jeudi 12 octobre 2006

BOUIRA : Les citoyens d’Ahnif ferment le siège de l’APC et bloquent la RN 5


Pour protester contre l’implantation de l’usine de plâtre médical hors de leur commune alors que le gisement se trouve sur leur territoire, des dizaines de citoyens de la commune d’Ahnif ont procédé, hier, aux environs de midi et pendant trois heures, à la fermeture de l’APC ainsi que de la RN 5.

D’après un représentant du comité citoyen de cette commune, le problème qui a été soulevé depuis plus d’une année et qui est connu par les autorités de la wilaya est simple. Le gisement de plâtre de très haute valeur commerciale et qui est confié à l’entreprise Cosider, en partenariat avec une entreprise allemande, devait être implanté dans le territoire de la commune d’Ahnif, c’est-à-dire dans la même commune où existe le gisement. Depuis que le projet d’exploitation de ce gisement a été mis en avant, les citoyens de cette commune située à 40 km à l’est de Bouira, refusent que les villages situés à la périphérie directe de ce gisement reçoivent uniquement la pollution et la poussière. Ils insistent à ce que, si exploitation il y avait, celle-ci devrait se faire sur le territoire de la commune. Dans leur philosophie, les villageois savent que l’implantation d’une usine de grande envergure près de ce gisement, les désenclaverait définitivement. En novembre dernier, les mêmes villageois avaient proposé à ce qu’un expert du cadastre sorte sur le terrain pour faire le bornage des deux communes d’Ahnif et El-Adjiba et savoir officiellement de laquelle des deux communes dépend le terrain d’implantation de l’usine. Car, il faut savoir que Cosider avait choisi un terrain qui est administrativement parlant la propriété de l’APC d’El-Adjiba alors que les citoyens d’Ahnif disent qu’historiquement, ce terrain relève de leur commune. Deux mois sont passés sans que les choses soient clarifiées. Ce samedi, las d’attendre, les citoyens se sont d’abord déplacés vers le site pour arrêter les travaux, mais il n’y avait personne. C’est alors qu’ils se sont rabattus sur le siège de l’APC et la RN 5 pour attirer l’attention des pouvoirs publics. Après trois heures de fermeture, les citoyens qui n’ont été ni contactés par les autorités de wilaya, ni inquiétés par les forces de l’ordre, ont décampé. Ils comptent renouveler l’opération jusqu’à ce que les responsables daignent les écouter.

Le Soir d’Algerie

Des habitants d’Ahnif (Bouira) bloquent la RN5


Protestant contre l’implantation d’une usine de gypse

Des citoyens en colère ont paralysé, hier dans la matinée, la circulation sur la RN5 à la hauteur d’Ahnif, à 40 km à l’est de Bouira.

A l’aide de pneus enflammés, de pierres et d’obstacles divers, ils ont bloqué la route en signe de protestation contre la décision d’implanter l’usine de gypse, matière extraite dans la commune d’Ahnif, à Adjiba, une commune limitrophe. Des responsables de la commune ont réussi à se faire entendre des manifestants en leur expliquant qu’ils ne pourraient rien changer à ce qui a déjà été décidé en haut lieu avec le promoteur du projet en question. Celui-ci, en raison de contraintes techniques, a choisi la commune de Adjiba pour la localisation de l’usine et du siège social de l’entreprise de préférence à Ahnif où se trouve le gisement de gypse. Le conflit autour de ce projet a éclaté en 2002 entre les deux communes limitrophes, débouchant sur le blocage pur et simple de ce projet. L’invocation du voisinage de la RN5, de la voie ferrée et des conditions sécuritaires ayant fait pencher la balance du côté de Adjiba pour l’implantation de l’usine n’a pas convaincu la population d’Ahnif qui a exigé que l’entreprise soit installée tout entière sur son sol. Par ailleurs, le procès de 8 manifestants d’Ath Mansour, dont le délégué du comité citoyen de cette commune, qui exigeaient en 2005 le départ du chargé de la commune, comparaîtront aujourd’hui au tribunal de Bouira sous l’inculpation de trouble à l’ordre et attroupement sur la voie publique.

Ali D.
12 novembre 2006