Au cours de la nuit du 20 au 2I, le Chasseur F.S.N.A. Bouguellal de la 3ème Compagnie, déserte de son poste.
Sitôt avisé, le Chef de Bataillon Maraval organise une opération de recherches.
Départ de Porcher à 8 H 45.
Les sections de la C.C.A.S. s’arrêtent à hauteur du vieux village de Guendour, dont elles fouillent les mechtas abandonnées. Le P.C. et la 1ère Compagnie débarquent à Sélim et grimpent jusqu’à 804. La 1ère prend position sur le Ras Ti Assassine et le P.C. sur 804.
La 3ème Compagnie, descendue d’AïN Allouane par la piste de Beni Yagoun, occupe 804, 8I5 et la Djemaa Toumellitine. Elle commence à 9 heures 10 la fouille du terrain en direction du Sud, vers 576 à l'Ouest et 657 à l'Est. Le P.C. fait mouvement sur la piste avec l’élément de droite de la compagnie.
La C.C.A.S., après avoir fouillé Guendour, descend vers le Moulin d’Afoud et s’aligne sur l’aile droite de la 1ère Compagnie. De concert, les deux compagnies entame le ratissage des ravins qui descendent des Azerou vers l’Acif Boudra.
La 4ème Compagnie, après avoir passé l’Oued Ed Douss à gué, a rejoint la 3 et procède avec elle à la fouille des ravins abrupts du Chabet Irzer Tisserift et du Chabet Ouisakan.
La progression est très lente, sur ce terrain tourmenté et couvert de fourrés très denses de chênes verts et d’épineux.
Le P.C., qui avance sur la piste, dépasse les unités de fouille et arrive, à I3 H 30, sur 536, au Nord-Est de Bou Tiguer.
À I4 H 10, une section de la 3 aborde le confluent du Chabet Ouisakan et de l’Irzer Tisserift, où se trouve une cache récemment piégée par Partisan 4. Malgré les instructions données et les ordres reçus, le Chasseur Allavena Robert s’approche des buissons qui en masquent l’entrée et déclenche le dispositif de mise à feu. Il est mortellement blessé par l’explosion qu’il a provoquée.
Tandis que le Commandant Lonchampt se rend sur les lieux, le corps est transporté par half-track jusqu’à Bechloul, où une ambulance vient le chercher.
Retour des unités à leurs cantonnements pour I8 heures.
La levée du corps du Chasseur Allavena a lieu à Bouïra le 22
Affamé et épuisé, Bouguellal, le déserteur, est intercepté sans résistance de sa part, le 24, par le Sous-Lieutenant Duplantier et ses harkis, en embuscade dans la vallée de l’Oued Tassala, où Duplantier s’obstine à situer la cache - ou une des caches - du Sergent Chef Politique Hadid Saïd, "Le Vieux", dont il a fait son ennemi personnel.
Les quatre jours d’errance de Bouguellal dans la Forêt des Azerou et dans celle d’El Haïzer prouvent deux choses significatives : il n’a pu obtenir aucun ravitaillement de la population du Douar, ni aucun contact avec les quelques mousseblines survivants.
Les 25 et 26 mars, une Compagnie de Marche, composée par moitié d’éléments des 3ème et 4ème Compagnies, et commandée par le Lieutenant Sommeron, s’implante à Beni Hammad, en bastion avancé du bataillon vers l'Est.
En l’absence du Capitaine Bigot, le Sous-Lieutenant Portier prend le commandement de la 4ème Compagnie et du sous-Quartier d’El Esnam.
Partisan 4, depuis le 20 mars, opère dans le Secteur de Tigzirt. Les hélicoptères ont déposé les sections à Tala Mimoun et sur la cote 664, à 1 kilomètre au Sud du village.
Le commando effectue la fouille du terrain, vers le Nord-Ouest, jusqu’à 374 et 440, avec pose de mines sur les axes de circulation. La nuit du 20 au 2I se passe en embuscade sur place.
Au petit jour, les sections gagnent le village d’Iguer Gueres, qui va, pendant dix jours, servir de base opérationnelle au commando.
Fouille de la vallée de l’Oued Smela le 22.
Du 23 au 28, une section assure la protection d’un chantier du Génie, tandis que deux autres tendent des embuscades, deux nuits durant, autour des villages d’Aït Attouba et de Tala Mimoun.
La compagnie se regroupe le 26 à Iguer Gueres. Journée de repos et de remise en état du matériel.
Un champ de mines est établi, le 27, autour de la cote 7I5, sur la piste, entre 708 et 730, à I kilomètre au Sud-Est de 664.
Le 28, une section ratisse le terrain au Sud de 374.
Au cours de la nuit du 28 au 29, les guetteurs d’Iguer Gueres perçoivent une explosion, en direction du Nord-Ouest. Au jour, une patrouille retrouve le corps d’un fellagha, à sept cents mètres au Sud de 440, sur la piste de Tala Mimoun.
Deux sections fouillent la vallée de l’Oued Tazibt, le 30, tandis qu’une troisième tend une embuscade à la source de Tala Ouriri, au N.O. d’Iguer Guefres.
Le 3I, fouille du village de Mazer et des environs.
Avril
Partisan 4 rentre à Dra El Khemis le 1er avril.
Le Général Le Ray, commandant la Z.E.A. et la 27ème D.I.A. passe l’inspection du poste de Merkalla (1ère Compagnie) et du poste de Taourirt Amar, occupé par un groupe de la 4ème Compagnie.
Au cours de la nuit du 1er au 2 avril, une patrouille de la 4ème Compagnie, commandée par le Sergent Chef Lespiauc, accroche un petit groupe rebelle sur le plateau, entre le village d’El Esnam et la vallée de l’Oued Ed Douss. Dès les premiers coups de feu, Lespiauc se porte en tête, auprès de ses éclaireurs, tandis que le tireur au fusil lance-grenades, resté en retrait, tire plusieurs projectiles en direction du groupe rebelle.
L’une des grenade vient malencontreusement percuter le câble de la ligne à haute tension qui traverse la plaine. Des éclats atteignent dans le dos Lespiauc qui est allongé entre ses éclaireurs, et le blessent grièvement. L’adversaire profite de l’incident pour disparaître dans la vallée.
Le blessé est immédiatement évacue sur l'hôpital de Tizi Ouzou.
Le 2 avril -dimanche de Pâques- le Commandant Maraval accompagne la Section d’Alger du Club Alpin Français à la Pointe Reynier. La journée se passe en escalades sous la protection de la Harka d’Aïn Allouane.
Jusqu’au 6 avril, patrouilles et embuscades.
Travaux de remise en état des lignes téléphoniques.
Le 6, sous les ordres du Commandant Maraval, le bataillon participe à une opération de secteur dans la région de Tacca, Agouilal, Iril N’zerouine.
Il met en ligne la C.C.A.S. à deux sections (Intervention et Harka d’Irhorat), la 1ère Compagnie avec une section et la Harka de Merkalla, et un sous-groupement 3/4, à deux sections, commandé par le Capitaine Scheibling.
Partisan 4 effectue pour sa part, dans le cadre de l’opération, une mission particulière, sous les ordres directs du colonel commandant le secteur.
Le convoi, parti de Porcher à 6 heures 10, prend à Aïn Allouane les éléments des 1ère et 3ème Compagnies, pour arriver à 7 heures 35 à Tikjda, où l’on débarque.
Le temps est beau.
Par la piste d’Iskerene les compagnies gagnent leur base de départ, à hauteur d’Aïn Ilmatene et de la cote 1351, la 1ère Compagnie à l'Est, le sous-groupement Scheibling à l'Ouest Mise en place terminée pour 10 heures 10.
La C.C.A.S. et le P.C. prennent position sur 1351.
Un avion d’observation est mis à la disposition du bataillon par le commandant de l’opération.
La fouille du Tacift Ifri commence alors pour les deux compagnies de tête, en direction du Sud.
La C.C.A.S. suit en deuxième échelon
Successivement, les unités de fouille découvrent une gourde pleine de café, puis un chargeur de P.M. Mat 49 garni, légèrement rouillé, et, dans une petite cachette, trois grenades défensives, deux grenades offensives, une grenade fumigène et sept cartouches de 7,65.
Le P.C. s’installe à Tacca et donne aux commandants de compagnies de nouvelles missions de fouille.
La Compagnie Scheibling trouve dans une cache, entre 9I7 et 89I, une touque métallique de cinquante litres, contenant encore une dizaine de litres de pétrole.
Dans le ravin du Tacift Ifri, la Section d’Intervention ramasse un bidon vide, une sacoche contenant quelques cartouches de chasse et de guerre, et un rasoir. À proximité, la 1ère Compagnie découvre quelques ustensiles de cuisine et un clips de Garant, dans une cache pour deux hommes.
Le Piper marque d’un fumigène une cache dans le Tacift Ifri, à l'Ouest de 750. À proximité, sous deux plaques de tôle ondulée, Intervention met à jour un cadavre. Le corps est revêtu d’un treillis et chaussé de pataugas. Il est assez endommagé, le visage dévoré par des bêtes. Pour le médecin du bataillon, la mort semble remonter à un mois et demi, cause inconnue. Aucun indice ne permet l’identification.
Dans la même zone, la 3ème Compagnie trouve une cache vide, recelant quelques paillasses en mauvais état, qu’elle détruit par le feu. La cache signalée par le pilote de l’avion se révèle vide.
Les compagnies se dirigent vers Iril N’zerouine où elles rejoignent le convoi vers I8 heures 10. Retour aux cantonnements pour I9 heures I5.
Le Capitaine Bigot, commandant la 4ème Compagnie, rentre de permission le 9.
Grande activité de patrouilles et embuscades dans tous les sous-quartiers jusqu’au I9 avril. La Compagnie d’Illilten, qui se trouve dorénavant aux avant-postes, sur la lisière Est de la zone pacifiée par le 22ème B.C.A., se montre particulièrement agissante.
La recherche obstinée de l’adversaire aboutit, le I7 avril, à un accrochage avec un groupe de cinq rebelles, qui se dispersent. Une fouille détaillée de la zone permet la découverte de plusieurs caches récemment occupées, contenant quelques pièces d’habillement, des documents et une mine constituée par un obus de mortier de 8I, qui est détruit sur place.
Partisan 4 repart, le 11 avril, pour la zone interdite de la Mizrana, et installe de nouveau sa base à Iguer Gueres. Au cours d’une première reconnaissance autour du village abandonné deux abris sont découverts et piégés.
Le I2, une section procède à la mise en place d’un champ de mines sur la piste qui passe au Nord de Tala Mimoun et de la cote 627, tandis que les autres fouillent la région à la recherche des caches.
Le I3, extension du champ de mines dans la vallée de l’Oued Brika, à l'Ouest du terrain de chasse du commando, et sur les pistes autour des villages de Maiache et d’Arbot, à l'Est. Les dernières mechtas abandonnées de Mazer et de Tala Mimoun sont détruites
Au cours de la nuit du I3 au I4, les guetteurs d’Iguer Gueres perçoivent le bruit d’une explosion vers le Nord-Est. Au jour, le I4, une patrouille retrouve le cadavre d’un fellagha sur les lieux de l’explosion, au carrefour de pistes, deux cents mètres à l'Est de 4I6.
Une section procède à la fouille des ravins qui descendent vers l’Irzer Hattouche. Quelques mechtas isolées sont détruites entre Iguer Gueres et Attouri. Une embuscade abat un rebelle sur la piste de 627, au Nord de Tala Mimoun.
Les mechtas isolées du versant Nord de 4I6, au Nord-Est d’Iguer Gueres, sont rasées le I5. Une section pose de nouvelles mines sur les pistes qui longent l’Oued Brika.
Le I6, le cadavre d’un fellagha est trouvé sur la piste du bois d’Arbot, tué par l’explosion d’une mine.
Les I7 et I8, le commando nomadise dans le Nord de Tizi N’bou Ali. Le premier jour il implante deux embuscades, l’une autour du carrefour de pistes, à cinq cents mètres au Sud d’Attouri, la seconde au collet situé à cent mètres au Sud de 429, sur la lisière Ouest du village de Tikiouech.
Le I8, après une fouille du flanc Ouest du village de Tizi N’bou Ali, deux sections tendent des embuscades à proximité des villages d’Attouri et de Tikiouech. Les guetteurs de Tikiouech aperçoivent cinq.H.L.L., hors de portée des armes.
Le I9, relevage des champs de mines les plus éloignés. Une section nomadise dans le bois d’Arbot. Le 20, relevage des mines du bois d’Arbot et de l’oued Brika.
Ratissage Nord-Est, Sud-Ouest des ravins qui descendent vers Tala Mimoun, le 2I dans la matinée, et retour à Dra El Khemis dans la soirée.
Le I9, sous les ordres du Chef de Bataillon Lonchampt, les 1ère et 3ème Compagnies, le P.I.S.T. et la C.C.A.S. participent à une opération de secteur dans la région de Thiaramtz.
La 3ème Compagnie a pris position, en bouclage, entre I055 et 1196, pour 5 heures 45.
Le convoi P.C., C.C.A.S. quitte Porcher à 5 heures 30, prend au passage les véhicules de la 1ère Compagnie, et débarque son monde à Sélim à 6 heures.
La C.C.A.S. et le P.C. gagnent Thiaramtz pour 6 heures 45.
À 7 heures, les positions des unités sont les suivantes :
- P.C. et C.C.A.S. à Thiaramtz.
- 1ère Compagnie en bouclage sur l’Oued Tamarir, à hauteur de 669.
- 3ème Compagnie en bouclage entre I055 et 1196.
- P.I.S.T. sur 1129.
Le P.I.S.T. commence le ratissage du versant Sud du Taouialt depuis 1129, en direction du Sud. Il découvre, vers 975, des traces récentes de passage et de couchage d’un individu isolé.
La Section Intervention de la C.C.A.S. procède à la fouille de l’Oued El Hadj, à hauteur de Thiaramtz.
Le Commandant Lonchampt transmet à 11 heures l’ordre à la 3ème Compagnie de remonter à Aïn Allouane.
Poursuivant s0n mouvement, le P.I.S.T. découvre un abri de pierres sèches, recouvert de diss, qui contient quelques vêtements civils. Il rejoint ensuite la C.C.A.S. et la 1ère Compagnie, qui font mouvement vers le Pont de Sélim.
Embarquement sur les véhicules à 11 heures 30.
Retour aux cantonnements.
L’annonce du putsch d’Alger n’apporte pas de perturbations importantes dans la vie du bataillon. Si il est avéré que certains officiers, sous-officier ou chasseurs y trouvent une espérance de la poursuite de la politique d’Algérie Française, ils ne se sentent pas la possibilité de prendre une décision personnelle dans cette affaire.
La position prise par le Commandant Maraval ne laisse de place à aucune ambiguïté : Le Bataillon continue à assumer sa mission, combattre la rébellion et pacifier.
L’activité normale continue donc : contacts avec les habitants des villages, embuscades et patrouilles de jour et de nuit, assistance médicale gratuite, fonctionnement des écoles.
À Alger, le Général Ailleret succède au Général Gambiez à la tête de l’Armée.
La fin du putsch, le 26 avril, qui apporte à certains de douloureuses désillusions et l’angoisse de l’avenir, amène de nouvelles servitudes : le maintien de l’ordre à Alger, où les attentats de toutes origines se multiplient. Le Chef de Bataillon Lonchampt, commandant en second et le P.I.S.T. partent pour Hussein Dey, en renfort.
Le 30 avril, une patrouille de la 3ème Compagnie ouvre le feu, de très loin, sur des rebelles, qui disparaissent dans les fourrés vers Tifires.
Mai
Le 1er mai, la 1ère Compagnie détache un groupe à la garde du dépôt de munitions du Fort Turc. Cette garde sera assurée tout au long du mois par relèves successives des 3ème et 4ème Compagnies.
Partisan 4 rejoint la Mizrana le 3 dans la matinée, où il relève Kimono 4 à Iguer Gueres.
Au cours de la journée du 4, ses sections nomadisent au Sud et au Sud-Ouest de Tala Mimoun et Aït Attouba, jusqu’à la route qui passe au Sud de 730. Elles relèvent des traces de passage entre la route et le ravin de l’Oued Tazibt et minent les points de passage : collet entre 708 et 730, ravin de l’Oued Tazibt, carrefour de pistes entre 440 et 627.
Au cours de la nuit suivante, une mine est mise à feu, sans résultat.
Les journées suivantes se passent en embuscades et grenouillages divers.
Le 7, le commando participe à une opération de quartier, sous commandement du 15ème B.C.A..
La 1ère Section assure la garde d’Iguer Gueres le 8, tandis que les autres nomadisent de part et d’autre : Bois d’Arbot, vallée de l’Oued Brika, Sud du village d’Attouri.
Le 9, la 1ère Section subit un tir de harcèlement de la part d’un groupe rebelle, qui décroche immédiatement sous la riposte. Le Sergent Albert Lambert, blessé par un projectile adverse est évacué par hélicoptère sur l’hôpital de Tizi Ouzou.
Les 3ème et 4ème sections rentrent à Iguer Gueres le 10.
Le 11, le commando mine les pistes aux abords d’Ibadounen et demeure en postes de surveillance dans la région. La 2ème Section installe, le I2, un observatoire dans les mechtas en ruine de Tikiouech.
La 4ème Section rejoint le bivouac le I3, tandis que la 3ème Section relève la 2 à Tikiouech. Un autre groupe fouille la vallée à l'Ouest de Tamazirt Ou Rabah et tend une embuscade au carrefour de piste de 695.
Ratissage, le I4, des environs de Tikiouech, par trois sections, tandis que la quatrième (en réalité 3ème Section) continue sa mission d’observation à partir du village.
Le commando, qui vit en embuscade perpétuelle depuis le 3 mai, s’octroie une journée de farniente et de bains de mer le I5, avant de procéder au relevage de ses champs de mines, dans la matinée du I6.
Retour à Dra El Khemis dans la soirée.
Tandis que Partisan 4 nomadisait en Forêt de Mizrana, l’activité habituelle du bataillon continuait dans les sous-quartiers, à laquelle venaient s’ajouter les travaux d’installation du poste de Taougnit à la 3ème Compagnie et de construction d’une école au Ras Bouïra par la C.C.A.S.. Les écoles d’escalade ont fonctionné à la Main du Juif les IO et 11 mai, et à la Grotte aux pigeons le I4.
La Compagnie de Marche d’Illilten, que commande la Lieutenant Sommeron, fait preuve d’une activité particulièrement intense pour se donner de l’air et élargir son périmètre protégé : embuscades de jour et de nuit, patrouilles de plus en plus éloignées de leur base. Sans préjudice de l’escorte, plusieurs jours durant d’un ingénieur en hydraulique, qui vient inspecter l’usine électrique
Cette activité amène la découverte, le 6 mai, d’une cache dans le ravin du Tacift Sif Bouiedane, à hauteur d’Agouni Arioul.
Le I3, la compagnie est mise en alerte à la suite d’un accrochage survenu entre le commando Kimono 4 et un groupe rebelle à Belbarra, au pied du Lalla Khedidja.
Le I6, au cours d’une fouille des bas-côté de la R.N.30, une cache est repérée à proximité de la maison cantonnière, à l'Ouest de M’zarir. Un fusil de chasse y est récupéré. La cache et ses accès sont minés et une section laissée sur les lieux en embuscade.
Le lendemain, elle intercepte un groupe de quatre fellaghas. Au cours de l’accrochage l’un d’entre eux, Ali B0uazziz, Sergent-Chef responsable du Service Renseignements et Liaisons du Kism est abattu et son arme récupérée. Les trois autres se rendent.
Partisan 4 effectue un raid de vingt-quatre heures sur Taourirt Tazegouart le 29, cependant que la 3ème Compagnie nomadise à l'Est de Tikjda, entre Iskerene, Talmat et Bou Kelmoun, du I3 au 2I mai
L’annonce des pourparlers d’Évian, qui s’ouvrent le 20 mai, renforce l’amertume de ceux qui, par ordre, se sont dépensés à fond pour que l’Algérie reste française. Le cessez le feu unilatéral ne peut qu’augmenter les appréhensions des militaires, qui voient la libération massive des internés des camps de transit apporter à l’organisation politico-militaire rebelle décimée, de nouveaux cadres expérimentés, et renforcer les effectifs des Katibas, même si l’armement et l’approvisionnement en munitions leur fait cruellement défaut.
École d’escalade le 20 à la Main du Juif.
Le 23, la 3ème Compagnie procède au repli sur Bechloul des familles de Tikjda dont les possibilités de ravitaillement sont devenues précaires.
Le même jour, la Compagnie d’Illilten récupère un obus de I05 non explosé et le détruit sur place.
Le 24, Partisan 4 est mis en route sur Zéralda, à la disposition du Bataillon de Marche N°4, dont le P.C. est à Ménerville, dans le cadre des unités de maintien de l’ordre à Alger. Le commando y restera jusqu’au 2 juin, date à laquelle il sera relevé par Kimono 4.
La fête de l’Aït El Seghir est célébrée dans les villages et les harkas le 25 mai
À partir du 29, et jusqu’au 2 juin, la 3ème Compagnie détache une section en protection d’un chantier de travaux sur la R.N. 33.
La Harka d’Irhorat, en tournée de police dans le Sud de la Forêt des Azerou, le 30 mai, aperçoit six H.L.L. dans la falaise Sud de l’Oued Ed Douss, hors de portée de tir.
Juin
Le 2 juin, le Lieutenant Pelliet-Cuit, nouvellement arrivé au corps, prend le commandement de la Compagnie d’Illilten, que quitte le Lieutenant Sommeron, arrivé en fin de séjour et affecté au C.I. du 22ème B.C.A..
Le 4 juin, tournée de police et contrôle de la population du village de regroupement des Goumgoumas. La 2ème Compagnie et la C.C.A.S. effectuent, à partir de 5 heures du matin, le bouclage du village. Les hommes sont rassemblés dans la cour du poste où les Capitaines Nodot et Bigot, assistés de l’O.R. du bataillon, procèdent à la vérification des cartes d’identité.
Six équipes, fournies par la 4ème Compagnie, et dirigées chacune par un gendarme de la brigade d’El Esnam, procèdent à la fouille des mechtas. Les opérations sont terminées à 7 heures 30.
R.A.S..
Chaque compagnie rejoint son cantonnement
Le 6, Partisan 4, par Aïn Allouane, Tikjda et le Tizi N’kouilal, rejoint, pour trois jours de chasse libre, les flancs Est et Ouest du Lalla Khedidja, vers M’zarir et Irzer. Les pistes sont minées, tandis que les sections implantent embuscades et postes d’observation.
Le 7, une embuscade repère un petit groupe rebelle, hors de portée des armes. La même observation est renouvelée le jour suivant.
Le commando rentre à Dra El Khemis dans la matinée du 9.
Ce même jour, la 4ème Compagnie, en liaison avec un élément du I9ème R.C.C., effectue un ratissage de la vallée de l’Oued Ed Douss, entre les confluents de l’Acif Boudra et de l’Oued Barbar. Le I9ème R.C.C, intercepte deux fellaghas à proximité des ruines d’Akboub et les met hors de combat.
Le I2, Partisan 4 débarque à proximité d’Illilten, pour effectuer un raid sur la zone dans laquelle les observations des 7 et 8 juin ont révélé une présence rebelle. L’action, menée au petit jour, permet l’interception du Sergent Chef Akouche Boussaad, de la fraction I, et de son garde du corps, Badis. L’un et l’autre sont abattus. Un P.M. Mat 49 et sept chargeurs sont récupérés, ainsi que quelques documents. Retour du commando dans l’après-midi
Le chef de corps offre le I4 un méchoui aux notables du douar, méchoui auquel assistent les commandants de compagnie.
Le I6 juin, le Capitaine Scheibling, commandant la 3ème Compagnie remet trois fusils aux membres de l’autodéfense de Tazmout.
Le même jour, nouveau départ de Partisan 4 pour Zéralda, en mission de contrôle routier à Chéragas et Ouled Fayet jusqu’au 27.
École d’escalade, le I7, à la Grotte aux Pigeons.
À Merkalla, le Chasseur Jacques Fleury, victime d’un accident, est évacué sur l’infirmerie de secteur. La C.C.A.S. continue les travaux de l’école de Tirilt M’tilguit.
La Compagnie d’illilten pousse ses reconnaissances et ses patrouilles de plus en plus loin
Le I7, deux sections poussent jusqu’au Tizi N’kouilal et procèdent à la fouille du versant Est du Terga N’ta Roumi.
L’annonce de la rupture des négociations d’Évian, ravive quelque peu l’espoir d’une solution ALGÉRIE FRANÇAISE.
Dans le cadre de l’Opération "Mi Montagne", qui consiste à quadriller en permanence la bande moyenne du versant Sud du Djurjura, la Harka d’Irhorat prend position, le 26, sur le versant Nord du Lalla Khedidja, entre 20I8 et I856; tandis que la 3ème Compagnie nomadise vers Tifires et Aïn Arioul.
Le 27, des éléments de la Compagnie d’Illilten effectuent une ouverture de route sur la R.N.30, jusqu’au Tizi N’kouilal, où ils prennent contact avec la Harka d’Irhorat, toujours en poste d’observation.
Celle-ci aperçoit, le 29, un groupe d’une vingtaine d’individus armés, sur le versant Sud du Ras Tiguerguert. Renseignements pris, il s’agit d’une Section d’Illilten, qui effectue une reconnaissance vers Tarzout.
Juillet
Le 1er juillet, la 3 pousse une section sur la crête du Tirilt Takouacht et une patrouille sur le versant Ouest du Terga N’ta Roumi.
Le lendemain, cette section découvre une coupure de route sur la R.N. 33, à l'Ouest de la piste du Gouffre de l’Akouker.
Partisan 4, par Aïn Allouane et Tikjda, rejoint sur véhicules le Col du Tizi N’kouilal, où il débarque, dans la soirée du 3.
Progression vers l'Est, en direction du Col de Tirourda. Mise en place d’embuscades protégées par mines pour la nuit, au Sud de la Grotte aux Singes.
Au cours de la journée du 4 juillet, un rebelle armé est intercepté et abattu : Abdelhamid. Son arme, un pistolet mitrailleur Béretta, est récupérée.
La nuit suivante, la journée du 5, et la nuit du 5 au 6, se passent sans incidents.
Le 6, un groupe de trois H.L.L., venant du Nord, vient buter dans une embuscade. L’accrochage est court et brutal, tous trois sont mis hors de combat. Ils appartenaient à la Zone Nord du Djurjura : Sous-Lieutenant Abdallah Ben Meziane, Sergent "Si Abdallah", Djoundi Ahmed Chellata. Un P.M. mat 49, un fusil semi-automatique, un P.A. et des documents sont saisis.
Le commando rentre le 7 juillet à son cantonnement.
Au cours des jours suivants, la C.C.A.S. effectue le captage d’une source, au bénéfice des habitants du Ras Bouïra.
Le 10, Partisan 4 est mis pour vingt-quatre heures à la disposition du Quartier des Ksars, pour une opération dans le Djebel Tigrine. La Harka d’Irhorat rejoint ses emplacements d’observation au Nord du Lalla Khedidja.
Le Lieutenant Jean-Paul Monange prend le commandement de la 3ème Compagnie, à la tête de laquelle il succède au Capitaine Scheibling, affecté au centre d’instruction du 6ème B.C.A..
Alors que toutes les compagnies préparent activement la prise d’armes du I4 juillet, un véhicule de la Compagnie d’Illilten, qui effectuait une liaison de ravitaillement auprès du 50ème R.A. à Maillot, quitte la route dans un virage et se retourne. Le Sergent Bellout Hamimi, les Chasseurs Louis Collanti et Loghar Ati, atteints de blessures diverses, sont évacués sur l’hôpital de Tizi Ouzou.
Le Chef de Corps, le Fanion du bataillon, la C.C.A.S et les 1ère et 2ème Compagnies participent à la prise d’armes du Secteur de Bouïra et au défilé qui lui succède.
Sitôt celui-ci terminé, la 2ème Compagnie (Partisan 4) est mise à la disposition du commandant du Quartier des Ksars, pour prendre part à une recherche de déserteurs du poste de Tiliouat.
Partisan 4 rentre le I5, tandis que la 4ème Compagnie est mise pour quarante-huit heures à la disposition du Secteur de Sidi Aïche.
École d’Escalade, les I6 et I7, à la Grotte aux Pigeons, sous la protection de la Harka d’Irhorat.
Le soir, par le chemin habituel, Aïn Allouane et Tikjda, les camions de Partisan 4 amènent le commando jusqu’au Tizi N’kouilal, avant de redescendre se garer au poste d’Illilten.
De nuit, Partisan 4 rejoint le lieu des accrochages des 4 et 6 juillet. La région, en limite de deux zones de la Willaya 3, parait être le refuge des fellaghas de la zone Nord, mais aussi de ceux de la Nahia 322. La vallée de l’Oued El Ham, au Nord, et la cuvette d’Irzer, au Sud, sont des voies d’accès pratiques et relativement bien camouflées jusqu’à la crête du Djurjura, sur laquelle serpente la R.N.30.
Les sections se répartissent en embuscades protégées, à leur habitude, par un réseau de mines, et s’étouffent dans les buissons, en lisière des bois d’Aït Ouabane.
Les journées et les nuits se succèdent : I8, I9, 20 juillet, qu’aucun incident ne vient troubler.
Vers midi, le 20, le Capitaine Gaston, par radio, donne à ses sections les ordres pour le décrochage au petit jour, le 2I.
En fin d’après-midi, ses guetteurs lui signalent un groupe d’une vingtaine d’hommes armés, revêtus de tenues de combat disparates, qui montent en colonne par un par la piste de l’Irzer.
Quatre éclaireurs marchent en tête. À vingt ou trente mètres en arrière, cinq hommes; puis un groupe de six, et vingt mètres plus loin une sorte d’arrière garde.
Alerte pour toutes les embuscades. Laisser approcher. N’ouvrir le feu qu’après l’explosion de la mine qui ferme le cul de sac du piège.
Les autres ne se doutent de rien et avancent toujours. Ils abordent le replat et continuent d’avancer et défilent devant une première embuscade qui reste immobile, plaquée au sol.
Ils arrivent au niveau de la Section de commandement, avec laquelle se tient le capitaine. Quelques mètres encore. Les hommes de tête sont projetés par l’explosion de l’obus de 8I qui éclate sous leurs pieds.
Minute de flottement dans les groupes qui suivent, tandis que les chasseurs tirent de toutes leurs armes. L’adversaire, qui s’est ressaisi, riposte et utilise le terrain pour s’abriter. Quelques rebelles s’engagent sur un sentier qui part vers le Nord, et déclenchent un nouveau piège quelques mètres plus loin. Le Chasseur Henri Guenez, qui s’était soulevé pour mieux ajuster son tir, retombe, atteint d’un projectile.
La nuit est maintenant tombée.
Le Capitaine Gaston transmet aux sections les plus éloignées, et qui n’ont pas pris part au combat, l’ordre de rester sur place, en défensive. On ira aux résultats au petit jour.
La nuit est relativement claire.
Attente fiévreuse du jour. Guenez, dont la blessure n’est pas grave, a été soigné sur place; il sera évacué demain.
Un premier compte-rendu de l’accrochage est transmis au P.C. du bataillon.
Lorsque le jour se lève, après avoir désamorcé les pièges, les sections reviennent vers le lieu de l’accrochage et ratissent le terrain. L’un après l’autre, six cadavres sont repérés. Un peu plus loin, derrière un rocher, un homme se redresse. Une courte rafale, il retombe.
Il sera le premier identifié par un carnet trouvé sur lui : le Commandant Si Salah, chef de la Willaya 4, qui était allé à Paris proposer au Général de Gaulle le ralliement de ses troupes à la PAIX des BRAVES. Blessé au cours de l’accrochage, la veille au soir, il n’avait pu s’enfuir. Autour de lui, le Lieutenant Aouchiche Ali, Dit Boudjema, de la Zone 32, le Sous-Lieutenant Gharbi Hadj Chérif, commandant la Nahia 32I, et les hommes du commando régional, ex Katiba 322, les éclaireurs de tête : Le Sergent Abboute Mohand Akli, le Sergent Saadi, et deux djounoudes non identifiés.
Ils escortaient le Commandant Si Salah jusqu’au P.C. de la Willaya 3, sur la route qui devait le conduire en Tunisie, où le G.P.R.A. l’attendait pour le faire passer en jugement.
Un P.M. Mat 49, un fusil U.S. MI, trois carabines américaines, deux fusils de chasse, des munitions et de nombreux documents, dont le carnet de route de Si Salah, sont récupérés.
Une paire de jumelles, identifiées comme appartenant à l’Aspirant Ahmed Cherarak, de la Région 32i, - vieille connaissance du bataillon - fait croire un moment qu’il figure parmi les morts. Il n’en est rien. L’homme a réussi à s’enfuir... pour quelques mois encore.
Un hélicoptère vient chercher les armes et les documents, qui sont amenés au 2ème Bureau du Secteur de Bouïra, tandis que Guenez est évacué sur l'hôpital de Tizi Ouzou.
Partisan 4 rejoint sa base dans la soirée, après que les officiers du 2ème Bureau de l’État-major de la Xème Région soient venus procéder à une enquête sur le terrain.
Sur ordre supérieur, le cadavre de Si Salah sera ramène quelques jours plus tard à Bouïra, pour y être inhumé avec les honneurs militaires.
Le 24 juillet, les éléments précurseurs de l’escadron du I9ème R.C.C., qui doit relever la 4ème Compagnie, se présentent à El Esnam. Les jours qui suivent sont occupés par la relève des postes satellites du sous-quartier : Djadi, Taourirt Amrane, Karrouba et Goumgoumas.
Le 27, alors que la moitié de l’effectif de Partisan 4 s’en va passer trois jours au Centre de Repos de Tigzirt sur Mer, en lisière de la Forêt de la Mizrana, le 22ème B.C.A., sous les ordres du Chef de Bataillon Maraval, participe à une opération de secteur en Forêt des Azerou.
Les 1ère et 4ème Compagnies et la C.C.A.S. débarquent à Sélim à 20 heures, traversent l’Oued Tamarir, et escaladent le versant Nord de la dorsale des Azerou, pour arriver vers 22 heures sur leurs positions :
- C.C.A.S. à l'Ouest de la cote 630, sur la piste de la Djemaa,
- au centre, la 1ère Compagnie, sur la crête 664 - 6I3,
- le P.C. et la 4ème Compagnie à l'Est, sur 54I, entre le Chabet Ouisakan et l’oued Barbar.
La nuit est chaude, et relativement claire.
À 22 heures 30, l’embuscade de la C.C.A.S. établie sur 630, intercepte deux hommes, lourdement chargés, qui remontent de la vallée de l’Oued Ed Douss. Ils jettent leurs charges aux premiers coups de feu, et ripostent de quelques coups de fusil de chasse avant de disparaître dans le Chabet Timergas.
Le Commandant Maraval déplace la 1ère Compagnie, qui vient s’établir en barrage entre la cote 536 et le débouché du Chabet Ouisakan. La 4ème Compagnie, de son coté, vient prolonger ce bouclage à l'Ouest, sur la piste de crête d’Iril Traoua.
La seconde partie de la nuit est calme.
Le 28, à 6 heures 30, la C.C.A.S. ratisse le lieu de l’accrochage de la veille et récupère les ballots de ravitaillement abandonnés par les fuyards : pain, légumes frais, fruits, vivres divers et conserves.
Le P.C. fait mouvement vers l’Oued Ed Douss. À 8 heures, l’ordre est transmis aux 1ère et 4ème Compagnies de décrocher et de se diriger vers le Sud de Bou Tiguer, où les véhicules viennent d’arriver. La C.C.A.S. termine son ratissage vers 9 heures.
Retour aux cantonnements
Au cours de la matinée du 28, des enfants du village de M’zarir, qui s’étaient aventurés en zone interdite, au Nord du village, provoquent la mise à feu d’un piège. L’un d’eux est malheureusement tué, un autre blessé, qui est immédiatement soigné et évacué sur l’hôpital d’Aumale.
Le 30, les sections de Partisan 4, qui se doraient au soleil de Tigzirt, sont relevées, sur le sable de la plage, par la seconde moitié du commando, et rentrent à Dra El Khemis.
Une nouvelle opération de secteur est exécutée le 3I, dans la région de Beni Yagoun. Y participent les 1ère, 2ème, 3ème Compagnies et la C.C.A.S., sous le commandement du chef de corps.
Le convoi quitte la Ferme Porcher à I9 heures, récupère au passage les véhicules de la 1ère Compagnie. Le débarquement s’effectue à I9 heures 40 à hauteur des mechtas abandonnées de Tenouichi. Le P.C. et la C.C.A.S. traversent Sélim et l’Oued Tamarir et viennent prendre position sur 804. La 1ère Compagnie occupe le versant de 909, entre le village de Thiaramtz et la crête. Mise en place terminée pour 22 H.
Partisan 4, de son coté, a rejoint Aïn Allouane, et, de concert avec la 3ème Compagnie est allé débarquer au Col De Tikjda. La 3ème Compagnie redescend jusqu’à la Djemaa Toumellitine, par la piste d’Abd El Moumen, Partisan 4 occupe la crête du Taouialt. Mouvements terminés à 24 heures.
Nuit calme.
Le piper d’observation, mis à la disposition du Commandant Maraval, prend contact, à la verticale du P.C., à 6 heures.
Le P.C. rejoint alors la 3ème Compagnie à la Djemaa. À 7 heures 40, la 3 commence, d’Est en Ouest, la fouille de l’Oued Toumellitine. Partisan 4 ratisse le flanc Ouest du Taouialt, en direction du Sud.
Le ratissage est terminé à 9 heures, après la découverte par Partisan 4, d’un emplacement de guet, dans les bois, au Sud de Beni Yagoun.
Embarquement à Sélim à IO heures 30, et retour aux cantonnements
Août
Les deux sections de Partisan 4, qui étaient au repos à Tigzirt, rentrent le 2 août, tandis qu’à El Esnam, une prise d’armes se déroule à l’occasion de la prise de commandement de la 4ème Compagnie par le Capitaine Claude Gaillard.
Le commando de chasse, regonflé par son séjour de quelques jours sur les bords de la Méditerranée, quitte sa base le 3 août à I8 heures, et, par le Tizi N’kouilal, aborde la cuvette d’Irzer.
Le Capitaine Gaston laisse la 2ème Section sur 1916, et descend au fond de la vallée avec sa section de commandement et les 1ère et 4ème Sections. Avant le petit jour les embuscades sont en place, camouflées dans les boqueteaux et ravins de la cote 1031, et protégées par le rideau de mines habituel.
Au cours de la matinée du 4, bien que la région soit zone interdite, quelques civils sont observés, qui se déplacent dans les environs, à proximité du Ras Tizimis. Sans doute des ravitailleurs !
La nuit suivante, la 4ème section décroche, pour s’aller installer au Nord-Est du Ras Tizimis, sur la croupe cotée I342. Elle mine la piste qui descend du Djurjura vers le village d’Irzer, et se repartit en plusieurs petites embuscades.
Dans le courant de la matinée du 5, un groupe de six fellaghas apparaît, à quinze cents mètres vers l'Est, sur la cote I595, et se dirige vers les embuscades, bientôt rejoint par un second groupe de trois hommes. Ils sont maintenant au centre du dispositif de la section, lorsque l’explosion prématurée d’une mine, qui blesse les Chasseurs Marius Botti Et Jean Dalmasso, provoque leur fuite et leur disparition.
La nuit est calme, ainsi que la journée du 6 août.
Le chef de section a profité de la nuit pour modifier l’implantation de son dispositif.
Vers le soir, cinq hommes, sans doute les mêmes que la veille, se présentent sur le sommet de I595 et amorcent une descente prudente vers l’Irzer. D’un coup, à bout portant, le feu des embuscades se déchaîne. Trois rebelles restent sur place, les deux autres, bien que blessés, - des traces de sang le prouvent - réussissent à disparaître dans le maquis environnant
Les morts sont identifiés comme étant l’Adjudant Si Larbi, le Sergent Chef Akka et le Djoundi Aster Akli. Un fusil U.S. Garand, un P.A., des munitions et des documents sont récupérés.
Le lendemain, 7 août, au matin, les sections de Partisan 4 procèdent au ratissage de la partie inférieure du versant. Le commando rentre à Dra El Khemis en fin de matinée.
Le repli partiel du 50ème R.A., qui contrôlait le Quartier de Maillot, élargit le champ d’action du 22ème B.C.A..
Sous le commandement de son nouveau chef, le Capitaine Gaillard, la 4ème Compagnie - elle même relevée à El Esnam par un escadron du I9ème R.C.C.- prend possession du Sous Quartier de Saharidj et intègre la Compagnie de Marche d’Illilten.
En contrepartie de ce renfort, elle cède une section à la C.C.A.S
La portion centrale de la compagnie cantonne à Saharidj même, à proximité de la S.A.S., et détache une section au poste de Beni Ouilbane, à un kilomètre au Sud-Ouest.
Partisan 4 occupe la journée du IO à implanter un réseau de mines sur les pistes d’accès de la Djemaa Toumellitine, et rentre le soir même à son cantonnement.
Le commando retourne inspecter le terrain dans la journée du I3. Deux mines ont fonctionné. Des traces de sang confirment qu’il y a eu au moins des blessés. Les mines non explosées sont désamorcées et relevées.
Tandis que la 4ème Compagnie commence à explorer son sous quartier : patrouilles et reconnaissances, l’École d’Escalade de la Grotte aux Pigeons connaît toujours le même succès, sous la garde vigilante de la 3ème Compagnie.
Partisan 4 passe la journée du I4 à observer les pistes d’accès au versant Nord du Lalla Khedidja, depuis les cotes 2078 et 20I8, et rentre à sa base dans la soirée.
La C.C.A.S. et le commando sont maintenus en alerte le I5, pour parer à toute tentative de manifestation en ville de Bouïra.
Le I6, Partisan 4 remet en place un champ de mines autour de la Djemaa Toumellitine et sur les pistes de la rive Ouest de l’Oued Barbar, rentre le soir à Dra El Khemis, puis repart le I7 pour Saharidj où l’on abandonne les véhicules à la garde de la 4ème Compagnie. Les sections progressent jusqu’à Tala Rana, puis se répartissent pour pouvoir surveiller la cuvette d’Irzer.
Le I8, la 1ère Section observe trois H.L.L. vers I829, quinze cents mètres en dessous du sommet du Lalla Khedidja, hors de portée. Le champ de mines est élargi au cours des journées du I9 et du 20.
Le 2I, alors que l’on procède au relevage des mines, l’une d’elles explose, blessant le Sergent Chef Jean Baptiste Patrone et le Caporal Rassoul Saïd, qui sont évacués par hélicoptère sur l'hôpital de Tizi Ouzou.
Les cadavres de deux fellaghas sont retrouvés un peu plus loin, auprès d’un piège qui a fonctionné. Des traces sanglantes marquent la fuite d’un blessé.
Alors que le champ de mines est presque totalement neutralisé, un nouvel accident se produit. Le Sergent Ahmed Kaloun, l’adjoint du Sergent Chef Patrone, met à feu une mine qui explose, lui arrachant les mains et lui criblant d’éclats le visage. Évacué par hélicoptère sur l'hôpital d’Alger, Kaloun y succombera le 26 août.
Septembre
Une prise d’armes a lieu le 4 septembre à la Ferme Porcher, à l’occasion du départ du Chef de Bataillon Lonchampt, commandant en second du 22ème B.C.A., affecté au centre d’instruction du 27ème B.C.A. Il est remplacé par le Capitaine Marcel Verborg, qui vient de Chambéry. Cérémonie intime à laquelle assistait le colonel commandant le secteur et quelques personnalités civiles et militaires.
Allocution prononcée par le Chef de Bataillon Maraval De Bonnery, le 4 septembre 1961, à l’occasion du départ du Commandant Lonchampt.
Nous sommes réunis devant le Monument aux Morts du 22ème B.C.A. pour une cérémonie intime, à laquelle le commandant du Secteur de Bouïra ainsi que nos voisins et amis ont bien voulu s’associer. C’est pour faire nos adieux au Commandant Lonchampt, qui quitte l’Algérie après trente mois de bons et loyaux services.
Il nous était venu du 6ème B.C.A., avec une citation et précédé d’une flatteuse réputation. Voilà dix-neuf mois qu’il est au 22ème B.C.A Je peux vous le dire, l’ayant vu de près, qu’il a, pendant tout ce temps, apporté dans ses fonctions tout son coeur, tout le poids de sa personnalité, son esprit de remarquable camaraderie. Qu’il en soit remercié ici au nom du Bataillon et en mon nom propre
Il a vécu intensément la vie du corps et du quartier, participant à ses joies et à ses peines, et, pour ne citer qu’un chiffre, il a commandé personnellement plus de trente sorties opérationnelles. Il a très justement été récompensé de son activité, tant militaire que pacification par une citation à l’Ordre de la Division. Je crois cependant que sa meilleure récompense sera le souvenir qui restera de lui au bataillon. Nous ne sommes pas près de l’oublier, qu’il en reçoive ici le témoignage.
Notre regret de le voir partir est atténué par le fait qu’il va prendre le commandement d’un des plus beaux Centres d’Instructions Alpin, celui du 27ème B.C.A. à Annecy ; qu’il va pouvoir rejoindre sa famille, et que, ne quittant pas les chasseurs alpins, il ne s’agira, somme toute que d’une mutation interne.
J’en profite pour vous présenter le Capitaine Verborg, qui vient comme commandant adjoint. La valeur de son passé militaire est inscrite sur sa poitrine. Sa carrière, passée pratiquement toute entière dans les bataillons alpins, est garante de ses qualités, Le 22ème B.C.A., qui l’a demandé, est fier de l’accueillir.
Au nom du 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins, je souhaite la bienvenue parmi nous au Capitaine Verborg, et je formule au Commandant Lonchampt nos voeux de réussite et de bonheur dans sa nouvelle affectation.
Tandis que la 4ème Compagnie développe ses activités de patrouilles et embuscades dans son nouveau sous quartier, Partisan 4, après deux jours de remise en condition du personnel et du matériel, opère, à partir de la soirée du 4, et jusqu’au 6 septembre dans le Sud de la Forêt des Azerou.
Au cours de la nuit du 5 au 6, une mine est mise à feu dans le ravin du Chabet Traoua - sans doute un chacal ! Une section pousse jusqu’à Iqueram, à l'Est, pour y tendre une embuscade.
Retour dans la matinée du 7.
Nouveau départ, le 8 au soir, pour Tikjda.
De là, le commando gagne l’Agouni Guerbi et échelonne ses embuscades vers Aïn Tiboua et Tacca. Retour dans la matinée du 9, et évacuation du Sous Lieutenant Mestrallet, victime d’un accident.
Le commando rejoint, le soir même, le Tizi N’kouilal et la cuvette du Boussouil, et dispose ses embuscades tout au long de la R.N. 33. La section de commandement intercepte un individu qui réussit à s’enfuir, en plongeant dans le ravin que domine la route. Au cours de la nuit, une mine explose, sans résultat
Le soir, le commando se déplace vers l'Est du Tizi N’kouilal et quadrille la haute vallée de l’Oued Selloum.
La journée du I3 est calme, ainsi que la nuit suivante.
Le I4, la 4ème Section accroche un petit groupe, vers Tala Toubroust. L’un des rebelles, le Sergent Chef Askeur Akli, est tué ; l’autre, bien que blessé, réussit à s’enfuir.
Les embuscades se déplacent vers le Sud d’Irzer le long de la piste entre le village et Taddert El Djedid, pour remonter le lendemain vers la Grotte des Singes, et rentrer à Dra El Khemis dans la matinée du I7.
Au cours d’une patrouille dans l’Oued Guendour, le Chasseur Daniel Mollier, de la 3ème Compagnie, se blesse accidentellement.
Le 2I, sous la conduite du Chef de Bataillon Maraval, les 1ère, 2ème, 3ème Compagnies et la C.C.A.S. procèdent à une fouille du Bou Serdoun.
Le convoi quitte la Ferme Porcher à 5 heures 45, se renforce au passage de la 1ère Compagnie et de la Harka d’Irhorat, ainsi que de la garnison de Guendour. Débarquement à 6 heures 30 au Pont de Sélim.
Progression par Sélim et le pont sur l’Oued Tamarir jusqu’aux positions de départ, entre 654 et 804 : C.C.A.S. à l'Ouest, Harka d’Irhorat au centre et 1ère Compagnie à l'Est.
Partisan 4, qui a quitté sa base la veille au soir et débarqué à Iril N’zerouine, est venu nuitamment tendre des embuscades sur la piste de la Djemaa, entre 711 et 600.
Le ratissage se termine à IO heures 30.
Retour aux cantonnements.
L’anniversaire du combat de Sidi Brahim est célébré dans toutes les compagnies le 22 septembre.
Le 23, Partisan 4 effectue la vérification du champ de mines de la Forêt des Azerou et découvre le cadavre du Sergent Chef Si Mohand Akli. Un P.M. Mat 49 est récupéré. Décidément, l’avancement est rapide dans le Secteur 322/4, mais ses bénéficiaires n’en profitent pas longtemps !
Partisan 4 s’installe dans la vallée de l’Acif Boudra, du 28 septembre au 2 octobre.
Octobre
En ce début d’octobre, la 3ème Compagnie développe l’instruction montagne. Alors que vient de se terminer le stage "Djurjura 3", commence, à partir du 10 octobre, le stage "S.E.M. I".
Le commando de chasse grenouille les 3 et 4 dans la cuvette du Boussouil, où il découvre deux caches et en récupère le matériel, habillement et ravitaillement. La 4ème Compagnie, pour sa part, explore en détail la zone interdite de son sous quartier, et en piège les axes de circulation.
Le 7, Partisan 4 procède à l’inspection du champ de mines précédemment installé entre Tacca et Iril N’zerouine.
Le 8, il piège les pistes de l’Azerou Ourilles, à 8 kilomètres au Sud de la gare de Maillot, à l'Ouest de l’Oued Sidi Aïssa. Il maintient ses embuscades, les 9 et IO, au Sud de l’Azerou Ourilles, à proximité de la Djemaa Sidi Aïssa, et rentre à Dra El Khemis dans la matinée du 11.
Le 9 octobre, le P.C. du 22ème B.C.A., les services du corps et la C.C.A.S., quittent la Ferme Porcher pour aller chausser les bottes du 50ème R.A. à Maillot.
Cette nouvelle extension du bataillon provoque un redéploiement des compagnies.
Le Douar Innesmane passe dans la zone d’influence de la S.A.S. de Bezzit. Les 1ères et 3ème Compagnies se partagent le Douar Haïzer et la partie Nord du Douar Tighrempt.
La 1ère Compagnie, à l'Ouest, implante son P.C. à la Ferme Porcher, tout en se maintenant au poste de Merkalla. La 3ème Compagnie s’articule entre Aïn Allouane et Tikjda.
Elles constituent le Mizer (mi-Quartier Haïzer) dont le Capitaine Marcel Faure, qui arrive du C.I. du IIème B.C.A., prend le commandement. Ces deux compagnies se renforcent des deux harkas de Sidi Salah et d’Irhorat.
Partisan 4, unité opérationnelle sans servitudes territoriales, conserve sa base de la maison cantonnière de Dra El Khemis.
La 4ème Compagnie, depuis Saharidj et Illilten, contrôle les Douars Tachachit et M’chedallah.
La C.C.A.S. prend possession des poste de Raffour et Aïssaoui, satellites de Maillot.
Le I3, Partisan 4 entreprend la reconnaissance de son champ de mines de l’Azerou Ourilles et met en place une série d’embuscades autour du village d’Iril N’aït Ameur, de Tameziabt et de la Djemaa Sidi Aïssa.
Alors qu’il procède à la neutralisation d’une mine piégée, le Sergent Boteculet a les deux mains arrachées par l’explosion de celle ci, le Chasseur Hans Carol est atteint de plusieurs éclats. L’un et l’autre sont évacués par hélicoptère sur l'hôpital d’Alger.
Dans le cadre de l’entraînement montagne, la 3ème Compagnie effectue le I5 octobre, en présence du chef de corps et du Colonel Bertin, de l’E.M., de la 27ème D.I.A., un raid d’entraînement dans le massif de la Main du Juif.
Le 17, les sections de Partisan 4 fouillent la région de Bou Tiguer, au Sud de la Forêt des Azerou, et la basse vallée de l’Acif Boudra, entre les cotes 540 et 552.
Le I8, le commando relève le champ de mines autour de 20I8, au Sud du Tizi N’kouilal, rentre à sa base, puis revient, le 20, continuer ce travail entre 20I8 et I856.
Patrouilles et embuscades continuent, dans tous les sous-quartiers jusqu’au 24 octobre.
Ce jour là, dans le cadre grandiose des cimes du Djurjura, en présence du Général Simon, commandant la Z.E.A. et la 27ème Division d’Infanterie Alpine, des chefs de corps des 6ème, 7ème, I5ème, I7ème B.C.A., du I59ème B.I.A., du 93ème R.A.M., du colonel commandant le Secteur de Bouïra et le I9ème R.C.C., et de nombreuses personnalités civiles et militaires, a lieu la cérémonie de passation de commandement entre le Lieutenant Colonel Maraval de Bonnery et le Chef De Bataillon Bley, nouveau chef de corps du 22.
Tous les corps alpins de la division ont envoyé un détachement d’honneur et leur Fanion, le I5ème B.C.A. sa fanfare.
Formés en carré, les différents détachements, les S.E.M., le commando Partisan 4, les harkas du bataillon, le maghzen de la S.A.S., rendent les honneurs aux fanions des bataillons représentés. Le Général Simon, accompagné du Lieutenant Colonel Maraval, salue les fanions, passe la revue des troupes, et procède à une remise de décorations : Croix d’Officier de la Légion d’Honneur au prestigieux chef du commando de chasse, le Capitaine Gaston, Croix de la Valeur Militaire au Lieutenant Colonel Maraval, au Capitaine Nodot et à l’Adjudant Chef Tredemy.
Le fanion du Bataillon vient prendre place en face du général. Celui ci fait avancer l’ancien et le nouveau chefs de corps. Il prononce la rituelle formule qui consacre le nouveau chef du 22ème Bataillon de Chasseurs. Le Lieutenant Colonel Maraval transmet le fanion du Bataillon à son successeur.
Les unités s’alignent pour défiler devant les autorités et les notables, tandis que sonne la fanfare du I5ème B.C.A.
Du 25 au 30 octobre, Partisan 4 opère successivement, le 25, au Sud de Maillot, autour du village d’Iril N’aït Ameur, les 26, 27, 28 et 29, en Forêt des Azerou, où il réalise un nouveau champ de mines, depuis la piste de la Djemaa Toumellitine (cote 569) jusqu’aux ruines Akboub (537), en passant par 553, le confluent de l’Irzer Tisserift et du Chabet Ouisakan, et 423, sur la rive de l’Oued Ed Douss. Le 30, il piège le confluent de l’Acif Boudra et de l’Oued Ed Douss.
Dans la soirée du 30, le commando, qui vient de rentrer à sa base, est mis en alerte, pour intervenir en cas de troubles dans la ville de Bouïra.
L’état d’alerte est maintenu jusqu’au 3 novembre.
Novembre
Le 1er novembre, la 3ème Compagnie commence un nouveau stage d’instruction, "S.E.M.2".
Partisan 4 effectue, le 3 novembre, la relève des mines de la lisière Sud des Azerou, entre 569 et 537, et inspecte le champ de mines implanté entre Tacca et Iril N’zerouine, où une explosion a été entendue la nuit précédente. Un piège a effectivement explosé, autour duquel on découvre des vêtements déchirés, des linges et des pansements tachés de sang, un poste radio transistor et huit clips de munitions pour fusil Garand. Deux hommes, au moins, ont été mis hors de combat. Des traces récentes de passage d’un mulet laissent supposer que le ou les cadavres et blessés ont été récupérés et transportés ailleurs.
Des renseignements recueillis auprès de civils des environs au cours des jours suivants feront état de trois morts et deux blessés graves.
Une opération est menée, le 5 novembre, dans la vallée de l’Oued Rana, par la C.C.A.S., la 4ème Compagnie, la Harka de Maillot et le G.M.S.77, sous les ordres du Commandant Bley.
Le dispositif est mis en place pour I4 heures. La C.C.A.S. et le P.C. occupent la crête Ouest de la vallée de l’Oued Rana, et le G.M.S. la crête Est. La 4ème Compagnie prend position en bouclage Nord sur la piste qui va de Beni Ouilbane au Koudiat Zimerani.
Le ratissage commence à I4 heures I5. Il est effectué par la Harka de Maillot et le G.M.S.77 et se termine à I7 heures 30, sans incident.
Le 5 novembre, tandis que l’Ecole d’Escalade fonctionne à la Grotte aux Pigeons, Partisan 4 procède à la fouille de l’Oued Tassala, entre la route et l’Oued Ed Douss, où des rumeurs situent un petit groupe rebelle.
Le commando relève les mines posées entre Tacca et Iril N’zerouine le 8; le 9, il visite le champ de mines du Sud de la vallée de l’Oued Barbar, où une explosion aurait été entendue au cours de la nuit. Des traces de pas sont relevées sur les lieux de l’explosion. Une fouille des environs ne donne aucun résultat. La nuit est passée sur le terrain, en embuscade. Le lendemain, de nouveaux pièges complètent le dispositif déjà en place.
Les unités du "Mizer" - 1ère et 3ème Compagnies - et Partisan 4, prennent part aux cérémonies du 11 novembre à Bouïra, cependant qu’une prise d’armes a lieu à Maillot, avec le concours de la C.C.A.S. et de la 4ème Compagnie.
Dans la soirée, le Secteur d’Aumale diffuse la nouvelle de la mort d’Ahmed Cherarak, vieil ennemi du 22ème B.C.A. et du 3/I9ème R.C.C.. promu sous lieutenant et chef de Nahia à la mort de Gharbi Hadj Chérif, tué au cours de l’accrochage du 20 juillet, son groupe a été repéré à quelques kilomètres d’Aumale, tandis que s’y déroulait la prise d’armes, par un avion de surveillance. Un commando, rapidement amené sur place, a réussi à encercler la bande et à l’anéantir.
Le I3, vers 2 heures du matin, une embuscade de la 4ème Compagnie, en position sur la piste, vers 746, au Nord-Ouest de Beni Ouilbane, accroche, sans résultat, un groupe de six fellaghas, qui se dispersent.
Le renseignement assez vague qui avait provoqué, le 5, la fouille de l’Oued Tassala par Partisan 4, semble se préciser. Un sous-officier de l’état-major du secteur, qui, malgré l’interdiction, chassait seul dans les ravineaux boisés du Chabet Beni Brahim, au Nord de la route de Bouïra à Irhorat, s’est soudain trouvé face à face avec un individu qui émergeait d’un taillis et y est rentré précipitamment.
Le Capitaine Faure, commandant le Mizer, décide d’effectuer un coup de main, au cours de l’après-midi du I4, sur le boqueteau où a eu lieu cette rencontre.
Celui ci est rapidement encerclé par la Section du Sous Lieutenant Sandon, la Harka d’Irhorat (Sous Lieutenant Duplantier), et la Harka de Sidi Salah, que commande le Lieutenant Jacquier.
Au cours de la fouille, un abri-cache est découvert, pouvant contenir cinq ou six hommes, dans lequel on récupère quelques documents et du ravitaillement.
Les ouvriers agricoles d’une ferme proche sont conduits à la Ferme Porcher pour interrogatoire. Ils étaient au courant de la présence de l’abri, mais avaient été menacés de mort s’ils parlaient. Ils donnent le nom de l’individu qui sert de ravitailleur et de gardien des lieux.
L’homme est arrêté à son domicile au cours de la nuit suivante. Il révèle que la cache - qui vient juste d’être terminée - fait partie du réseau d’abris du groupe de l’Adjudant Mohamed Demmouche, chef du secteur autonome de la ville de Bouïra. Il existerait une autre cache, assez proche, dont il ne connaît pas l’emplacement. Le gardien en est un fermier indigène... qui a disparu au cours de l’après-midi du I4 !
Le groupe de Demmouche comprend une dizaine d’hommes, qui n’ont pour armement qu’un fusil de guerre Enfield 303, deux fusils de chasse et un revolver à barillet.
Son interrogatoire permet d’arrêter immédiatement un responsable politique et un collecteur à Merkalla, et trois ravitailleurs au Ras Bouïra.
Les I4 et I5 novembre, Partisan 4 neutralise et relève ses champs de mines de Tameziabt et de l’Oued Barbar.
Le I5, le Chef de Bataillon Bley dirige, à l'Est de Maillot, dans la région au Nord du Tirilt Guakfil, une opération de quartier qui met en ligne le P.C., la C.C.A.S., la Compagnie de Marche du Mizer, le I/I9ème R.C.C. et la G.M.S. 77.
Le convoi de la 4ème Compagnie, qui devait participer à l’opération, a été victime d’un accident grave sur le trajet Saharidj - Maillot. Les camions n’avaient pour tout éclairage que la mince lumière des "yeux de chat" ; dans l’obscurité un véhicule a manqué un virage et s’est retourné dans le ravin abrupt qui borde la route.
Le Chasseur Boussekine Madjib est tué sur le coup, vertèbres cervicales brisées. Le Caporal Atmani Salem, les Chasseurs Albert Ayme, Robert Baral, Joseph Besson, Émile Fournier, Roger Gerb0ud, Ghenaï Tahar, Hendouzi Amar, Mansouri Lakdar et Turchi Serge, sont plus ou moins gravement blessés
Le chef de corps donne au Capitaine Gaillard liberté de manoeuvre pour procéder à l’évacuation des blessés, par véhicules sanitaires et hélicoptères, suivant l’importance des blessures, et à la récupération du véhicule accidenté.
Le convoi, P.C., C.C.A.S., G.M.S., quitte Maillot à 5 heures 40, prend au passage les véhicules du Mizer et du I9ème R.C.C., qui attendaient au carrefour de la route de Tazmalt, emprunte la R.N.26 jusqu’au carrefour avec la R.N.I5, puis la R.N.I5 jusqu’au village de Tixeridene.
Débarquement.
Les unités gagnent leurs positions : le P.C. sur 672 ; à l'Ouest, la Compagnie de Marche du Mizer, de 672 à 643 à l'Est, la C.C.A.S., de 672 à 623, prolongée par le I/I9ème R.C.C. vers le Sud, de 623 à 545. Le G.M.S. continue la ligne vers le Sud-Ouest, par 480, jusqu’au canal d’irrigation, et occupe également la crête du Tirilt Guakfil, entre 478 et 453.
Le ratissage commence à 7 heures 45, face au Sud. Plusieurs caches sont découvertes dans les ravins qui strient le terrain. L’une d’elles a été occupée il y a un ou deux jours. Dans une autre le I/I9ème R.C.C. trouve un sac de cinq kilos d’orge. Un peu plus loin, un nouvel abri livre un burnous, un panier d’oignons et une paire de brodequins neufs.
Opération terminée pour I2 heures 40.
Retour aux cantonnements.
Le I6, Partisan 4 établit un nouveau champ de mines en Forêt des Azerou, grenouille les I7 et I8 entre le Ras Bouïra et la Forêt de Bouïra, pousse, le I9, au Sud des Azerou, et le 20 dans l’Oued Barbar, pour une inspection du champ de mines et des embuscades de nuit.
À Maillot, le 20 novembre, le Chasseur Gilbert Lefèvre est accidentellement blessé par balle, et évacué par hélicoptère sur l'hôpital de Tizi Ouzou.
Le 2I, la 4ème Compagnie, de concert avec Partisan 4, réalise un champ de mines vers l’Iril Ekergoum, à l'Est de l’Acif El Bal, et sur la crête entre Tala Rana et Belbarra.
Le 22, une Section du commando vérifie les pièges du versant Nord du Lalla Khedidja. Une mine a été mise à feu vers 1812. Des morceaux de vêtements, restés sur le terrain, indiquent clairement qu’il y a eu au moins un blessé.
Traces de pas et de mulet également autour d’une mine posée par la 1ère Compagnie, et qui a explosé sur la piste du Chabet Iril Ijbar, à deux kilomètres au Sud d’Irhorat.
Partisan 4 inspecte, le 23, ses mines en Forêt des Azerou, et retourne, le 24, parfaire le champ de mines de l’Oued Barbar. Deux sections vont vérifier les pièges vers le Ras Ameur et Taourirt Tazegouart. Une des mines placées par la 4ème Section a explosé. Des traces de sang indiquent qu’il y a eu blessé.
Après vingt-quatre heures passées à Dra El Khemis. le commando repart le 26 dans la soirée pour Tikjda, et de là, rejoint à pied le Tizi N’kouilal et ses terrains de chasse en Forêt des Aït Ouabane.
Le 26, sous les ordres du Commandant Bley, le bataillon effectue le ratissage, d’Est en Ouest, de la zone Sud du Douar Aghbalou, entre Tazmalt et l’Oued Tlxeridene.
Outre la C.C.A.S. et la 4ème Compagnie, il dispose du I/19ème et du 3/I9ème R.C.C., du G.M.S.77 et de la C.C.A.S. du III/2ème RIMa.
Le bouclage du terrain est confié, au Nord, au I/I9ème R.C.C., à l'Est, à la C.C.A.S. du III/2ème RIMa, au Sud, au 3/I9ème, et aux sections de la 4ème Compagnie et à la C.C.A.S. du 22 à l'Ouest. La fouille est le fait du G.M.S.77.
Mise en place des éléments de bouclage à 8 heures 20, début du mouvement à 8 heures 25.
Le Commandant Bley, qui est allé prendre contact à 7 H 45 avec les éléments du III/2ème RIMa, installe à 9 heures IO son P.C. au carrefour de la R.N.26 et de la R.N.I5.
Une cache vide est découverte et quelques civils dépourvus de papiers sont arrêtés pour contrôle d’identité.
Fin d’opération à IO heures 55.
Depuis la découverte de la cache "Demmouche", le I4 novembre, les Harkas d’Irhorat et de Sidi Salah explorent systématiquement tous les ravins, fonds d’oueds, bosquets et taillis, entre la Ferme Porcher et Irhorat.
Le 27, dans le courant de l’après-midi, la Harka de Sidi Salah, que commande le Sous Lieutenant Sandon, fouille le Chabet Beni Brahim, en aval de la cache découverte le I4.
Le ruisseau coule dans une tranchée d’un mètre à un mètre et demi de profondeur, à bords francs, garnis d’une bordure de buissons très touffus sur deux mètres de largeur. Les harkis pataugent allègrement dans l’eau qui leur monte au genou.
À cinq cents mètres au Sud de la route, ils découvrent à mi-hauteur de la paroi Ouest, une ouverture de terrier assez large pour laisser passer un homme. Deux coups de feu sont tirés à l’intérieur, puis, comme rien ne répond, un homme allume une torche de brindilles et se penche vers l’intérieur.
C’est bien la deuxième cache signalée par le gardien de la première; très basse, quatre-vingt centimètres environ, mais assez large et profonde, elle peut abriter cinq ou six hommes allongés. Le plafond est renforcé de rondins maintenus par des étais.
Le Sous-Lieutenant Sandon arrive, un harki s’engage dans l’orifice et explore le fond de la cache. Il en sort des effets de treillis, vingt-cinq paires de pataugas neufs, deux poignards, un revolver à barillet modèle 92 en mauvais état, et une quinzaine de kilos de produits pharmaceutiques divers.
L’officier de renseignement du mi-quartier, que l’on est allé chercher, fait fouiller en détail les environs, pour trouver la "poubelle" de la cache. Celle-ci est trouvée quelques mètres plus loin, en bordure de l’eau. Tous les papiers qu’elle contient, même froissés ou déchirés, sont récupérés avec soin. Il y a même une série de négatifs de photos. Le tout est précieusement ramené à la Ferme Porcher, et l’exploitation commence.
Il y a là une lettre d’un restaurateur kabyle de Bouïra, qui se met à la disposition de l’Adjudant Demmouche, la correspondance d’un chef de cellule d’Aïn Bessem, qui travaille également en direction de la région 32I, vers Aumale, et des notes qui mettent en cause Saït Rabah, collecteur au village d’Irhorat, et Kherfi Ramdane, de Tirilt N’seksou, correspondant d’Hadid Saïd.
Tous sont arrêtes dans la foulée, ainsi que deux complices de moindre envergure : Moussaoui Akli et Laouari Mohamed.
Les négatifs donnent des photos récentes de Demmouche et de son adjoint, et permettent d’identifier le nouvel aspirant de la Nahia 322, "Antar", originaire d’Aït Haouari et cousin de l’ancien chef de groupe local, Aigoun Ali, Dit "Tarzan".
Les interrogatoires confirment que Demmouche, qui se sent de plus en plus traqué, multiplie les caches pour diminuer les risques, en dispersant ses hommes et son matériel. Sa cache préférée se situerait vers l’Oued Ed Douss, - où le 22 la recherche depuis un an ! - mais ses équipiers sont répartis dans deux autres caches plus au Nord, l’une vers Tanagount, l’autre vers Innesmane.
Les renseignements concernant cette dernière sont communiqués au chef de la S.A.S. de Bezzit, le Commandant Billotet, qui coiffe le Douar Innesmane depuis que la 1ère Compagnie a pris en charge le sous Quartier de la C.C.A.S..
La découverte effectuée par la Harka de Sidi Salah fouette l’émulation de celle d’Irhorat.
Le Sous-Lieutenant Duplantier ne cache pas sa déception d’avoir, à plusieurs reprises, manqué de peu son ennemi personnel Hadid Saïd, "Le Vieux", responsable de la fraction 4, et coéquipier de Demmouche.
Méthodiquement, il fouille les ravins du versant Ouest de la Forêt d’El Haïzer, en bordure de l’Oued Tassala. L’O.R. l’accompagne souvent dans ses randonnées.
Après la découverte, le 29, au confluent de l’Iril Ijbar, d’une cache contenant quelques pièces d’habillement en assez mauvais état, il ne dissimule pas son écoeurement. L’O.R. lui conseille de poursuivre ses recherches vers le haut du ravin.
C’est là, qu’au cours de la matinée du 30, il découvre deux caches bien dissimulées. Dans l’une, 32 paires de baskets, sept paires de pataugas, deux paires de brodequins, une paire de rangers, deux chemises kaki. Le tout à l’état neuf. Ainsi que deux étuis de P.A., soixante cartouches de 7,62, une grenade à fusil, deux poignards et quatre cartouches feuillettes.
Dans l’autre, une caisse de savon, quinze kilos de papier machine, et une importante quantité de médicaments divers, une trentaine de kilo allant de l’aspirine aux appareils de transfusion sanguine portant sur leur emballage le cachet de l'hôpital d’Alger.
Les documents trouvés sur place recoupent les renseignements obtenus à la suite de l’attentat dont le Sergent Chef Harki Terrak Ahmed a été victime en regagnant son domicile à Bouïra, le soir du 26 novembre
Alors qu’arrêté sur un pas de porte il conversait avec l’occupant de la maison, un individu a tiré sur lui, à bout portant, une balle de pistolet 6,35. Par chance, Terrak n’a été que superficiellement atteint.
Dans l’immédiat, les uns et les autres provoquent l’arrestation à Bouïra de quatre responsables de l’O.P.A. et de six hommes de leur réseau, et, dans la Douar Haïzer, de huit collecteurs, d’un caporal du maghzen de la S.A.S. d’Irhorat, collecteur lui aussi, et d’un harki ayant remis des cartouches aux rebelles.
Ils permettent également de transmettre à Alger et à Tizi Ouzou des renseignements qui entraînent la découverte d’un trafic d’armes et de vêtements militaires depuis Alger, d’un trafic de médicaments à partir des hôpitaux d’Alger et de Tizi Ouzou, et d’une filière de recrutement entre Alger et les maquis de la Nahia 322, transitant par la ville de Bouïra.
Partisan 4, qui a continué ses embuscades sur la R.N. 33, effectue, le 29, En bouclage de la crête du Djurjura au profit d’une opération du 7ème B.C.A., et rentre à sa base dans la soirée.
Le même jour, la 4ème Compagnie met à jour plusieurs caches au Nord du village de Beni Ouilbane.
Décembre
Le 1er décembre, le Sous Lieutenant Duplantier, qui poursuit inlassablement la fouille de la Forêt d’Haïzer, découvre une nouvelle cache, qui, déception, ne contient que des effets d’habillement hors service et quelques documents périmés.
Le 3, à la demande du chef de corps, l’aviation effectue une mission de straffing, par mitraillage et roquettes, sur les entrées de grottes du Terga N’ta Roumi.
Partisan 4, qui a procède, le 1er décembre, à l’inspection de ses champs de mines, met en place un nouveau réseau de pièges sur les pistes de la partie Sud de la Forêt d’El Haïzer. Le 5, le commando participe à une opération au Sud d’El Adjiba, puis effectue, le 6, la fouille des ravins situes entre Dra El Khemis et le Koudiat Bou Senane.
Le Sergent-Chef Harki Terrak Ahmed, à la suite de sa blessure, a été mis à la disposition de l’officier de renseignements du 9ème Zouaves, qui contrôle la Casbah d’Alger, pour l’aider dans l’exploitation des renseignements concernant les filières de recrutement et de trafic d’armes et de munitions entre Alger et Bouïra.
Son action permet l’arrestation de Rahal Rahal, originaire du Douar Haïzer, agent de liaison entre Bouïra et Alger, et qui s’était enfui de Bouïra le I4 novembre. L’interrogatoire de Rahal entraîne l’arrestation du chef de réseau, Sidhoum, possesseur d’un P.A. 7,65 et celle d’Abdelwahab, auteur de l’attentat contre Terrak, puis celle de Kafi Ramdane, responsable du réseau de Bouïra, et qui a disparu de cette ville depuis le mois d’octobre.
Kherfi, arrête le 27 novembre, a avoué connaître l’emplacement du refuge de Demmouche à Tanagount - ce refuge se situe en réalité entre Tirilt N’seksou et Aït Haouari, dans les ravins qui descendent de 892 vers l’Oued Zemora - et accepte de servir de guide.
Le Capitaine Faure monte une action, qui met en ligne deux sections de la 1ère Compagnie, le S.E.M. de la 3ème Compagnie, les Harkas de Sidi Salah, d’Irhorat, de Merkalla et d’Aïn Allouane, et une section de Partisan 4.
L’intervention, le cas échéant, d’un hélicoptère armé (pirate), et de deux T 6 est prévue.
Très tôt, le sept décembre matin, la zone est cernée et la fouille menée par les harkas, commence au travers d’un maquis de chênes verts très dense, sur un terrain particulièrement mouvementé.
Les caches et abris sont dispersés, l’un dans un fourré très serré, l’autre sous un rebord rocheux ou dans le cul de sac d’une étroite tranchée de ruissellement des eaux. Ils ont été abandonnés depuis peu; sans doute à la suite des premières découvertes.
Les sections de fouille y récupèrent du matériel de cuisine en très bon état, trois pioches, six poignards, un P.A. 7.65 court, en mauvais état, deux treillis et quelques cinq kilos de produits pharmaceutiques.
Tandis que se déroulait cette opération, le Capitaine Gaston et deux sections de Partisan 4 effectuaient la reconnaissance du champ de mines de la partie Sud de la Forêt d’El Haïzer, et découvraient sur la piste, à l'Est du Koudiat Tazaouit, les cadavres des deux compères, si longtemps recherchés par le Sous Lieutenant Duplantier : Hadid Saïd, "Le Vieux", sergent chef liaison-renseignement du Kism 322/4, et le Sergent Infirmier Ouchene Slimane. Un fusil de chasse et un revolver à barillet modèle I892 sont récupérés auprès des deux cadavres.
Le 8 décembre, le bataillon, aux ordres du Commandant Bley, participe à une opération de secteur, dans le quadrilatère formé par la R.N.I5 au Nord et à l'Ouest, l’Oued Beni Mellikeuche à l'Est, et la R.N.26 au Sud.
Le Commandant Bley dispose de la C.C.A.S., de Partisan 4, de la 4ème Compagnie, de la Compagnie de Marche du Mizer, des I et 2/I9ème R.C.C., du III/2ème RIMa, du G.M.S. 77 et du maghzen de la S.A.S. de Takerboust.
Le convoi se dirige vers le Col De Tirourda, par la R.N.I5. Le débarquement s’effectue sur la route au Nord de Takerboust et de Beni Hamdoune.
Les unités de bouclage prennent position. À l'Ouest, du Nord au Sud, deux pelotons du I/I9ème R.C.C., la 4ème Compagnie, le Peloton à Cheval du G.M.S.77 et le maghzen de Takerboust. Au Sud et Sud-Est, les éléments du III/2ème RIMa. Au Nord-Est, un peloton du I/I9ème. Deux pelotons blindés du 2/I9ème R.C.C. circulent sur la R.N.I5, entre le carrefour de Cheurfa et le Village De Tixeridene.
Les unités de fouille s’alignent au Nord de la zone ainsi délimitée, d’Ouest en Est : la Compagnie de Marche du Mizer, Partisan 4, et la C.C.A.S., entre Takerboust et Beni Hamdoune.
Début de ratissage à 8 heures 45.
Vers 9 heures 40, deux femmes, qui circulent avec un mulet sur la piste de Beni Hamdoune, abandonnent leur bête, à la vue des militaires, et s’enfuient vers l’Irzer Chakrane La Compagnie de Marche du Mizer relève des traces de pataugas dans le ravin de l’Irzer Chakrane. La C.C.A.S. découvre une cache vide.
À 11 heures 45, le P.C., qui s’était tenu jusqu’alors sur 62I, fait mouvement vers le Sud-Ouest et prend position sur 57I. Les éléments du III/2ème RIMa, qui tenaient le bouclage Sud-Est et Sud, se portent alors à la rencontre des unités de fouille qui viennent du Nord. La C.C.A.S., pivotant vers l'Ouest vient prolonger cette ligne.
À I3 heures 20, le III/2ème RIMa accroche un groupe de trois rebelles dans le lit de l’Irzer Chakrane et les met hors de combat.
Il s’agit de Mousseblines locaux : Ouladj Arezki, Talbi Mohamed, et un troisième individu non identifié. Leurs armes sont récupérées: un revolver à barillet, deux grenades défensives, trois offensives, un poignard, ainsi que quelques documents. Quatre suspects sont interpellés à proximité.
À I4 heures I5, le ratissage s’infléchit vers l'Ouest.
La Compagnie du Mizer découvre une cache qui contient des douilles de cartouches de chasse, deux sacs de plomb et quatre boites de poudre.
Les unités arrivent à la route nationale I5 vers I7 heures.
Retour aux cantonnements.
Dans le mi-Quartier Haïzer, la recherche des caches continue
Le 8, la Harka d’Irhorat, qui ne participe pas à l’opération de secteur, revient dans la région d’Aït Haouari, détecte une nouvelle cache, plus petite, sur le versant Est de la cote 945, juste en face des abris découverts la veille. Elle n’abrite que des effets usagés et quelques poignards.
Partisan 4 vérifie ses mines de la Forêt d’El Haïzer le 9 décembre, puis s’en va nomadiser jusqu’au I4 en plaine de Maillot, avec pose d’un champ de mines dans l’Oued Berd, à l'Ouest de l’Isakene, et sur les rives de l’Oued Ouakour.
Retour dans la soirée du I4.
La C.C.A.S. explore les environs immédiats de Maillot, au Nord de la ville, et trouve successivement, entre la R.N.30 et l’Oued Ouakour, deux caches qui renferment, l’une, trois casques lourds, un chargeur vide de P.M., et une grenade à fusil ; l’autre, sept paires de baskets, sept grenades à fusil, des cartouches de 7.5 et de 7.65, deux chargeurs vides de P.M. et un chargeur vide de F.M..
Partisan 4 vérifie, le I5, les mines de la Forêt d’El Haïzer. deux d’entre elles ont explosé, sans résultats visibles.
Le I6, le commando et la S.E.M. de la 3ème Compagnie patrouillent la région de Bou M’charof où l’on aurait aperçu des rebelles.
Le I7, vérification du champ de mines des Azerou, et le 20, de nouveau celui du Sud de la Forêt d’El Haïzer.
En fin d’après-midi, le 2I, le Commandant Billotet annonce qu’une patrouille de son maghzen de la S.A.S. de Bezzit a découvert la cache que l’on présumait située au Sud du Douar Innesmane. Elle était occupée par quatre hommes. Il s’en est suivi un échange de coups de feu au cours duquel un fellagha a été abattu. Les trois autres ont été capturés et sont à la disposition du 2ème Bureau du secteur. Un intéressant butin a été récupéré: armes, effets d’habillement et approvisionnements.
L’un des prisonniers, un jeune homme de Bouïra, est réclamé par le Commandant Billotet, qui désire l’utiliser pour une action psychologique sur la ville de Bouïra. Les deux autres sont conduits dans les locaux du D.O.P. à la Ferme Bel Air, et pris en charge par l’O.R. du Mizer, également responsable du service de renseignements de la ville de Bouïra.
L’un d’eux est identifié comme étant le Sergent Chef "Si Hamou", adjoint de Demmouche, l’autre, "Si Ali," est le gérant d’une ferme indigène proche de Bel Air, et déjà connu comme ravitailleur. Il a, à ce titre fait un séjour au centre de transit du bataillon. Il est également l’instigateur de l’attentat contre le Sergent Chef Harki Ahmed Terrak.
L’O.R. sent qu’il arrive au terme de la traque que le bataillon mène depuis I956 contre "l’insaisissable" Mohamed Demmouche. Il est maintenant à portée de la main. Encore faut’il la refermer solidement.
L’interrogatoire des deux hommes va se prolonger jusqu’à deux heures du matin, rebondissant de l’un à l’autre, parfois même les confrontant.
Dés le début, l’O.R. a demandé au Capitaine Faure de maintenir en alerte une section de Partisan 4. Elle arrive peu après minuit à Bel Air, commandée par le Sous Lieutenant Mondoloni.
Au cours d’une dernière confrontation, Si Ali se retourne vers Hamou :
- C’est toi le chef, c’est toi qui doit parler.
Et l’autre parle.
La cache, que Demmouche désigne comme son P.C. dans diverses correspondances, est une sorte de terrier, qui se situe aux deux tiers de la falaise Nord de l’Oued El Douss, à un kilomètre environ à l'Est de Tirilt M’tilguit. On y accède, depuis le sommet de la falaise, par une échelle que l’on camoufle devant l’entrée, à plat dans les buissons, après usage.
L’homme est d’accord pour servir de guide.
D’après lui, Demmouche serait absent, parti depuis trois jours à une réunion au P.C. de la Mintaka 32. Il n’y aurait dans l’abri que le Sergent Ouchene Saïd, de la fraction 4 et Fekroune Ramdane, le secrétaire de Demmouche, originaire du Ras Bouïra, au maquis depuis le jour de Noël I960.
La nuit est froide et claire, le ciel dégagé est constellé d’étoiles. La Section Mondoloni se met en route à 4 heures, rejoint la lèvre Sud de la vallée de l’Oued Ed Douss par la piste de la Ferme Tour et s’engage dans la descente.
Le Capitaine Faure a mis en alerte le groupe de permanence de la Harka d’Irhorat et l’a envoyé, par 680, établir une embuscade sur la piste, au Nord de la cache, à mi-chemein entre le Koudiat Akorobouri et l’Oued Ed Douss.
À 5 heures 30, la Harka d’Irhorat est en place, et la Section Mondoloni a terminé l’encerclement de la falaise.
Conduit par Si Hamou, le sous lieutenant s’approche de l’à-pic. Deux marches taillées dans le sol marquent l’endroit où vient s’appuyer l’extrémité de l’échelle. Debout sur la marche basse, il se penche au dessus du vide. À cinq ou six mètres plus bas, il distingue une vire très étroite, couverte de buissons dans lesquels l’échelle est cachée.
Vers le Nord, un bruit de moteur monte dans la nuit et se rapproche. C’est le groupe du Sous Lieutenant Sandon, qui, en Jeep, depuis le poste de Tirilt M’tilguit, vient boucler le ravin de l’Iril Zirkouk.
Sur la vire, à l’aplomb de Mondoloni, une silhouette se détache de la falaise, écoute le bruit de moteur qui se rapproche, rentre dans l’abri pour en ressortir aussitôt, un fusil à la main, et se faufile sur l’étroite corniche qui a peut-être une autre issue que l’échelle.
Le sous-lieutenant tire dans sa direction une courte rafale de P.M. L’homme bascule et va s’écraser vingt mètres plus bas sur la rive de l’Oued.
Un autre rebelle sort de la cache et lance vers le haut de la falaise une grenade, qui roule sans exploser avant de retomber dans le vide. Il est également abattu.
Un chiffon blanc est agité à l’extérieur de la cache, tandis qu’une voix demande que l’on ne tire plus. Sur une réponse affirmative, un troisième personnage sort de l’abri. Il met l’échelle en place et rejoint le sommet de la falaise.
Il s’appelle Fekroune Ramdane et est le secrétaire de l’Adjudant Demmouche Mohamed, responsable du Secteur autonome de Bouïra. Les deux hommes tués sont Demmouche, revenu du P.C. zonal depuis trois heures à peine, et le Sergent Ouchene Saïd.
En entendant le bruit du moteur de la Jeep, Demmouche a tenté de fuir par l’extrémité Ouest de la corniche, où existe un passage très acrobatique qu’il était le seul à utiliser. C’est Ouchene qui a lancé la grenade. Il n’y a personne d’autre dans la cache.
Le fusil Enfield 303 de Demmouche est récupéré auprès de son cadavre.
Le sous-lieutenant descend avec deux chasseurs dans la cache qui livre un important butin : un fusil de chasse, celui d’Ouchene Saïd, une dizaine de grenades, une machine à écrire, un poste a transistors, et une quantité de très intéressants documents concernant les différentes liaisons entre Bouïra, Alger et Tizi Ouzou, ainsi que des relevés comptables impliquant la complicité financière de notables musulmans et d’Européens.
Tandis que la contenu de la cache est remonté au sommet de la falaise, Fekroune, qui a été confié à la garde de deux harkis, comme lui originaires du douar, leur demande de le laisser s’échapper, car il craint d’être exécuté. Ceux-ci refusent. Il tente de les bousculer et de s’enfuir vers le ravin du Chabet Boutiguer, tout proche.
Ils tirent sur lui et l’abattent.
Au cours de la matinée du 22, Si Hamou et Si Ali conduisent une section de Partisan 4 à une cache toute proche, située au débouché du Chabet Boutiguer sur l’Oued Ed Douss. Elle livre du matériel d’habillement neuf et une importante quantité de produits pharmaceutiques.
Le 23, les deux prisonniers amènent deux sections du commando à un kilomètre au Nord de la Djemaa Toumellitine, vers I045, où se trouve une cache enterrée, très bien camouflée, de dimensions importantes, qui, d’après eux, serait le lieu de rencontre des responsables des différentes fractions du Kism 322/4. La cache, vide, ne parait pas avoir été récemment occupée.
Tandis que les spécialistes de Partisan 4 la piègent avant de la refermer, Si Hamou bouscule son gardien, le Sergent Agnelli, et se lance dans le ravin de l’Oued Toumellitine. Plusieurs rafales de P.M. le poursuivent sans l’atteindre, mais blessent mortellement Si Ali.
Les 24, 25 et 26 décembre, Partisan 4 procède à la vérification de ses champs de mines de la Forêt d’El Haïzer et du Nord de Semmach, puis participe à une opération dans l’Oued Khalous, avant ce rentrer à Dra El Khemis le 27.
Noël est célébré dans toutes les compagnies avec un éclat particulier. Le chef de corps a rendu visite à toutes les compagnies et à tous les postes isolés du bataillon. Les officiers et les sous-officiers se sont répartis entre les différents postes pour prendre part, au milieu de leurs chasseurs, au traditionnel réveillon de Noël, affirmant ainsi le caractère fraternel de cette fête.
Dans chaque sous-quartier, les enfants des harkis étaient réunis autour de l’arbre de Noël, de même que dans chaque école, les enfants des villages. Le Commandant Bley présidait l’arbre de Noël des écoles de Maillot.
Fidèle à la mission qui lui avait été assignée en I956, le bataillon continuait à se battre contre la rébellion et à vivre au rythme de la fraternité franco-musulmane.
Le 26, le bataillon effectue un coup de main sur une cache, approximativement située vers le confluent du Tacift Irrissene et du Tacift Irzer Aïssi.
La 4ème Compagnie prend position au cours de la nuit du 25 au 26 entre I506 et I620. La 3ème Compagnie prend position vers Aïn Ilmatene, une section restant en réserve à Tikjda
La mise en place est terminée pour 7 heures.
À 7 heures 30, la section qui devait effectuer le coup de main est prévenue que la position supposée de son objectif est fausse, et qu’il se situe en réalité vers Tala N’sirt, un kilomètre plus au Nord.
Les unités reçoivent alors l’ordre de ratisser le lit de l’Oued Tacift Irzer Aïssi et celui de l’Oued Adjiba, à proximité de leur position initiale. Au cours de la fouille, le Chasseur Meziani Saïd est victime d’un accident.
Fin d’opération à I3 heures : R.A.S.
Le patient travail de recherche de l’O.P.A. mené par la 4ème Compagnie dans le sous-Quartier d’lliten, porte ses fruits : le 27 décembre, les membres de l’organisation locale sont identifiés et arrêtés, des caches sont découvertes au Nord du Ras Tiguerguert et vers Agouni Ansor.
Le rythme des patrouilles et embuscades se maintient jusqu’au 3I décembre 1961.
I 9 6 2
L’année 1961 s’est terminée, pour les anciens du Bataillon, ceux qui ont connu le Douar Haïzer depuis I956, par une satisfaction personnelle : la mise hors de combat de "l’insaisissable" Demmouche.
Mais une arrière pensée amère vient ternir ce succès.
À quoi cela va-t’il servir ? Et à quoi aura servi le sacrifice de ceux qui sont morts pour que, ainsi que l’affirmaient bien fort les chefs civils et militaires, l’Algérie reste française ?
Mais à quoi bon s’appesantir là-dessus !
Sauf quelques gradés subalternes, les cadres du bataillon ont été renouvelés au cours des derniers mois de I961. Le Capitaine René Bluteau a pris le commandement de la C.C.A.S., car le Capitaine Nodot, l’homme qui avait la confiance de la population indigène, vient d’être affecté à la subdivision de Médéa, pour y remplir les; fonctions de conseiller militaire auprès du "Colonel" Si Chérif, qui commande les F.A.F.M.
Le 22ème B.C.A. continue la lutte.
À vrai dire, il maintient surtout le contact pacifique et fraternel avec les populations des Douars Haïzer et Innesmane, à travers les harkis et les autodéfenses, par le biais de la délégation municipale et de la S.A.S. d’Irhorat, par la présence des écoles dans chaque village, par la visite des A.S.S.R.A., auprès des femmes, et par l’assistance médicale.
Quant à l’adversaire, il reste en ce début d’année dans le mi-Quartier Haïzer, en tout et pour tout, une demi-douzaine de mousseblines, regroupés par "Si Hamou", cet adjoint de Demmouche, qui avait réussi à s’échapper le 23 décembre 1961. Ils possèdent un ou deux fusils de chasse, un ou deux revolvers et quelques grenades. Il y a aussi, épisodiquement, le passage du Commando Régional, fort de six hommes, qui possèdent un pistolet-mitrailleur et cinq fusils de guerre. Les fusils-mitrailleurs sont depuis longtemps enterrés dans des caches, faute de munitions.
La présence rebelle est plus forte dans le mi-Quartier de Maillot, où la pacification était moins avancée, du fait surtout de la position des villages dans des zones d’accès difficile : une trentaine d’irréguliers, à l’armement disparate.
Janvier
L’année commence dans la routine des patrouilles et embuscades autour des villages, tandis que le commando Partisan 4 grenouille dans l’Oued Sebkha et l’Oued Oumellil, à la recherche de traces problématiques, pour ne rentrer que le 3 janvier.
Le Capitaine Verborg est promu chef de bataillon, en date du premier janvier. Le même jour, une embuscade de la C.C.A.S. dans l’Oued Berd intercepte et abat le Sergent-Chef Bou Aourha et récupère son pistolet-mitrailleur.
Une patrouille de la 3ème Compagnie découvre, le 5, dans le ravin de l’Acif Boudra, une cache qui contient un fusil de chasse et cinquante cartouches.
Le 6, une embuscade de la Harka d’Aïn Allouane abat, à proximité du village en ruines d’Anatra, le nommé Agache Saïd, moussebel originaire de Tifticine. Il était armé d’un fusil de chasse et d’une grenade offensive.
La S.E.M. est détachée à la garde du dépôt de munitions du Fort Turk du 3 au 7 janvier.
Le commando est mis en alerte le IO, à la suite de l’assassinat d’un civil F.S.N.A. dans Bouïra. Le 11, il inspecte le champ de mines de la Forêt des Azerou.
Les stagiaires du I9ème P.I.S.T quittent Tikjda le I2 janvier et sont remplacés le jour même par ceux de la 20ème session.
Le I5, une patrouille de la 1ère Compagnie découvre, entre les cotes 1018 et 954, au Sud de Merkalla, une cache contenant 7 paires d’espadrilles, 70 paquets de tabac, 2 paquets de bougies et 4 paquets de café. Trois suspects, Bouguerrine Kaci, Bouguerrine Rabah et Bouguerrine Makhlouf, sont arrêtés.
Le champ de mines de la Forêt d’El Haïzer est neutralisé par Partisan 4, le I8 janvier.
Le même jour, une opération de quartier, conduite par le Commandant Bley, se déroule dans la région Sud de Beni Hammad, région particulièrement tourmentée et recouverte d’un maquis épais.
La 4ème Compagnie et les éléments des poste de Raffour et Aïssaoui, de la C.C.A.S. fournissent le bouclage Ouest et Sud. Deux pelotons portés du I/I9ème R.C.C. et le peloton à cheval du G.M.S. 77 assurent le bouclage Est.
Deux groupements de fouille, l’un aux ordres du Lieutenant Galmiche, l’autre sous le commandement du Lieutenant Pelliet Cuit, doivent réaliser le ratissage. Le premier se compose d’éléments des 1ère et 3ème Compagnie s, et des harkas du Mizer. Le second comprend des éléments de la C.C.A.S., la Harka de Maillot, le peloton à pied du G.M.S. 77 et les maghzen des S.A.S. de Cheurfa, Saharidj et Takerboust.
Ils quittent Maillot à 7 heures I5, heure à laquelle le bouclage Ouest Est en place, et sont en position sur leur base de départ à 7 H 40. Le P.C. prend position sur la cote 800. Un piper d’observation survole la zone.
Le ratissage débute à 8 heures 30, direction Sud. Presque aussitôt, une cache contenant des vivres frais et quelques documents est trouvée à proximité immédiate du P.C.
Vers 9 H 30, le Lieutenant Galmiche relève des traces récentes se dirigeant vers le Sud, puis, vingt minutes plus tard, les restes d’un bivouac de la nuit précédente.
À IO H 25, les unités de fouille sont alignées sur le P.C., qui occupe la cote 649.
Le P.C. arrive sur 557 à 11 H 30.
Les compagnies procèdent à un réalignement avant de procéder au ratissage particulièrement délicat du confluent des deux ravins qui délimitent le mouvement de terrain à l'Est et à l'Ouest. D’autant plus que le Lieutenant Pelliet Cuit vient de signaler des empreintes fraîches de pataugas, direction Sud.
La fouille reprend, très lente, sur ces pentes abruptes recouvertes de petits chênes verts et d’épineux très touffus.
Un coup de fusil accueille les éclaireurs, et les manque.
Le tireur, aperçu entre les branches, est abattu. Une cache est alors découverte, qui livre six prisonniers, des armes, des munitions, de la pharmacie, des vêtements et du ravitaillement.
Le mort est le sergent-chef BESSAï Si Tayeb, du Secteur 323/I, son garde du corps, Fertas Mohamed, figure parmi les prisonniers, ainsi que le commissaire politique de la fraction I, Fechtas Oulaïd. Les autres sont Zermak Ali, Slimami Mohamed, et les chefs locaux de Beni Hammad, Habet Mouloud, et de Beni Ouilbane, Agou Mohand.
Un hélicoptère est demandé, pour permettre une exploitation éventuelle de l’interrogatoire des prisonniers.
La progression reprend à I4 heures 30.
Un prisonnier signale l’existence d’une cache déjà connue, qui est cependant vérifiée Le bouclage Sud ouvre le feu sur trois rebelles qui arrivent à le franchir.
Retour à Maillot pour I6 H I5.
Armes récupérées: un mousqueton, un fusil de chasse, un revolver, et 117 cartouches.
Au cours de l’opération de neutralisation du champ de mines de la Forêt d’El Haïzer, l’Adjudant Jacques Fleury et le Sergent Georges Nielsen, de la 2ème Compagnie, sont blessés par l’explosion d’un détonateur de grenade à fusil, et évacués. Le lendemain, Partisan 4 procède à la destruction du champ de mines de la Forêt des Azerou, travail qu’il continue le 2I.
Le 22, c’est le tour des champs de mines de Semmach et de Tala Rana.
Le 27, la 3ème Compagnie, en embuscade à la Grotte aux Pigeons, ouvre le feu, sans résultat, sur un suspect qui disparaît. Partisan 4 intercepte deux rebelles, au cours d’un ratissage de l’Oued Oumelberit. L’un d’eux, Habbi Mohamed, est abattu. Il était armé de deux grenades.
Février
Le 7 février, une opération de quartier, commandée par le Chef de Bataillon Verborg, met en ligne la C.C.A.S., la Harka de Maillot, les maghzen des S.A.S. de Cheurfa, Takerboust et Saharidj, le I/I9ème R.C.C., Partisan 4, les harkas de Merkalla et de Sidi Salah, et le G.M.S. 77. Il s’agit de fouiller le terrain compris entre la R.N. 26 et la voie ferrée, de l’Oued Chakrane jusqu’à la verticale de Cheurfa.
R.A.S..
D’abondantes chutes de neige en montagne nécessitent l’intervention du chasse-neige des Travaux Publics, le I6 février, pour ouvrir à la circulation la route, entre Aïn Allouane et Tikjda. La 3ème Compagnie. ouvre son école de ski au Chalet du C.A.F..
Le I9, la C.C.A.S. replie sur Takerboust son poste de Raffour.
Au cours d’une opération conjointe avec le I9ème R.C.C. dans la région de Tiliouat, le 20 février, une section de Partisan 4 ouvre le feu sur un H.L.M. qui s’enfuyait. Au cours de la poursuite, un cavalier du I9ème est blessé par balle, alors qu’il avait endossé le burnous abandonné par le fuyard. Le 2I, le commando établit un nouveau champ de mines dans la Forêt des Azerou, entre le Chabet Timergas et le Chabet Ouisakan.
L’Officier de Renseignements du régiment d’artillerie cantonné à La Baraque, sur la route d’Aumale, remet, le 22 février, au chef du 2ème Bureau du Secteur de Bouïra, un jeune prisonnier, originaire d’Alger, récemment arrivé au maquis.
Ce jeune garçon a déclaré avoir profité d’une filière passant par la ville de Bouïra et le Douar Haïzer. Il indique le nom de la personne qui l’a reçu à la descente du car, et propose de conduire au refuge où il a séjourné.
Le temps est froid et maussade.
Il tombe une pluie fine mélangée de brouillard. L’O.R. du Mi-Quartier Haïzer se joint à l’équipe du 2ème Bureau. Le prisonnier conduit le petit convoi - trois Jeeps - sur le plateau étroit qui couvre la falaise Sud de l’Oued Ed Douss, au Nord de la R.N. 5, entre la Ferme Bel AIR et le village d’El Esnam.
Le peloton du I9ème R.C.C., qui tient le poste de Karrouba, alerté par téléphone, est prêt, accompagné du chef du village de regroupement, que le prisonnier a désigné comme étant le gardien de la cache.
À cinq cents mètres à l'Ouest de Karrouba, à proximité de la Ferme Tour, au milieu des champs, se dresse un clapier, fait de toutes les pierres ramassées au cours des années, lors des labours. Le chef du village s’avance, déplace quelques pierres plates, un trou apparaît.
Il appelle. Une tête se montre, qui rentre aussitôt, à la vue des soldats qui entourent les lieux.
La discussion commence, menée par le Sous-Lieutenant musulman qui commande le poste de Karrouba. Une grenade jaillit de l’orifice et explose, alors que chacun s’est jeté à terre. Plusieurs grenades défensives sont balancées dans la cache. Un homme en sort en rampant, les jambes broyées par l’explosion, puis deux autres, gravement touchés, eux aussi.
Ils ne survivront pas à leurs blessures, car ils ont déjà perdu trop de sang. Parmi eux, il y a "Si Hamou", L’adjoint De Demmouche, qui avait livré son chef, le 22 décembre, et avait réussi à s’enfuir quelques jours plus tard.
Après quelques minutes d’attente, un sous-officier pénètre dans l’abri, pour en ressortir aussi vite. Il y a un quatrième homme, qui apparaît enfin, abruti par les explosions, mais indemne, protégé qu’il était par les corps des trois autres.
Il s’agit d’une vieille connaissance de L’O.R. du 22. Capturé en I957, il s’était évadé de la gendarmerie de Bouïra, où il était enfermé.
Il se déclare immédiatement prêt à conduire la troupe à une seconde cache, mal connue du premier prisonnier, située vers 534, un kilomètre plus au Sud, de l’autre coté de la route.
Là aussi, la cache est camouflée par un clapier. Ouverte et traitée à la grenade lacrymogène, il en jaillit un homme, armé d’un P.M., qui ouvre le feu. Il est immédiatement abattu par la riposte, ainsi que les cinq, qui, l’arme au poing, en débouchent après lui, les six derniers survivants du Commando Régional, commandés par le Caporal Bellout Mohamed Ben Saïd, déserteur de la 4ème Compagnie en juillet I957.
Un P.M., cinq fusils de guerre et des grenades, sont récupérés. Le commando régional est anéanti, l’O.P.A. du Secteur 322/4 et du Secteur autonome de Bouïra complètement détruites.
Il ne reste plus un seul rebelle en armes dans le Mi-Quartier Haïzer.
Le 24, le Commandant Bley dirige une opération de quartier dans la région Sud du village de Tixeridene, zone refuge présumée des mousseblines de la fraction 2 du Secteur 322/I.
Y prennent part Partisan 4, les harkas du Mizer, de Maillot, le maghzen de Takerboust, deux pelotons d’automitrailleuses du I/I9ème R.C.C. et le G.M.S. 77.
Par Cheurfa, les unités de ratissage et le P.C. rejoignent Tixeridene et s’engagent vers le Sud. Le P.C. prend position sur 672. Dés l’arrivée du piper, à 8 H 25, la fouille commence. Deux caches anciennes, vides, sont visitées.
Fin d’opération à 11 H 55.
Le 25, dans la soirée, le commando Partisan 4, sous les ordres du Lieutenant Ville, part s’implanter en embuscades sur l’Irzer N’chakrane, de Takerboust à la R.N.26.
À son retour à Dra El Khemis, le 26 à 9 heures, le lieutenant constate, qu’au cours de la nuit, le Capitaine Gaston, le Sous- Lieutenant Mondoloni, le Sergent Agnelly, deux caporaux et quatorze harkis, ont quitté le cantonnement, sans indiquer les raisons, ni le but de leur départ.
Une rapide enquête révèle que ce départ est lié au contexte politique.
Le Capitaine Gaston, qui était en permission en métropole à l’époque du putsch des généraux, n’avait pas, à son retour, caché son regret de l’échec du mouvement.
Déjà profondément marqué par l’abandon de l’Indochine, où il avait fait une campagne remarquable - Chevalier de la Légion d’Honneur pour titres exceptionnels - il s’était donné à fond, dès le début de son séjour, pour conserver l’Algérie à la France.
Le premier mort du bataillon, au Maroc, avait été un chasseur de la 2ème Compagnie. Sous ses ordre, celle-ci, devenue le commando de chasse Partisan 4, avait accumulé les résultats, apportant au bataillon le meilleur de ses succès, le dernier en date étant la destruction du groupe Demmouche.
Sensibilisé à l’extrême par la présence d’une importante harka dans les rangs du commando de chasse et par la situation dans le Douar Haïzer, où il était présent depuis l’arrivée du bataillon, l’orientation prise par la politique gouvernementale vers un abandon de l’Algérie Française, lui apparaissait comme contraire à l’honneur, parce qu’elle l’obligeait à renier les promesses faites, sur ordre du précédent gouvernement, à la population de l’Algérie.
Cette politique d’abandon était le sujet d’un conflit permanent avec le chef de corps et les autorités civiles locales.
La tenue, le 11 février, de la réunion d’Évian, n’avait pas été pour calmer son angoisse. À la suite d’un échange de propos assez vifs, tenus lors de la réception offerte par le Commandant Billottet, chef de la S.A.S. de Bezzit, en présence du sous-préfet de Bouïra, celui-ci en avait rendu compte au préfet de Tizi Ouzou, qui était intervenu auprès du général commandant la Z.E.A..
Une arrestation, ou, tout au moins, une mise aux arrêts de rigueur, du Capitaine Gaston, avait été décidée. Il semble bien qu’il en ait été informé et que cela l’ait amené à brusquer sa décision.
Immédiatement, le Commandant Bley, accompagné du Commandant Verborg, fait le tour des compagnies, où il réunit les cadres, officiers et sous-officiers, pour leur annoncer la désertion du capitaine et de ses deux compagnons, et exiger d’eux la promesse de respecter strictement les règles de la discipline militaire.
La 4ème Compagnie replie ses postes de Semmach et d’Aïssaoui sur Saharidj. Le lendemain, le P.C. de la compagnie déménage pour aller s’installer à El Adjiba.
Mars
Le 3 mars, une patrouille de la Harka de Takerboust accroche, sans résultat un petit groupe de hors la loi, à proximité du village de Selloum.
La 3ème Compagnie continue régulièrement ses séances d’entraînement à la montagne : ski et escalade, en même temps que ses patrouilles en altitude (le 4 mars au Ras Tigounatine). Cependant que la 4 fait connaissance avec son nouveau sous-quartier.
Le 6 mars, ont lieu à Tikjda, les examens de fin de la 20ème session du P.I.S.T..
La 2ème Compagnie participe à une opération sur Beni Hamdoune, le 7 mars. tandis que parvient l’annonce de l’ouverture de la conférence d’ÉVIAN.
La 4ème Compagnie élargit sa zone d’action, et patrouille, le 14, en Forêt de Beni Mansour. Le feu est ouvert, de loin, sur deux individus qui circulent en zone interdite.
Commencent les opérations de désarmement des groupes d’autodéfense éloignés des postes : cinq fusils de chasse sont repris aux habitants de Guendour.
Les jours suivants, patrouilles et embuscades se multiplient, pour parer aux réactions que pourraient provoquer les pourparlers d’Évian. Le I9, les compagnies sont mises sur pied d’alerte, dès l’annonce du "Cessez le feu."
Un petit groupe rassemble quelques officiers et sous-officiers de la 3ème Compagnie, le chef de la harka et quelques uns de ses hommes autour du poste de radio du foyer de Tikjda, qui vient d’annoncer la conclusion des accords d’Evian. On se regarde, sans rien dire. Puis le chef de la harka, ancien sous-officier de tirailleurs, tristement, dit au lieutenant :
- Alors, mon lieutenant, on n’est plus Français ! de Gaulle y veut pas".
Partisan 4 neutralise le champ de mines d’El Adjiba et découvre que l’une d’entre elles a fonctionné; des traces de sang sont relevées alentour. Le 2I, une section du commando découvre le cadavre d’un fellagha, aux abords d’une cache piégée, sur le versant Ouest du Chapeau de Gendarme. La mort remonte à une quinzaine de jours.
La tension monte dans les villages, que ne visitent plus nos patrouilles, au cours des jours suivants, entretenue par les agitateurs du F.L.N. qui viennent y développer leur propagande.
Près de Guendour, des inscriptions barrent la route : "Vive le F.L.N. - Vive Ben Khedda"; à El Adjiba, la population défile derrière des drapeaux F.L.N.. À Beni Hamdoune, le Harki Adjaout Tahar déserte en emportant son arme. Au cours de la nuit du 2I au 22, un groupe de fellaghas oblige les membres de l’autodéfense de Tixeridene à lui remettre leurs armes de chasse.
À Selloum, le 23, un groupe de hors la loi distribue des petits drapeaux F.L.N..
Le 24, à Tarzout, alors que la 1ère Compagnie procède au ramassage des armes de l’autodéfense, manifestation de deux à trois cents personnes. Les membres de l’autodéfense tirent en l’air toutes leurs munitions avant de rendre leurs armes.
Aux Ouled Bouali, près d’El Adjiba, se déroule une manifestation d’un millier de personnes, avec drapeaux. Une patrouille du G.M.S. 77 met en fuite un groupe de 20 fellaghas armés, entre Beni Hamdoune et Cheurfa.
Il s’avère que le F.L.N. met à profit l’inertie de l’Armée Française, qui applique strictement les clauses des accords d’Évian, pour s’infiltrer dans toute une région dont la pacification l’avait exclu. Le 25, à Taourirt, des rebelles en uniforme et armés participent à un défilé d’un millier de personnes. Il faudra l’intervention de deux sections de la 4ème Compagnie pour disperser la foule. La Harka de Maillot et un scout-car de la C.C.A.S. doivent de même intervenir à Ouled Brahim et Raffour.
L’O.R. du Mizer, accompagné d’une escorte de Partisan 4, se rend à la cache du Chapeau de Gendarme, où quelques jours plus tôt le commando a découvert le cadavre d’un rebelle tué sur mine, et parvient à l’identifier : Slimani Belkacem Ou Chouch, originaire du Douar Tighrempt.
Devant la multiplication des manifestations - mais que peut’on demander aux populations que l’on abandonne, sinon de faire allégeance à ses nouveaux maîtres - le commandement décide de désarmer tous ceux à qui la France avait confié des armes pour se défendre, à nos côtés, contre la rébellion.
C’est ainsi que le 26, les 1ère et 3ème Compagnies procèdent à la récupération des armes des autodéfenses de Merkalla, Tassala, Aït Krerouf, Aïn Allouane, Aougni, Tazmout, et Taougnit. Trente-deux fusils de chasse et huit fusils U.S.I7 sont ramassés.
Dans l’ensemble du quartier du bataillon, de Bouïra à Maillot, de nombreuses manifestations continuent à se dérouler. La C.C.A.S. récupère six drapeaux F.L.N. aux portes de Maillot.
La Harka de Merkalla est désarmée le 27, par Partisan 4, ainsi que celle d’Irhorat et celle d’Aïn Allouane. Deux harkis du Village De Tixara ont déserté au cours de la nuit, emportant un fusil semi-automatique et deux P.M. Mat 49.
À I7 heures, un défilé qui regroupe quinze cents personnes, marche en direction de la S.A.S. d’Irhorat, hurlant des slogans anti-français. Deux sections de la 1ère Compagnie doivent intervenir, soutenues par un peloton d’A.M. du I9ème R.C.C., et tirer par dessus les têtes pour stopper la marche.
Dans Maillot même, une tentative de manifestation est stoppée par une section de Partisan 4 et les scout-cars de la C.C.A.S.
Les lignes téléphoniques sont sabotées au cours de la nuit du 27 au 28.
Le 28, la Harka de Maillot est désarmée.
Le village de Selloum accueille trois hommes en armes. Une bande de douze parcourt le village de Beni Hamdoune, en invitant la population à faire déserter les engagés et les appelés algériens.
Une importante manifestation, partie de Merkalla et grossissant au fur et à mesure qu’elle traverse les villages de la plaine, se dirige, drapeau F.L.N. en tête, vers Guendour. Le service d’ordre de la 1ère Compagnie tente vainement de les disperser, et doit faire usage de ses armes. Quatre manifestants sont blessés. L’un d’eux mourra des suites de ses blessures .
Le 3I, la 1ère Compagnie désarme l’autodéfense de Tarzout. Un P.M. Mat 49 et neuf fusils sont repris aux harkis de Sidi Salah..
La 3ème Compagnie , sur son piton, est à l’écart de cette effervescence et poursuit son entraînement montagne. Ce jour là, huit cordées sillonnent le Massif du Reynier.
Au Sud de Saharidj, la 4 assiste à un défilé d’un millier de personnes. Contact est pris, au Nord-Ouest de Maillot, par une patrouille de la C.C.A.S. avec un groupe de quatorze hommes de l’A.L.N., dont deux sergents-chefs, armés d’un fusil-mitrailleur et d’armes de guerre. Le chef du détachement indique que celui-ci est basé à Beni Ikhlef, et qu’il se rendait a Takerboust.
Après palabre, le groupe retourne à sa base. Il a été décidé d’un rendez-vous pour le lendemain matin, afin de mettre au point un modus vivendi.
Le Chef de Bataillon Bley et le Commandant Verborg vont le lendemain au rendez-vous, qui ne donne aucun résultat positif, les directives de l’A.L.N. différant totalement des nôtres, principalement en ce qui concerne les déserteurs. Le seul renseignement obtenu est que cette troupe appartient au Secteur 323/I.
Au cours des derniers jours de mars, le Capitaine Gaillard, commandant la 4ème Compagnie, suspecté par le chef de corps de sentiments favorables à l’O.A.S., a été arrêté et dirigé sur Paris. Il est remplacé, à la tête de la 4, par le Lieutenant Bridey.
Le Capitaine Faure, muté au I4ème B.C.A., est remplacé au commandement du Mi-Secteur Haïzer, par le Capitaine Charles Angelini.
En quinze jours à peine, six années de combats et de travaux, de fraternité d’arme avec les harkis, d’aide et de compréhension amicale avec les populations locales, ont été effacés. Le seul témoignage qui en reste est la longue liste des noms gravés dans la pierre du Monument aux Morts du Bataillon, dans la cour de la Ferme Porcher.
Avril
Le 2 avril, quinze cordées de la 3ème Compagnie sillonnent le Reynier et le Ras Timedouine.
Un peu partout, on commence à démonter les réseaux de barbelés des petits postes et leurs lignes téléphoniques.
Le 6, le Chasseur Laborderie, de la C.C.A.S., accidentellement blessé par arme à feu, est évacué par hélicoptère sur l’hôpital de Tizi Ouzou.
Le 7, l’élément de la 1ère Compagnie, qui était demeuré à Merkalla, quitte le poste, après démontage de l’infrastructure. Des hommes du F.L.N., en armes, sont signalés dans le Douar Haïzer, entre Merkalla et Irhorat, où se déroule une manifestation.
Quelques désertions se produisent parmi les appelés F.S.N.A.
Le 8, le Caporal Boudjaoui, de la C.C.A.S, disparaît avec un P.M. Mat 49.
Le 9, à la 1ère Compagnie, Telli Ben Ali emporte un P.M. et un fusil U.S. Garand.
La 2ème Compagnie abandonne la maison cantonnière de Dra El Khemis, pour s’aller cantonner à El Adjiba.
Le 11, c’est au tour de la 4ème Compagnie de quitter El Adjiba pour s’installer à Dra El Khemis. Le même jour, le poste de Tirilt M’tilguit est replié sur la Ferme Porcher.
Au cours des jours suivants la 4 reçoit un important contingent d’appelés F.S.N.A.
Le I5, elle prend l’appellation de 452ème U.F.L. (Unité de la Force Locale), dont le Capitaine Angelini prend le commandement.
La force Locale regroupe un certain nombre d’unités du même type, essentiellement composées d’appelés musulmans, qui, dans l’esprit du commandement, sont destinées à être intégrées dans la future armée algérienne.
Les deux premiers jours sont marquées par la désertion de Ben Tayeb le I6 et de Laoudj Benameur, le I7, et la disparition de leurs armes.
Les 20, 2I, 22 et 23, arrivent de nouveaux détachements, en provenance des 77ème et 80ème C.R.D. et du 61ème R.A.A., ainsi qu’un sous-lieutenant français-musulman, Derriche Mustapha.
Une manifestation, avec grève de la faim, vient en troubler le bon ordre le 25 avril. Le calme revient, dans la soirée, après intervention du Commandant Bley.
Et, le 28, la 452ème U.F.L. est présentée au colonel commandant le secteur, accompagné du sous-préfet de Bouïra.
L’activité du bataillon prend une orientation nouvelle. Patrouilles de présence, instruction montagne, garde au dépôt de munitions, tirs, démontage des baraquements des petits postes isolés, reversement des matériels et de l’armement superflus.
Le 25 avril, le Chef de Bataillon Bley rassemble le bataillon en entier - quatre cents hommes- au sommet du Lalla Khedidja - 2308 mètres - encore enneigé, après une marche convergente des unités sur trois itinéraires.
Les compagnies du mi-Quartier de Maillot rejoignent Saharidj sur véhicules. De là, la C.C.A.S. emprunte la piste qui, par Aïn Taliouine, rejoint le village d’irzer, pour se trouver devant 1a paroi Sud du Djurjura, haute de 950 mètres, dont elle atteint le sommet à la cote 1915. puis, par les crêtes, I856, 2078 et 2I40, elle arrive au sommet.
La 2ème Compagnie reprend la trace de son combat du 2 octobre 1959 par Tala Rana, Tala Roumrourene et 2058.
La 1ère Compagnie , débarquée à Tikjda, prend la file derrière la 3, sur la route du Tizi N’kouilal, par le Col de l’Akouker et le Tizi Boussouil. Toutes deux rejoignent le sommet par 20I8 et 2I40. Le regroupement est terminé pour 10 h 45.
Après une pause qui permet à chacun de mesurer l’effort accompli, les compagnies redescendent vers le Tizi N’kouilal, où se déroule une prise d’armes, avec remise de décorations et d’Étoiles d’Éclaireurs.
Les groupes du F.L.N. semblent éviter au maximum les rencontres avec les patrouilles du bataillon. Le 28, une patrouille du G.M.S. 77, à Beni Ouilbane, y trouve un certain nombre d’individus, en tenue de combat, armés de P.M. et de fusils de guerre, mélangés à la population. Ils indiquent être commandés par "le capitaine"... et s’esquivent.
Un camion Renault, immatriculé 810 N 9 L est aperçu à proximité de la gare de Maillot. Il transporte une vingtaine d’hommes en treillis, coiffés de casquettes brun-vert, quelques uns de casquettes "Bigeard". Ils cantonnent à la maison forestière de Tixerat, à six kilomètres au Sud-Est d’El Adjiba.
Un groupe armé, en tenue de combat, est aperçu, le 30 avril, au Sud de Takerboust, qui reflue vers le Nord à la vue de notre patrouille.
Mai
Le 1er mai, six hommes de l’U.F.L., désertent, en emportant cinq fusils Mas 36 et deux P.M. Mat 49. (Hacini Mohamed - Bouchareb Ahmed - Khalef Allaoua - Houamed Ali - Lezreg Mostapha et Khaled Abdelhamid). Deux d’entre eux, armés de Mas 36, reviennent le 2 mai. Les quatre autres se constituent prisonniers, le 3, à la sous-préfecture de Bouïra.
Une Compagnie de Marche est mise sur pied, avec des sections prélevées dans chaque compagnie, et maintenue en alerte, du 4 au 6 mai.
Le 6 mai, la 2ème Section de l’U.F.L. est mise à la disposition du sous-préfet de Bouïra, qui la dirige sur Mergueb El Ogab, où un groupe armé non identifié a été signalé par la population, Cette surveillance se prolonge jusqu’au IO et se termine par l’intervention de deux sections, aux côtés d’unités de la gendarmerie mobile, pour encercler la Ferme Bastos, qui est fouillée par les gendarmes.
L’armistice du 8 mai I940 est célébré par une prise d’armes, à Maillot et à Bouïra.
Deux sections de l’U.F.L. assurent la garde de la S.A.S. de Zeboudja.
Le 11, deux autres sections accompagnent les gendarmes qui procèdent au ramassage des armes détenues par les auto-défenses du Douar Errich.
Le Général Le Ray, commandant la 27ème D.I.A. et la Z.E.A., accompagné du colonel commandant le secteur et du commandant du bataillon, inspecte la 3ème Compagnie , à Tikjda.
L’Aïd El Kébir est fêté, le I4 mai, à la 452ème U.F.L.. Des désertions se produisent, tant au bataillon qu’à l’U.F.L.. Le I7 mai, le Caporal Alkema Mustapha, qui avait été mis en route sur Dellys, afin d’y suivre le peloton d’élèves sous-officiers, est signalé : "N’ayant pas rejoint". Outre son paquetage, il détenait un fusil U.S. Garand et 96 cartouches.
Les éléments de la C.C.A.S., qui avaient remplacé la 4ème Compagnie à Saharidj, sont relevés par une section de l’U.F.L. et regagne Maillot le 20 mai.
Le 20 également, débute à Tikjda le 1er stage de montagne de la 27ème D.I.A.. Les stagiaires, trois officiers, sept sous-officiers et cinquante - trois chasseurs, appartiennent aux 7ème, I5ème et 27ème B.C.A. Dés le lendemain, ils sont à l’oeuvre dans le Massif du Reynier.
Un début d’incendie de forêt, allumé par des projectiles traceurs au cours d’un tir à la mitrailleuse, au Sud du Moulin d’Afoud, est rapidement éteint par les gens de la 1ère Compagnie qui effectuaient ce tir.
Le 24, la 4ème Section de l’U.F.L. est mise en alerte et dirigée vers Mergueb El Ogab, où un accrochage s’est produit entre des éléments armés de L’A.L.N. et du M.N.A.. Un civil et deux hommes de l’A.L.N. ont été tués. Une seconde section la rejoint sur le terrain où elles passent la nuit.
La 452ème U.F.L. est inspectée, le 25, par le colonel commandant la Force Locale en Kabylie, et reçoit un renfort de quinze hommes.
Elle reçoit un nouveau renfort, le 26; trente-huit hommes en provenance du 45ème R.I.T.. Une cinquième section est formée, sous les ordres du Sous Lieutenant Deriche Mustapha.
La 3ème Compagnie bivouaque le 27 dans le Massif du Reynier. où elle effectue un tir de nuit.
Le 29, la 2 est héliportée au Lac Goulmine, d’où elle rejoint Tikjda par les crêtes, le Tizi N’cennad, le Ras El Maa et le Tigounatine.
Une section de l’U.F.L,, en cours de marche manoeuvre, rencontre un détachement de l’A.L.N., de la force de deux sections, tenues camouflées, armement de guerre, commandé par l’Aspirant Si Belaïd. Celui-ci fait aligner sa troupe et présenter les armes au passage de l’U.F.L.. Il indique au sous-lieutenant qui la conduit que ses hommes et lui se rendent à un enterrement.
L’après-midi, se déroulent au Marabout de Sidi Ali Ben Toumi, à 1 kilomètre 500 à l'Ouest de Maillot, les funérailles de l’Aspirant Si Ahcene Moussi, originaire des Ouled Brahim, commissaire politique qui avait en charge le Douar Haïzer depuis le "Cessez le feu". Il s’était installé à la S.A.S. d’Ihrorat et avait fait main basse sur 12 Jeep du délégué municipal du douar, Monsieur Taïl. À la suite d’une perte de contrôle, le véhicule s’était retourné. Il était mort des suites de ses blessures.
Plus de trois mille personnes assistent aux obsèques, dont les délégués municipaux de toutes les communes voisines - Monsieur TAïL pour le Douar Haïzer. Le service d’ordre est assuré par l’A.L.N. et l’on retrouve l’Aspirant Si Belaïd et ses deux sections Deux parcs ont été aménagés pour recevoir les cent cinquante véhicules qui ont amené les participants.
Les funérailles se déroulent dans le calme
Juin
Le deuxième stage débute le 3 juin, avec les S.E.M. des 27ème B.C.A et 11/93ème R.A.M..
Fin du stage le I2.
Quelques désertions sont signalées le 6.
Le Caporal Rassou, non rentré de permission, à la 3ème Compagnie , le Caporal Azougagh et le 1ère Classe Boulassel Mammar à U.F.L., sans emport d’armes;
Une première évacuation de familles de harkis du mi-Quartier de Maillot a lieu le 7.
Une seconde, le I3.
Les familles sont regroupées à Tefeschoun, en vue de leur transport en métropole.
Le 8, la Compagnie de marche est dirigée sur Alger, où elle prend cantonnement dans l’école de le Rampe Vallée. Elle rejoindra le bataillon le 2I juin, après avoir été mise, par section, a la disposition de différents escadrons de gendarmerie mobile, pour les renforcer.
Le I6, arrivent les S.E.M. du 6ème B.C.A. et du I59ème B.I.A. pour le troisième stage. Arrivent en même temps les S.E.M. des 7ème, I5ème et 27ème B.C.A. et du II/93ème R.A.M., qui viennent participer à la Journée Alpine du I7 au Boussouil.
En démonstrations: l’escalade de l’Azerou Gougane et le sauvetage et l’évacuation d’un blessé.
La journée se termine par une prise d’armes, autour du mât hissé au sommet de l’Azerou Gougane, sur lequel flottent les trois couleurs.
Le I8, le Lieutenant Jacquier, O.R. du Mizer, conduit à Alger son interprète, le Sergent-Chef Harki Terrak Ahmed, dont la vie est menacée par le F.L.N., et sa famille, pour qu’il soit dirigé sur le C.I. 22 à Nice, où on lui a fait contracter un engagement.
Il était temps d’ailleurs de procéder à ce sauvetage. Un peu partout, les auxiliaires de l’Armée Française sont victimes de représailles et de vengeances.
À El Esnam, le Sergent Harki Zerrouki a été massacré sur les marches de la gendarmerie, où il tentait de se réfugier. À Bouïra, Sarri Mohamed, dit "Mohand Halouani", terroriste devenu indicateur de police, est assassiné. Dans le Douar Haïzer, Ouchene Rabah, le chef de village d’El Massar, est traîné, nu, au bout d’une corde, derrière une Jeep, au travers des villages de la plaine, sa Croix de la Valeur Militaire épinglée à même la peau, couvert d’injures, de crachats et de coups. Toumi Tahar, l’Aspirant rebelle, devenu l’interprète du poste de Tirilt M’tilguit, et son fils, le sergent de tirailleurs, cité et décoré, sont enfermés au camp de Tizi Ouzou.
Le 2I juin, à Maillot, l’ex-Harki Daou Meziane, qui devait être rapatrié en France, est enlevé par le F.L.N..
La 3ème Compagnie est héliportée au Col de Tirourda, le 23 juin, et regagne Tikjda par la ligne des crêtes.
La 1ère Compagnie bivouaque le 26 à Aïd Haouari, et le 27 sur le Ras Tigounatine. Deux permissionnaires de l’U.F.L. sont portés déserteurs : Djemouai Yaïche et Benloucif. Le Chasseur Bianchi, de la 2ème Compagnie, accidenté au cours d’un exercice, est évacué sur l’hôpital de Maillot.
Le Lieutenant Belkhir, affecté à la 452ème U.F.L. prend le commandement de l’unité le 29 juin. Au 1er juillet, celle-ci quitte le giron du bataillon, dont on ne pourrait d’ailleurs pas dire qu’elle faisait réellement partie.
Juillet
Ce 1er juillet, le Chef de Bataillon Jacques Bley est promu lieutenant-colonel, et le Lieutenant Galmiche est nommé capitaine.
Du 1er au 6, les troupes sont consignées dans leurs cantonnements, pour éviter tout incident avec la population, en raison du référendum et des manifestations que son résultat pouvait provoquer.
Les travaux de cantonnement, l’instruction du tir a toutes les armes, l’école d’escalade, plus spécialement pour la 3ème Compagnie, et les raids en montagne, deviennent l’activité quotidienne des compagnies.
Un détachement des 1ère et 2ème Compagnies participe à la prise d’armes du I4 juillet à La Réghaïa, P.C. des Forces Françaises en Algérie. Une prise d’armes a lieu à Maillot, avec remise de décorations.
Grande journée d’escalade le I5 : deux cordées à la petite Aiguille de la Main du Juif, deux autres à la Voie Molbert.
Le I6, une section de la 3 bivouaque au sommet du Lalla Khedidja. Une patrouille au Chalet du C.A.F. constate que celui-ci, tout comme son voisin, a été récemment pillé.
Le I9, trois sous-officiers musulmans de l’U.F.L. de Saharidj, se réfugient au P.C. du bataillon.
La 2ème Compagnie effectue, le 20, une reconnaissance de la ligne des crêtes, au Sud de la R.N.33, entre le Tizi N’kouilal et la Grotte aux singes.
Le 22, deux cordées de la 3 escaladent la Voie Guillotot et l’Arête des Chasseurs dans le Massif du Reynier.
Une Compagnie d’honneur, composée de sections de la 1ère, de la 2ème Compagnies et de la C.C.A.S., prend part à la prise d’armes de Tizi Ouzou, le 24.
Le 26, la famille d’un harki de Tazmalt est récupérée et remise au II/I9ème R.C.C. pour évacuation sur la France.
Le 28, cinq cordées escaladent le Reynier, trois par la "Directe", et deux par le "Z" tandis que cinq autres cordées gravissent la Main uu Juif.
Quatre cordées dans la Main du Juif le 29.
Août
Un détachement du 27ème B.C.A., en nomadisation, passe à Tikjda le 2 août, et en profite pour escalader le Reynier et l’Akouker les jours suivants.
Le 4, le Général Le Ray, commandant la Z.E.A., visite la 3ème Compagnie à Tikjda, où il demeure quelques jours.
Il assiste, le 6, à une démonstration d’escalade par la 3ème Compagnie.
Une section de marche, mise sur pied par la C.C.A.S., est dirigée, le 7, sur Tikjda, afin de suivre l’entraînement en montagne jusqu’au I3 août.
À tour de rôle, dans chaque compagnie, les sections passent une semaine "de vacances", sur la plage, à Tigzirt Sur Mer.
Le I2, le Service-auto intervient pour dépanner une voiture du corps diplomatique tunisien, immobilisée prés d’El Adjiba.
Le I5, six cordées de la 3 opèrent à la Main du Juif et au Reynier. Les compagnies reçoivent, à tour de rôle, la visite d’un père Blanc, qui vient y célébrer la Messe.
Assez souvent, depuis le début de juillet, les fils téléphoniques sont coupés entre Aïn Allouane et Tikjda.
Le I9, c’est l’eau qui manque, détournée par les paysans du village.
L’examen du C.A. I se déroule à Tikjda les 24 et 25 août.
Le 26, six cordées se retrouvent à la Main du Juif.
Un détachement de l’A.L.N.. fait son apparition au village de Tikjda le 28, et cantonne au Chalet des Cèdres jusqu’au 1er septembre.
Fils téléphoniques et eau coupés à nouveau le 3I.
Septembre
Les libérables sont dirigés sur Alger les 3 et 5 septembre, en vue de leur retour en métropole.
La 1ère Compagnie est héliportée au Lac Goulmine le 7, et redescend par Merkalla.
Le 8, vers 4 heures du matin, une section de la 2ème Compagnie croise, à la sortie de Bouïra, un convoi de huit camions, (Berliet et Mercèdès), transportant une unité de L’A.L.N., que l’on peut évaluer à deux cent cinquante hommes. Deux voitures légères transportant les officiers les précèdent.
Une section de la 1ere Compagnie commence, le 1O, à Tikjda, le stage d’instruction montagne. La liaison est prise avec une compagnie du I5ème B.C.A., en nomadisation jusqu’au I4 dans la région de Tikjda.
Un renfort de personnel provenant du 94ème R.I. arrive le I5. Il est réparti le lendemain entre les compagnies.
La 3 assure la protection d’une D.Z. au Boussouil, pour la visite de l’Intendant Général, venu d’Alger.
Le Lieutenant Monange, commandant la 3ème Compagnie, et directeur de l’Instruction Montagne, qui effectuait devant des stagiaires une démonstration d’escalade, le I8 septembre, fait une chute de 4 ou 5 mètres. Souffrant de contusions multiples et d’une luxation de l’épaule, il est évacué sur l’hôpital de Tizi Ouzou pour en revenir immédiatement après plâtrage de l’épaule.
Le I9, arrivée de quatre-vingt-deux recrues du C.I. 22 de Nice, aussitôt ventilées entre les Compagnies.
Les cérémonies anniversaires du combat de Sidi Brahim se déroulent au Tizi Boussouil, le 22 septembre, en présence du Général Le Ray, commandant la 27ème D.I.A..
Le Lieutenant - Colonel Bley et la C.C.A.S. arrivent à pied, depuis le Col de Tirourda. où le convoi les a déposés. La 2ème Compagnie escalade le Lalla Khedidja, dans le brouillard, pour rejoindre le Tizi N’kouilal. La 3, partie de Tikjda, se fraie une piste par le Ras Timedouine et l’Aboucher. Les 1ère et 4ème Compagnies gravissent successivement le Reynier et l’Akouker pour arriver au terme.
L’une après l’autre, les compagnies se retrouvent dans la cuvette du Boussouil. À 11 heures, toutes sont arrivées.
Le bataillon se forme en carré pour la prise d’armes. Présentation au Général Le Ray. Honneurs au Fanion. Minute de silence à la mémoire de nos Morts.
Puis, le Lieutenant - Colonel Bley remet des Étoiles d’Éclaireur Skieur. Et tout d’abord au Général Le Ray, fervent montagnard et hôte assidu du Centre de Tikjda, qui est venu, envers et contre tous... les éléments, qui lui interdisaient d’arriver en hélicoptère.
Pot du 22 et repas de corps.
Le lendemain, 23, repos bien mérité pour tous.
Un élément de la 3ème Compagnie ratisse vainement le ravin du Tacift Irzer Agga, au droit du terre-plein du poste de Tikjda, pour retrouver un message lesté lancé d’un piper.
Les uns après les autres, les cadres officiers et sous-officiers de chacune des compagnies passent par Tikjda pour y apprendre, les uns, les rudiments de l’escalade, les autres, les techniques plus élaborées qui feront d’eux de véritables "araignées de roche".
Il en est de même pour les sections.
La 2ème Compagnie est devenue Compagnie d’Instruction et d’Encadrement des Pelotons d’Elèves-gradés.
La 1ère Compagnie, en cette fin de mois, travaille d’arrache-pied aàl’aménagement du Fort Turc, qui va devenir son P.C..
Les stages d’école de montagne continuent en novembre, Stages de cadres des unités de la division, stages de sections pour les compagnies du 22.
Octobre
Le 4 octobre, le P.C. et la C.C.A.S. abandonnent Maillot pour réintégrer la Ferme Porcher. La 1ère Compagnie prend possession du Fort Turc, et la 4ème Compagnie quitte Dra El Khemis pour s’installer à l’école coranique, à proximité de la gare de Bouïra.
Le IO, le médecin-colonel directeur du Service de Santé de la 27ème D.I.A. inspecte le bataillon.
Dans le cadre de la vie du bataillon s’inscrivent maintenant chaque semaine des activités sportives: rencontres de football et de volley-ball.
Au cours de la nuit du 11 au I2 octobre, le Chasseur Vexenat William emprunte la V.L. du chef de corps pour s’aller promener ! À la suite d’une fausse manoeuvre la voiture quitte la route; le conducteur est blessé.
Une présentation de matériel, chars et automitrailleuses du I9ème R.C.C. se déroule à la S.A.S. de Zeboudja du I5 au I9 octobre.
Le I9, à la suite d’une faute de conduite, un véhicule percute le parapet d’un pont, les Chasseurs Elie Di Russo et Roger Derrien, atteints de fractures diverses, sont évacués sur l’hôpital de Tizi Ouzou.
Le général commandant la 27ème D.I.A. visite le centre de Tikjda et assiste aux démonstrations d’escalade de la Main du Juif par deux cordées, et de l’Azerou Gougane par six cordées.
Le 22, se déroule sur le terrain d’aviation de la Ferme Bel Air la prise d’armes d’adieu du I9ème R.C.C. qui rentre en France.
Un renfort, en provenance du C.I.22 est réparti entre les compagnies le 23. La fanfare du I5ème B.C.A. donne un concert à Bouïra, avant de rejoindre Tikjda, où elle demeure jusqu’au 31 octobre.
Le démontage de la piste métallique du terrain d’aviation de Bel Air commence le 25.
Le 26, une patrouille sur la piste du Tizi Boussouil croise une unité de l’A.L.N., venant d’Aït Abd El Ali, au Nord du Djurjura, et se dirigeant vers Maillot.
Cette troupe escorte deux prisonniers.
Le même jour, arrivent au corps trois sous-officiers et quarante sept chasseurs, qui sont ventilés entre les compagnies.
La ligne téléphonique de Tikjda à Aïn Allouane est démontée. Un incendie de forêt, sur le versant Est du Tigounatine, est maîtrisé au cours de la matinée du 28.
Trente-huit personnes, réfugiées à la S.A.S. de Zeboudja, sont conduites en véhicule à Bel Air, d’où elles sont évacuées par hélicoptère vers un centre de regroupement, en vue de leur transfert en métropole.
Le général commandant la Z.E.A. inspecte les compagnies le 28. Une forte tempête sévit sur la région les 29, 30 et 3I octobre. L’antenne, du poste de Tikjda est arrachée ainsi que la ligne téléphonique de la Ferme Bel Air, où une section du bataillon relève l’élément du I9ème R.C.C. qui en assurait la garde.
Novembre
Une manifestation F.L.N. se déroule le 1er novembre à Bouïra, où sont stationnées deux fortes sections de l’A.L.N., tandis que, dans chaque compagnie, une section est sur pied d’alerte.
Le 3, les libérables de la classe 60/2B déposent une gerbe devant le Monument aux Morts du Bataillon, avant leur départ pour la France. Arrive le même jour un renfort de cinquante et un hommes, en provenance du III/2ème R.I., suivi, le 5, d’un groupe de neuf hommes du 29ème R.I. et de cinq sous-lieutenants et aspirants nouvellement affectés.
Le démontage de la clôture du parc à munitions et du hangar de la 77ème C.R.D. commence le 6 novembre.
Le 7ème stage d’instruction montagne débute, ce jour-là, au Chalet du C.A.F.. Le 8, vers 9 H 30, un convoi de V.L. traverse Bouïra, transportant Ben Bella, Boumedienne et leur escorte.
L’Armistice du 11 novembre est célébré, dans la cour de Porcher par une prise d’armes. Une Compagnie d'Honneur a été constituée d’une section de chaque compagnie. Minute de silence, dépôt de gerbe, en présence du consul de France à Bouïra et de quelques civils européens.
Une section est détachée, le I4, en gare d’Aomar, pour assurer la garde d’un convoi de munitions, qu’elle escorte le lendemain jusqu’à Tizi Ouzou.
Le 24, la 2ème Compagnie quitte El Adjiba, où elle a été passée en revue, la veille, par le chef de corps, pour aller s’installer à Dra El Mizan, où la brigade de gendarmerie a été dissoute le I8.
Deux sections destinées à la garde du Corps d’Armée d’Alger sont présentées au général le I8.
Elles rejoignent Bouïra le 20.
Une section de la 3ème Compagnie renforce la 2 à Dra El Mizan. La gendarmerie de Bouïra déménage le 26 et est remplacée par un poste de prévôté militaire.
Décembre
Le général commandant la 27ème D.I.A. passe l’inspection du bataillon le 3 décembre
Le 4, le Lieutenant - Colonel Bley assiste à la prise d’armes de départ du I/6Ième R.A.A..
Escortes et convois de matériels et de munitions se succèdent, de même que les inspections des services techniques : Intendance et Matériel.
Le chef de corps et deux compagnies prennent part, le 12, à la prise d’armes d’adieu du Général Le Ray à Tizi Ouzou.
Les libérables de la classe 1961/2B quittent Bouïra, après la traditionnelle cérémonie au Monument aux Morts du Bataillon.
La 3ème Compagnie quitte Tikjda le 29 décembre, pour s’installer à Rouiba, à l'Est d’Alger; les sections sont réparties entre le poste de Djebel Dira, Clos du Parc, Fort d’Estrées et la Ferme Dira.
I 9 6 3
Le 22ème B.C.A. fait maintenant partie de la 31ème Brigade, que commande le Colonel Fournier, et de la 20ème Division d’Infanterie, dont le chef est
le Général Le Masson.
Janvier
Le chef de corps assiste, le 1er janvier à une réception donnée par le Consul de France à Bouïra.
Deux sections sont détachées à Aumale, que quittent les unités du secteur, pour revenir aussitôt ; l’Armée Nationale Populaire prend à son compte le cantonnement que vient de libérer le I53ème R.I.M..
Le début du mois est marqué par les inspections des nouvelles autorités dans les divers postes, et le repérage de nouveaux cantonnements de repli. Un P.C. avancé est mis en place, le 13 janvier à Rocher Noir, et une garde à l’E.M. Sirocco.
Le 16, la 2ème Compagnie commence le démontage de la ligne téléphonique et des réseaux de barbelés du poste de Dra El Mizan.
La 1ère Compagnie envoie, le I8, un élément précurseur à Belle Fontaine. Du 20 au 24 le P.C. et la C.C.A.S. emménagent à Courbet Marine, où le P.C. avancé de Rocher Noir les rejoint le 25.
Le Bordj de Dra El Mizan, qui a été évacué le 2I, est remis aux autorités algériennes.
L’essentiel des activités du bataillon, en dehors de l’instruction et de l’entraînement montagne, va maintenant être d’assurer la garde de l’État-Major Interarmées de La Réghaïa, de l’E.M. de Rocher Noir et de quelques points sensibles : Belle Fontaine, Djebel Dira.
La neige, pendant plusieurs jours, permet aux écoles de ski de fonctionner à Djebel Dira.
Le 30 janvier, à Courbet Marine, a lieu la cérémonie de passation de commandement du Bataillon, en présence du Général Le Masson et du Colonel Fournier. Le Chef de Bataillon Jean Marchal succède au Lieutenant - Colonel Jacques Bley, muté à l’École Supérieure de Guerre.
Ordre du Jour du Chef de Bataillon Jean Marchal, prenant le commandement du 22ème BATAILLON de CHASSEURS ALPINS.
Appelé à l’honneur de prendre le commandement du 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins, je m’incline avec émotion devant son Fanion, dont les plis sont lourds des témoignages de l’héroïsme de ses Anciens.
C’est avec beaucoup de fierté et de joie que je prends la tête d’un bataillon que je connais déjà, pour avoir combattu à ses côtés dans le Djurjura, et dont le Lieutenant - Colonel Bley, grâce à l’allant, au dynamisme, aux qualités d’officier, de chasseur et d’alpin qui sont les siennes, a fait un outil sûr, précis, bien en mains, efficace dans la guerre comme dans la paix.
Nous avons maintenant quitté cette Kabylie si pleine de nos souvenirs. La mission nouvelle qui nous attend est certes moins glorieuse que celles que vous venez de remplir ces dernières années, mais c’est aussi une mission de Français et de Soldats décidés à servir leur Patrie.
Nous devons travailler dans tous les domaines, nous instruire dans le cadre de l’Armée qui se forme, pour y gagner la première place : celle d’un Bataillon de Chasseurs Alpins disciplinés, solides au physique comme au moral, loyal envers ses chefs, fier et digne de ses traditions.
La tâche sera rude, ingrate parfois, souvent austère. Je compte sur vous pour, en équipes, en cordées homogènes, m’aider à la mener à bien.
Le Chef de Bataillon Marchal.
Commandant le 22ème B.C.A.
Février
Le 5 février, un détachement rend les honneurs, sur le terrain d’aviation de La Réghaïa, au Général De Brébisson, général commandant en chef en Algérie, et à l’Amiral Ortoli.
Escorte de convoi entre Bouïra et Courbet Marine, escorte de convoi à Marengo, le 6 février.
Un exercice interarmes à tirs réels met en oeuvre, le 8, la 1ère Compagnie, le Peloton d’Elèves Gradés, deux pelotons du 29ème Régiment de Dragons, un Broussard et deux avions de chasse.
Le poste de Djebel Dira est évacué le I4 février. La S.E.M., qui l’occupait, rejoint le P.C. de la 3ème Compagnie à la Ferme Solbetz.
Le 22, inspection du général commandant la 20ème D.I. et du colonel commandant la 31ème Brigade.
Une section rend les honneurs au vice-amiral commandant la Base de Mers El Kébir, le 22, à La Réghaïa.
Le 26, un renfort de quatre-vingt-six hommes, venant de France, et un détachement en provenance du I8ème Régiment de Dragons, rejoignent le corps.
Le 27, la S.E.M., sous le commandement du Lieutenant Monange, est héliportée au Col de Tizi N’kouilal, en présence du Colonel Fournier, du Chef de Bataillon Marchal et du Commandant Verborg. Il s’agit pour elle de réaliser un raid de trente-six heures en montagne enneigée. Le raid est effectué dans des conditions très difficiles : neige, brouillard et verglas. Retour au cours de la journée du 1er mars.
Mars
Le 7 mars, deux sections effectuent une randonnée au Bou Zegza, à l'Ouest-Nord-Ouest de Palestro.
Raid de deux sections dans la région de Tikjda, le I2. La S.E.M. est héliportée au Tizi N’kouilal, d’où elle revient par la R.N.33 jusqu’à l’Agouni Guerbi, où elle bivouaque.
Le I5, le chef de Bataillon Marchal assiste, au Camp Bonvallot, à la prise d’armes de dissolution du 9ème R.I.M.A.. Une section est détachés à Hydra, pour y effectuer le démontage des baraquements.
Le Chasseur Rouan, de la 1ère Compagnie, est blessé accidentellement par balle et évacué sur l’hôpital militaire d’Alger.
Le 26 mars, la 3ème Compagnie signale la désertion du Chasseur Bernard Berthet, avec emport de son arme, un P.M. Mat 49.
Le 29, la municipalité de Courbet signale sa présence aux abords de Corso. Il est intercepté par une patrouille du 22, accompagnée de gendarmes de la prévôté militaire, et dirigé le 2 avril sur la prison régimentaire du 29ème Régiment de Dragons au Camp Bonvallot.
Du 25 au 3I mars, l’Ecole d’Escalade s’implante au Bou Zegza, où elle reçoit, le 3I, la visite du général adjoint au commandant de la 20ème D.I., accompagné du Colonel Fournier et du Chef de Bataillon Marchal.
Deux sections sont dirigées, le 30, sur le port d’Alger, pour y assurer un service de garde.
Avril
Les exercices de combat, le tir à toutes armes et l’entraînement montagne, en particulier à Tikjda, vont être, en dehors des gardes et servitudes obligatoires, poussés, au cours du mois d’avril, à un niveau rarement atteint.
L’Ecole d’Escalade du Bou Zegza fonctionne à plein.
Le 8 avril a lieu l’examen des candidats au C.P.1 et au C.A.1. Le 9, le Général du Temple de Rougemont, nouveau commandant de la 20ème D.I., inspecte l’Ecole d’Escalade, en compagnie du Colonel Fournier.
Le IO, le Chef de Bataillon Marchal, le Fanion du Bataillon et la 3ème Compagnie, rendent les honneurs au général, chef d’État-major des Armées, au P.C. de La Réghaïa.
Quatre-vingt-deux recrues en provenance du C.I.22 arrivent à Courbet Marine le I9 avril. Une famille musulmane - une femme et deux enfants - se réfugie au P.C. et demande la protection de l’Armée Française.
Raid de dix-huit kilomètres, par équipes, le 24. Reconnaissance de D.Z. au Lac Goulmine et à la Dent du Lion le 25.
L’officier de renseignements se rend, le 29, à Bouïra et à Maillot, pour organiser la protection et le repli de familles de harkis.
Mai
Le 4 mai, le Chasseur Caboter, de la 1ère Compagnie, grièvement blessé à la suite d’une chute accidentelle, est évacué sur l’hôpital Maillot, à Alger.
Le 5, un musulman se réfugie à La Réghaïa, et demande protection. Il est conduit, le 7, au centre de rassemblement de Zéralda.
Le 5, le bataillon en entier dispute le Challenge du Nombre, qui est remporté par la 2ème Compagnie.
Le 8 mai, la cérémonie aux Couleurs, prend, à Courbet Marine, une importance inhabituelle. Elle est suivie d’une prise d’armes, au cours de laquelle le Chef de Bataillon Marchal procède à une remise d’Étoiles d’Éclaireurs
Le peloton d’élèves sous-officiers est inspecté, le 11 mai par le Colonel Fournier, commandant la 31ème Brigade.
Le I2, exercice de combat au Djebel Bou Arous, entre Courbet Marine et Ménerville, avec la participation de la 1ère Compagnie, des pelotons BA1 et BA2, d’un peloton d’A.M. du 29ème Dragons et d’un avion d’observation, en présence du colonel commandant la brigade.
Stages A.L.A.T. pour les officiers, les I3, I4 et I5 mai.
Le Commandant Verborg, commandant en second, affecté à l’E.M. de la Subdivision de Savoie, à Chambéry, quitte le bataillon le I6.
Les honneurs lui sont rendus par deux sections de la 4ème Compagnie. Il est remplacé dans ses fonctions par le Capitaine Roger Vuillerot. venant de l’E.H.M..
Une femme musulmane et ses enfants se réfugient à Courbet Marine et sont dirigés sur le centre de Zéralda.
Le I9, le chef de corps et cent-dix gradés et chasseurs effectuent une sortie touristique dans la région de Tipasa, où se trouve le célèbre "Tombeau de la Chrétienne" ; sortie renouvelée, le 2I, par un second contingent de visiteurs.
Le 22, au cours de l’entraînement au pentathlon, sur le stade de Maison Carrée, le Chasseur Sandon fait une mauvaise chute et se fracture la jambe droite. Il est évacué sur l’hôpital Maillot.
Inspection du général commandant la division, accompagné du commandant de la Brigade, le 27.
La Coupe du Challenge du Nombre, est solennellement remise par le chef de corps à la 2ème Compagnie, au cours d’une visite du colonel adjoint au commandant de la 31ème Brigade, le 27 mai.
Juin
Le 1er juin, une femme musulmane et ses trois enfants se réfugient à Courbet Marine, et trois musulmans à Rocher Noir. Ces derniers sont dirigés pour hébergement sur Courbet Marine, en attendant leur transfert à Zéralda. Un musulman se réfugie à Courbet Marine le 5, un autre le 6. Ils rejoindront Zéralda le 6.
Exercice de combat pour la 1ère Compagnie, les pelotons BA1 et BA2, e 6, en présence du chef de corps.
Un homme, une femme et cinq enfants demandent protection, le 9 ; une femme et deux enfants, le IO ; un homme (qui s’était présenté à La Réghaïa), le I2.
Le I3, la 1ère Compagnie commence à faire mouvement, de Ménerville sur Rocher Noir, où elle est définitivement installée le I9.
Le I6, un camp montagne s’organise autour du Chalet du C.A.F. dans la forêt de cèdres au dessus de Tikjda. Les premiers occupants en sont la S.E.M. et la 3ème Compagnie, commandées par le Lieutenant Monange. Elles sont inspectées, le I8, par le chef d’E.M. de la Brigade
Le 20, accueil d’une famille musulmane, puis de deux familles.
Le 23 juin, deux enfants musulmans sont tués par l’explosion d’un engin, au Sud-Ouest de Courbet Marine.
La 4ème Compagnie part pour quarante-huit heures de nomadisation dans le Djebel Bou Arous.
Une panne de la station de pompage de Courbet Marine prive le camp d’eau pendant deux jours.
Le Colonel Fournier, commandant la 3Ième Brigade inspecte le camp de montagne du C.A.F. le 27.
Depuis l’explosion du 23, la hantise des engins explosifs se développe parmi la population de la région.
Le 29, le chef de brigade de gendarmerie algérienne de Ménerville signale une mine sur la plage du Figuier. L’équipe de déminage, avec beaucoup de précautions, met à jour un vieil aérosol "Fly Tox" vide.
Juillet
Le 1er juillet, le Commandant Marchal inspecte le camp de montagne, où vient d’arriver un détachement du I59ème B.I.A.. Le Capitaine Vuillerot est promu chef de bataillon.
Le 5, le chef de corps préside une prise d’armes à la Ferme Solbetz, pour la prise de commandement du Capitaine Grammont, qui succède au Capitaine Monange (promu le 1er juillet) à la tête de la 3ème Compagnie. Le Capitaine Monange est muté à l’E.H.M.. de Chamonix.
De nouveaux musulmans viennent demander protection : Un homme à Courbet Marine le 7, trois autres à la Ferme Solbetz.
Tous sont dirigés sur Zéralda.
Un détachement d’un officier et douze chasseurs est transporté, le 8, par hélicoptère, sur les lieux d’un accident d’avion, dans la région de BATNA, afin d’assurer la garde de l’appareil.
Le Capitaine André Montagne prend le commandement de la 1ère Compagnie en remplacement du Capitaine Angelini, affecté à l’E.M. de la 3ème Demi-Brigade Alpine.
Le 11 juillet, un élément de stagiaires du centre de montagne effectue une reconnaissance à la cote 1919, à un kilomètre au Nord de la Dent du Lion, et bivouaque entre la Dent du Lion et le Lac Goulmine.
Reconnaissance de la Dent du Lion le I2.
Le I4 juillet, le Chef de Bataillon Marchal, le Fanion et deux compagnies, participent à la prise d’armes au P.C. de La Réghaïa.
Le Capitaine Pelardy, commandant la 4ème Compagnie, muté à la Section Technique de l’Armée, est remplacé, le I6, par le Capitaine Jean Yves Marchand.
Une section de l’Armée Nationale Populaire cantonne à Courbet Terre le I6. Une autre section s’installe sous la tente, le I9, à l'Est du Figuier.
Deux familles européennes (quatre personnes) quittent le village de Rocher Noir le I9. Un ancien harki se réfugie, le 20, à Courbet Marine.
Les stagiaires du camp de montagne effectuent, le 23, une reconnaissance à l’Azerou N’chria.
Des unités de l’A N P, de l’importance d’une section, viennent s’intercaler de plus en plus fréquemment entre nos postes. Le 2I, une patrouille en armes s’est promenée dans le village de Courbet Marine. Le 24, une section installe un bivouac sous la tente près de la Ferme Solbetz. De nombreux mouvements de patrouilles et véhicules s’effectuent entre Le Figuier et Courbet, au cours des jours suivants.
Une compagnie effectue un raid de nuit de vingt-cinq kilomètres dans la région de l’Oued Isser, avec traversée a gué de l’oued.
Au cours de la nuit du 26 au 27, le Chasseur Peitavi Daniel, de garde à l’intérieur du camp de Courbet Marine, abandonne son poste en emportant son arme, un fusil Mas 36/5I et dix cartouches. L’arme sera rapportée le 11 octobre par la prévôté.
Le 29 juillet, vers I8 heures, une Jeep, dans laquelle avait pris place l’Adjudant Sabaïni Marcel, se retourne après avoir dérapé sur le sol mouillé. Atteint d’une luxation du coude droit, l’Adjudant Sabaïni est évacué sur l’hôpital militaire.
Le général commandant le 20ème Division et le colonel commandant la 31ème Brigade inspectent le camp de montagne de Tikjda le 3I, en présence du chef de bataillon Marchal.
Août
Deux familles de Bouïra (neuf personnes) sont évacuées le 1er août sur Zéralda. Le même jour arrive à Courbet Marine un renfort de quinze hommes de troupe.
La 1ère Compagnie, qui cantonnait à Rocher Noir, relève, à la Ferme Solbetz, la 3ème Compagnie, qui vient la remplacer a Rocher Noir, le 5 aout.
Le 9 août, vers 7 heures, le Caporal J.P. Schuster, qui fait partie d’une cordée d’escalade au Ras Timedouine, est heurté à la tête par une pierre détachée de la paroi par l’homme qui le précède. Déséquilibré, il bascule et fait une chute d’environ cinq mètres. Il est rapidement évacué par hélicoptère sur l’hôpital militaire d’Alger.
Le Chef de Bataillon Marchal se rend, le IO au camp de montagne et au Boussouil.
Le I2, quatre anciens harkis, viennent demander asile a Courbet Marine.
Sortie en montagne pour les stagiaires, le I3 : Dent du Lion, Lac Goulmine.
Le I4, une patrouille surprend, vers 9 heures, deux musulmans qui escaladent les barbelés d’enceinte du camp de Rocher Noir, à proximité de la porte Sud, les capture et les remet à la prévôté.
Le I5, une patrouille découvre, vers I7 heures, à un kilomètre à l'Est de Rocher Noir, le cadavre d’un européen tué par balle, gisant auprès d’un véhicule Ford Taunus, et alerte la gendarmerie algérienne et la prévôté.
Un renfort de cent neuf hommes arrive le I6 août. Deux officiers de l’A.N.P., accompagnés de l’officier de liaison de la 3Ième Brigade, viennent en visite au camp de Courbet Marine.
Le 19 a lieu au Boussouil une démonstration d’escalade et de combat en montagne, en présence d’officiers de l’E.M. de la 31ème Brigade.
À 2I heures, une femme musulmane, épouse d’un harki, se présente avec ses deux enfants à la Ferme Solbetz, et demande à rejoindre son mari, déjà replié en France.
Le 23, une compagnie de l’Armée Nationale Populaire bivouaque entre le Lac Goulmine et I750 (1 Km Est de Goulmine). Deux véhicules, genre 6x6 blindés, stationnent au village de Tikjda.
Une patrouille de l’A.N.P. circule dans l’agglomération de Courbet Marine, où se trouvent de nombreux permissionnaires. Une compagnie de l’A.N.P., en exercice de combat dans le Djebel Bou Arous, interdit le passage à une section du bataillon, elle-même en manoeuvre. L’incident nécessite une chikaia entre l’officier de liaison du 22 et celui de P.C. de l’A.N.P. de Ménerviile.
À Courbet Marine, le 25, des enfants musulmans font des gestes hostiles vis à vis d’officiers du bataillon.
Le 27, un chasseur est la cible de jets de pierres.
Le 29, des jeunes gens profèrent des menaces à l’encontre de chasseurs.
L’A.N.P. interdit la circulation des stagiaires du camp de montagne dans certaines zones où se trouvent des unités de son obédience.
La 4ème Compagnie effectue une sortie de trente-six heures, le 28 août. Le même jour un ex-harki se présente au camp de Courbet Marine.
Une section de l’A.N.P. en tenue et paquetage de combat manoeuvre à l'Est de Courbet Marine.
À Tikjda, les équipes du camp de montagne procèdent au dégagement par explosifs d’une masse rocheuse d’environ vingt mètres cubes, qui obstrue la R.N.33, à hauteur de I638. L’opération dure plusieurs jours et se déroule en présence des représentants des Travaux Publics, des responsables des villages voisins et de la gendarmerie algérienne.
La route est rendue praticable à tout véhicule de tourisme, entre Tikjda et le Tizi N’kouilal a compter du 4 septembre.
Le 28 août, le Général de Camas, qui succède au Général de Brébisson au poste de Commandant Supérieur des Troupes Françaises en Algérie, passe l’inspection des 2ème et 3ème Compagnies à Courbet Marine .
La Gendarmerie Algérienne et les T.P. adressent leurs remerciements au commandant de la 3ème Compagnie.
Septembre
Le 8 septembre, l’explosion d’un engin fait trois morts et huit blessés graves parmi les enfants musulmans de la colonie de vacances des C.F.A. de Tikjda, ancien cantonnement de la 2ème Compagnie. Le camp de montagne porte immédiatement secours aux blessés et les évacue sur Bouïra. Il s’agit vraisemblablement de l’explosion d’un projectile de L.R.A.C., tiré au cours des stages du P.I.S.T. les années précédentes.
Une femme musulmane et un enfant se réfugient à Courbet Marine le 8, un homme le 10.
Le commissaire de police de Bouïra, en visite au camp de montagne, confirme au commandant de la 3ème Compagnie que les autorités algériennes ont l’intention de récupérer la chalet du C.A.F. pour y installer un centre de sports d’hiver.
Le I3, se déroule un exercice avec participation de chars, d’un D.L.O. et de l’A.L.A.T., dans la vallée de l’Oued Isser.
Cet exercice est recommencé le I5. Il doit être interrompu a la demande du sous-préfet de Maison Banche.
Un exercice de technique d’héliportage a lieu le même jour, avec la participation de cent cinquante hommes, chasseurs et cavaliers du 1er R.C.A..
Le colonel commandant la 31ème Brigade inspecte le camp de montagne le I6. Un accident de Jeep fait un blessé à Tikjda.
Le I8 septembre, pour la célébration du 118ème anniversaire du combat de Sidi Brahim, deux prises d’armes se déroulent, l’une au Lac Goulmine pour les stagiaires du camp de montagne, l’autre à Courbet Marine.
Un renfort de quarante-six hommes provenant du I46ème B.I. rejoint le corps le 20 septembre. Les stagiaires du camp de montagne effectuent une sortie de trente-six heures, avec bivouac de nuit.
La section d’éclaireurs du I59ème B.I.A. quitte le camp de Tikjda le 25.
Le 28, le Lieutenant Louis Binant prend le commandement de la 2ème Compagnie, en remplacement du Capitaine Ollé Laprune, qui rejoint l’E.M. du secteur français de Berlin.
Octobre
Le 1er octobre, le Chef de Bataillon Marchal est promu lieutenant colonel.
La 3ème Compagnie procède au déménagement du chalet du C.A.F. La 1ère Compagnie est désignée pour assurer la garde et la sécurité de la Base d’Aviation de La Réghaïa - B.A. I46-. L’aménagement des cantonnements commence le 11 octobre, et l’installation de la compagnie le 23.
La 3 a trouvé, en bord de mer, un site propice à l’escalade, à proximité du Figuier, et y prend ses habitudes dés le I6 octobre.
L’équipe de cross du bataillon participe aux championnats de la 3Ième Brigade le I8 octobre. Deux musulmans sont venus demander asile le I6.
Une section rend les honneurs au Général de Camas, commandant supérieur des F.A.F.A., lors du concours hippique de La Réghaïa, le 20 octobre.
Prise d’armes à Sirocco, le 24, avec participation du chef de corps et d’une Compagnie d'Honneur.
La Ferme Solbetz, précédemment occupée par la 1ère Compagnie, est remise à la Gendarmerie Algérienne.
Inspection du colonel adjoint au général commandant la 20ème D.I. le 30. La compagnie d’instruction et une section de la 2ème Compagnie effectuent une sortie de vingt-quatre heures avec bivouac gardé et patrouille de nuit.
Une section de la 4ème Compagnie est détachée en renfort de la 1ère Compagnie à la garde de la base aérienne
Novembre
Prise d’armes de deux compagnies, en présence du chef de corps, le 4 novembre, à l’occasion de la prise de commandement du Capitaine Eugène Cacheux, qui remplace, à la tête de la C.C.A.S., le Capitaine René Bluteau, affecté à la 40ème Compagnie de Camp, à Rivesaltes.
Fin de peloton d’élèves gradés au Camp Bonvallot et remise des galons, en présence du chef de corps.
Une réfugiée musulmane le 8.
Prise d’armes à l’E.M.I de La Réghaïa, le 11, à laquelle participent le chef de corps, le Fanion et deux compagnies. Une autre compagnie prend part à la prise d’armes de Sirocco. Prises d’armes également à Rocher Noir et Courbet Marine.
Le I2, à Aïn Taya, les honneurs sont rendus au Général de Camas par le chef de corps, le Fanion et une compagnie, Section d’Honneur, le I3 novembre, pour la visite de l’Amiral Laisne à l’E.M.I..
Six chasseurs sont mis en route sur le stage de maître-chien à Blida. Du 20 au 22, l’école à feu aux armes lourdes - mortiers de 60 et de 8I, canon sans recul de 75 - se déroule à Boghar, avec la participation de cinquante-huit gradés et chasseurs.
Nouvelle école à feu le 26 novembre.
Le 28, un enfant musulman, qui traverse brusquement la route entre deux véhicules d’un convoi, est happé par le second et malheureusement tué.
Décembre
Un ouragan provoque, au cours de l’après-midi du 2 et au cours de la nuit du 2 au 3 décembre, de sérieux dégâts au camp de Courbet Marine.
Sur le port, le 4, la sentinelle de garde à la clôture Sud ouvre le feu sur un civil qui s’est introduit à l’intérieur du périmètre militaire et qui réussit à s’enfuir.
Dans le cours de l’après-midi du 6, un civil est arrêté au dépôt d’ordures de la Base et remis à la prévôté.
Le 7, à 2 heures du matin, deux individus sont interceptés à l’intérieur de la Base et remis à la prévôté.
Inspection à l’Ecole d’Escalade du Bou Zegza, le 6, par le général commandant la 3Ième Brigade.
Le 8, après-midi, une sentinelle signale que deux militaires de l’A.L.A.T. ont transmis du matériel, par dessus la clôture, à des civils algériens.
Le I3, vers IO H 30, deux chasseurs, sans armes, qui effectuent une liaison à l’intérieur de la base, surprennent deux musulmans qui volent du grillage et s’enfuient à leur arrivée en les menaçant d’un poignard.
Le I4, dans le cours de l’après-midi, une patrouille intercepte trois Algériens à l’intérieur de la base et les remet à la prévôté.
Le détachement précurseur du I59ème B.I.A., qui doit relever le 22ème B.C.A., dont le retour en France est imminent, se présente à La Réghaïa le I7 décembre.
Une section est détachée, le 23, à proximité d’Aït Aïssi, pour assurer la garde d’un hélicoptère accidenté.
Le Lieutenant Colonel Marchal assiste, le 30, à une prise d’armes au Camp Labat, et, le 3I, au Camp Bonvallot.
I 9 6 4
Le 1er janvier, le Lieutenant - Colonel Marchal effectue la tournée des compagnies.
Le bataillon, qui doit rejoindre la France le 3I janvier, et être remplacé à la garde de la Base de La Réghaïa par le I59ème B.I.A. commence sa réorganisation.
Le 9 janvier I964, en présence du Général de Camas, commandant en chef des Forces Françaises en Algérie et du Général du Temple de Rougemont, commandant la 20ème Division d’Infanterie, se déroule, sur la place d’armes de Courbet Marine, la prise d’armes d’adieu du 22ème Bataillon de Chasseurs alpins.
Ordre du Bataillon N° 568.
Officiers, sous-officiers,
Caporaux-chefs, Caporaux, Clairons et Chasseurs
du 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins.
Pour la dernière fois, venant des garnisons de La Réghaia, de Rocher-Noir, de Rocher-Noir-Plage, nous voici rassemblés sur la place d’Armes de Courbet - Marine au complet, sous les plis chargés de gloire du Fanion du Bataillon et des Fanions des cinq compagnies.
Pour la dernière fois aussi, nous allons défiler sur cette terre d’Afrique, que nous quitterons bientôt, le coeur lourd de tant de souvenirs.
Arrivé au Maroc en septembre I955, cent ans après sa création, puis en Algérie au début de I956, le 22ème aura, dans ses secteurs successifs de Oujda, Berkane, Michelet, Bouïra, Maillot, Dra El Mizan, Courbet - Marine, Rocher - Noir, La Réghaia, combattu, pacifié, travaillé pendant huit ans et cinq mois.
Cinq Officiers, huit sous-officiers, trente-neuf Chasseurs et Harkis sont tombés au combat. Tout à l’heure, nous honorerons leur mémoire en présence des plus hautes autorités militaires des Forces Françaises en Algérie.
Nous ne les oublierons pas. Nous n’oublions pas non plus le fruit de leurs sacrifices : 720 adversaires hors de combat, 3I écoles ouvertes et deux mille enfants scolarisés, neuf mille consultations médicales mensuelles assurées en I96I-I962 aux populations pacifiées.
Tout au long de cette période le bataillon n’a pas failli à ses Traditions. Il est resté digne du passé.
Puis, il y a un an, prenant votre tête au moment de notre reconversion, je vous ai beaucoup demandé. Vous avez pleinement répondu à mon appel, et, par un travail incessant dans tous les domaines, au milieu des plus grandes difficultés, vous vous êtes classés parmi les meilleurs.
Par sa tenue brillante sous les armes, son allant sur le terrain, ses qualités techniques dans le Djurjura et sur les rochers du Bou Zegza, le 22ème, dernier Bataillon de Chasseurs Alpins en Algérie, est bien demeuré dans la grande lignée des Chasseurs et des Troupes de Montagne.
Vous m’avez ainsi donné les plus belles satisfactions qu’un Officier puisse connaître. Je vous en remercie.
Ainsi, c’est bien tristement que je verrai sous peu se disperser la cordée homogène que nous avions formée tous ensemble. À chacun d’entre vous vont tous mes voeux affectueux pour vos activités futures.
Comme nos Anciens, gardons dans nos coeurs le souvenir de notre magnifique Bataillon, qui, depuis I855, dans la Guerre comme dans la Paix, a toujours répondu "présent" à l’appel de ses Chefs.
Bientôt cependant il va disparaître.
Puisse-t’il un jour reprendre sa place au premier rang des serviteurs de la patrie, et que, dans cette garnison de Nice qui nous est chère retentisse encore notre fière devise :
"N U L N E C R A I N S."
Vive le 22ème Bataillon de Chasseurs Alpins !
À S.P. 86.485, le 9 janvier I964.
Le Lieutenant - Colonel Marchal
Commandant le 22ème B.C.A
Janvier
Ventilation des cadres et chasseurs, reversement de l’armement et du matériel, sont les principales préoccupations. Une section du Génie arrive le IO à Courbet Marine, pour procéder au démontage des baraquements. Onze véhicules sont reversés à Blida. Des conteneurs sont mis à la disposition des compagnies pour l’emballage du matériel qui doit être rapatrié.
Une compagnie du I59ème B.I.A. arrive à La Réghaïa le I7 et relève la 1ère Compagnie , dont une section est mutée au I59. Cinquante-quatre gradés et chasseurs sont dirigés sur le 45ème B.T., la 8I4 C.E.T. le 5/42 B.T., la I06ème C.M.T., le I8 janvier.
Le I9, soixante-quatre gradés et chasseurs sont réparti entre la 70ème Compagnie du Génie et le I9ème Bataillon du Génie.
Le matériel et les véhicules qui rentrent en France sont amenés à quai dans le port d’Alger. Les consignes se passent. Le P.C. et la C.C.A.S. du I59ème arrivent à Rocher Noir les 22 et 23 janvier.
Les lignes électriques qui alimentent les soutes à munitions de La Réghaïa sont sabotées en plusieurs endroits le 23. Un important vol avec effraction est commis par des Algériens au préjudice de deux sous-officiers du bataillon.
Le matériel à quai et les véhicules sont chargés sur le cargo "Aulne", par un détachement aux ordres du Capitaine Paroldi.
Une dernière prise d’armes sur le quai du port d’Alger, en présence du Général de Camas, "Génésuper F.A.F. A.", et du Général du Temple de Rougemont, commandant la 20ème Division d’Infanterie, et le bataillon embarque sur le "Sidi Mabrouk", le 30 janvier.
Le Lieutenant - Colonel Marchal, le dernier, franchit la passerelle qui relie le bateau à la terre d’Algérie, sur laquelle sont tombés cinq Officiers, huit Sous-officiers et trente neuf Chasseurs et Harkis du 22ème Bataillon de chasseurs Alpins.
Sur le quai, le Général de Camas et le Général du Temple de Rougemont saluent le bateau qui s’en va.
Le 3I janvier et le 1er février se passent en mer. Traversée mouvementée, avec escale à Mers El Kébir.
Février
Le bataillon débarque le 1er, à Marseille, où l’attendent les membres de la Sidi Brahim des Bouches du Rhône et quelques anciens venus de Nice sous la conduite d’Aubry, le "Pape des Chasseurs".
Deux heures plus tard le convoi qui l’emmène au Camp de Sissonne quitte la gare de Marseille Blancarde.
À Sissonne, le message N°I633/EMT/1/OS est remis au Lieutenant - Colonel Marchal :
PLAN MOUETTE - 22ème B.C.A. rapatrié d’A.F.N. est dissous à compter du I5 février I964 à 24 heures.
Le 7 février, le chef de corps, le commandant en second, le fanion du bataillon, porté par l’Adjudant Patrone, et les commandants des compagnies et leurs fanions, se rendent a Nice, au Quartier Saint Jean d’Angely, où, au cours d’une prise d’armes présidée par le Commandant de la Subdivision Militaire des Alpes-Maritimes, les fanions sont solennellement transmis à la garde du C.I. 22.